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La Cantiga de Santa Maria 140 : chant de louange à la Vierge et culte marial médiéval

musique_espagne_medievale_cantigas_santa_maria_alphonse_de_castille_moyen-age_centralSujet  : musique médiévale,  Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, louange, Sainte-Marie,  vierge, miséricorde
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur : Alphonse X  (1221-1284)
Titre :  Cantiga  140    « Sean dados honrados »
Ensemble :  Theatrum Instrumentorum & Aleksandar Sasha Karlic 
Album :  Alfonso « El Sabio »: Cantigas de Santa Maria (1999)

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous  revenons, aujourd’hui, à l’Espagne médiévale d’Alphonse le Savant et ses Cantigas de  Santa Maria. Nous avons, jusque là, étudié de nombreux miracles  issus de ce corpus du roi de Castille du XIVe siècle.   Cette fois-ci, pour varier un peu, la pièce que nous vous proposons, la cantiga  140 est un chant de louange. Elle alimentera également,   nos autres articles au  sujet du culte marial et son importance au Moyen Âge central.

Theatrum Instrumentorum & Aleksandar Sasha Karlic

Theatrum  Instrumentorum   et   Aleksandar Sasha Karlic 

La formation Theatrum  Instrumentorum fut fondée  au milieu des années 90  et dirigée par   Aleksandar Sasha Karlic.  La passion de ce musicien yougoslave pour les musiques anciennes ou encore ethniques, n’était pas nouvelle.  Installé en Italie, il y  avait suivi le conservatoire de Milan et de Parme. Plus tard, il avait également collaboré avec quelques grands noms de la scène locale des musiques anciennes et traditionnelles. En plus de ses talents  de directeur, Aleksandar Sasha Karlic  est aussi  joueur de luth , de oud, de  percussions et il également doté de talents vocaux.

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Sous sa houlette, la formation  Theatrum Instrumentorum   s’est faite connaître dans le domaine des musiques anciennes et médiévales,  en Italie,  mais aussi dans d’autres pays d’Europe. Du point de vue discographique, elle a légué 6 albums qui furent tous  bien accueillis par la critique.   En plus des Cantigas de Santa Maria qui font l’objet de cet article, on peut y trouver les Carmina Burana, le Llibre Vermell de Montserrat, mais encore des Chants grégoriens et religieux de Giovanni Pierluigi da Palestrina en provenance du XVIe siècle.

Sauf erreur, Theatrum Instrumentorum n’est plus actif depuis longtemps déjà et on ne trouve plus grand chose à son sujet sur le net.  Quant à son directeur, en 2004, il a fondé, toujours en Italie,   Balkan Blues, une nouvelle formation autour des musiques des Balkans qu’il affectionne particulièrement depuis ses débuts de carrière.  Parallèlement, il a  continué de laisser vibrer sa passion pour les musiques anciennes et traditionnelles du berceau méditerranéen, en étant encore largement salué par la critique pour ses travaux dans ce domaine.

Alfonso « El Sabio »: Cantigas de Santa Maria

En 1999,   Theatrum Instrumentorum sortait un album   autour des Cantigas d’Alphonse X de Castille.  On peut y trouver 12 pièces  d’exception qui laissent une large  place  à  l’interprétation vocale.

cantigas-santa-maria-140-musique-medieval-album-theatrum-instrumentorumCet album est toujours disponible à la distribution. Le CD ne semble pas avoir été réédité, ces dernières années ; Il peut donc s’avérer difficile à débusquer ou être mis en vente à des prix un peu hors de portée. En revanche,  les pièces qui le composent sont disponibles à la vente et au téléchargement, au format MP3, sur divers sites internet. A toutes fins utiles, voici le lien correspondant sur Amazon : Alfonso X « El Sabio »: cantigas de Santa Maria by Theatrum Instrumentorum.


La Cantiga 140
Du    galaïco-portugais  au français moderne

Esta es de loor de Santa María.

Celle-ci (cette cantiga) est en louanges à Sainte Marie

A Santa Maria dadas
sejan loores onrradas.

Qu’à Sainte-Marie soient faites
des louanges respectueuses.
(Que soit louée avec respect Sainte Marie)

Loemos a sa mesura,
seu prez, e ssa apostura,
e seu sen, e ssa cordura,
mui mais ca cen mil vegadas.

A Santa Maria dadas
sejan loores onrradas.

Louons sa mesure,
Son prestige et son intégrité (maintien)
Son bon jugement et sa raison,
Bien plus  de cent mille fois.

refrain.

Loemos a ssa nobressa,
sa onrra e ssa alteza,
sa mercee e ssa franqueza,
e sas vertudes preçadas.

A Santa Maria dadas
sejan loores onrradas.

Louons sa noblesse,
son honneur et son altesse (élévation, noblesse des valeurs)
Sa miséricorde, sa franchise
Et ses précieuses vertus.

refrain.

Loemos sa lealdade,
seu conort’ e ssa bondade,
seu accorr’ e ssa verdade,
con loores mui cantadas.

A Santa Maria dadas
sejan loores onrradas.

Louons sa loyauté,
Sa consolation (ou confort : dans le sens de conforter) et sa bonté,
Son secours et sa vérité
Avec des louanges bien chantées.

refrain.

Loemos seu cousimento,
conssell’ e castigamento,
seu ben, seu enssinamento,
e sass graças mui grãadas.

A Santa Maria dadas
sejan loores onrradas.

Louons son attention,
Son conseil et ses mises en garde,
Son bien, ses enseignements,
Et ses grâces très prisées.

refrain.

Loando-a, que nos valla,
lle roguemos na batalla
do mundo que nos traballa,
e do dem’ a donodadas.

A Santa Maria dadas
sejan loores onrradas.

Et la louant, nous la prions,
qu’elle nous prête courage dans la bataille
Contre le monde qui nous tourmente
Et contre le démon.


Vous pourrez trouver ici les Cantigas de Santa Maria que nous avons étudiées jusque là : soit commentées et traduites en français moderne, avec leur  interprétation par les plus grandes formations de musique médiévale.

En vous souhaitant une belle  journée.

Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge  sous toutes ses formes.

Scène et Musique médiévales : des instruments anciens aux synthétiseurs

musique-medievale-definition-influence-musique-electroniques-synthetiseur-musique-moderneSujet : musique médiévale, musiques anciennes, musique électronique, synthétiseur, folk médiéval, néo-folk, pagan médiéval, pagan rock, metal médiéval
Période : du Moyen Âge à nos jours

Bonjour à tous,

L_lettrine_moyen_age_passione Moyen Âge est à la mode. C’est encore vrai en 2020, longtemps après que Jacques le Goff ait prononcé cette phrase, en se félicitant de l’engouement de ses contemporains pour cette période de l’histoire. De la même façon, que le monde médiéval nous fait rêver, sa musique continue d’inspirer de nombreux groupes et formations. Du reste, avec déjà des centaines d’articles sur ce sujet, nous ne nous sommes pas privés ici de leur rendre hommage .

 À l’image de notre définition de “Moyen Âge”, force est de constater que cette  scène musicale  est pourtant relativement éclectique puisque ce que l’on s’accorde à nommer « musique médiévale » déborde, souvent, très largement, du champ des compositions  deco_medievale_enluminures_musique-vielle-a-roued’époque. Elle a, ainsi, fini par désigner, improprement, des musiques qui sonnent “médiévales” à l’oreille profane, sans pour autant venir du Moyen Âge et les tendances que l’on peut y trouver sont extrêmement variées : elles vont de l’Ethnomusicologie à des inspirations bien plus libres et plus modernes. Elles utilisent les instruments anciens, mais l’usage des instruments les plus à la pointe de la musique électronique comme les synthétiseurs s’y est, par endroits, largement introduit. Alors, pour faire un peu le tri, nous vous proposons un tour d’horizon de cette large définition que recouvre quelquefois la notion de « musique médiévale ». Au passage, nous en profiterons pour dire un mot de l’histoire de la musique électronique et de l’impact majeur du synthétiseur sur la musique moderne.

La  scène des   « musiques médiévales »

Sur la scène qui s’intéresse aux musiques médiévales, on peut donc trouver de tout. Sur les rivages les plus classiques, certaines formations se rangent directement sous la bannière de l’ethno-musicologie. Elles tentent alors de se situer au plus près des manuscrits anciens, de leurs notes, mais aussi de leurs instruments ; à ce sujet, on pourra réécouter avec plaisir, l’autobiographie intellectuelle de Jordi Savall dans laquelle le directeur d’orchestre  catalan nous contait la naissance de sa passion pour la musique ancienne et sa longue quête de ses sources historiques.

Sur cette même scène que l’on rattache très largement, au Moyen Âge, d’autres formations voguent, plus librement, sur les rivages de la musique électro-acoustique ou même électronique. Elles font alors appel aux instruments les plus modernes comme les synthétiseurs. Il faut dire que depuis sa démocratisation, la palette incroyable de sonorités et les qualités acoustiques offertes par ce type d’instrument a séduit plus d’un  musicien, y compris de formation classique. Pour les interprètes, comme pour ceux qui veulent s’essayer à la composition, le synthétiseur a également l’avantage d’ouvrir tout un champ de possibles. Retour sur l’histoire d’un instrument qui a révolutionné le monde de la musique.

L’arrivée du synthétiseur dans la musique synthetiseur-musique-medievale

Les premiers synthétiseurs furent mis sur le marché grand public, il y a une quarantaine d’années, ouvrant de nouveaux horizons musicaux. Depuis, l’instrument a pris largement sa place dans l’univers de la musique mondiale et pour ceux qui l’apprécient, la magie et les possibilités créatrices restent intactes. Du point de vue du marché,  l’offre ne cesse également de s’étoffer et les fabricants rivalisent d’ingéniosité pour enrichir leurs claviers de nouveaux sons et de nouvelles fonctionnalités. Aujourd’hui, on trouve sur internet, de nombreuses des boutiques d’instruments de musique, entre lesquels il faut savoir choisir. En plus, de permettre aux amateurs, comme aux musiciens confirmés, d’acheter un synthétiseur, les plus sérieuses d’entre elles savent, en effet, les guider vers l’instrument le plus adapté à leurs besoins.


Qu’est-ce qu’un synthétiseur ?

Pour en donner une définition simple, voici celle que nous en donne l’encyclopédie Universalis :

« Les synthétiseurs sont des instruments de musique électroniques, capables de produire et de modifier électroniquement des sons, et fréquemment associés à un traitement informatique. Le synthétiseur engendre des signaux électriques ondulatoires, qu’il soumet ensuite à une série de transformations sélectionnées par l’interprète ou par le compositeur : transformations d’intensité, de durée, de fréquence, de timbre…. »    Encyclopédie Universalis – Voir article


Un peu d’histoire

Un long chemin a été parcouru, depuis l’invention des premiers claviers et de l’orgue hydraulique du grec Ctésibios, au III siècle avant Jésus-Christ. Si le Moyen Âge a particulièrement aimé les instruments à cordes, à vent et à archet, il a aussi vu se généraliser l’usage de l’orgue dans les églises. Il avait, depuis Ctésibios, fait de larges progrès. Pour les musiciens plus itinérants, le monde médiéval a également su mettre des claviers dans les instruments les plus originaux et les plus inattendus : on pense à l’Organistrum qui a sans doute donné naissance à l’incontournable Vielle à roue.

Pour arriver aux premiers musique-medievale-synthetiseur-invention-musique-moderne-electronique-ssynthétiseurs, il faut faire un véritable bond dans le temps. Ce n’est, en effet, que vers la fin du XIXe siècle en 1896 que l’inventeur américain Thaddeus Cahill (1867-1934) créa l’un des ancêtres les plus étonnants des synthétiseurs. Il le baptisa  Telharmonium. Son idée de base : générer de la musique à l’aide de l’électricité et pouvoir la diffuser au moyen des lignes téléphoniques dans certains établissements (restaurants, hôtels, etc…). Une sorte de pianiste d’ambiance à distance. À l’époque, le projet sembla un peu fou. Le résultat le fut aussi : un instrument de plus de 200 tonnes qui fonctionnait avec des rouages et des aimants et sur lequel chaque note de la gamme possédait sa propre roue. Chacune d’entre elle tournait à une certaine vitesse pour générer la bonne fréquence. On était loin de la technologie et de la qualité utilisée dans les synthétiseurs les plus récents, mais les principes ouvrirent la voie à de recherches futures pour donner lieu aux instruments que nous connaissons.

Les synthétiseurs  à l’ère de la musique moderne

Si le choix d’instruments electro-acoustiques est, aujourd’hui, très vaste, l’avènement des synthétiseurs dans les années 60-70 a offert aux compositeurs qui ont su se les approprier d’infinies perspectives. De fait, introduit par  Les Beatles en 1966, cet instrument d’un genre nouveau, n’allait cesser de s’imposer dans l’univers musical moderne. Au milieu des 70’s, le rock progressif et symphonique lui donnerait de belles lettres de noblesse avec des groupes comme Genesis, Supertramp, et tant d’autres.  Lunaire, astral, psychédélique, il entraîne alors ses audiences dans de longues mélopées  aux sons presque extra-terrestres et  fait la joie du public.

Entre la fin des 70’s et le début des 80’s, plus qu’un instrument d’accompagnement, le synthétiseur allait donné lieu à un genre à part entière : la musique électronique. Une forme que des artistes comme Marc marc-cerrone-synthetiseur-musique-electroniqueCerrone ou   Jean-Michel Jarre, en France, ou encore des groupes comme ResidentsKreftwork, Mike Oldfied, du côté anglo-saxons allaient porter haut. Encore une fois la liste est si longue qu’on aurait grand peine à la faire, mais avec ces formations, le synthétiseur et ses possibilités ont  fait le tour du monde.

Dans ces mêmes années 80, la commercialisation des premiers Yamahas allaient encore venir soutenir cet usage croissant du synthétiseur sur la scène musicale. Après cela, en dehors des musiques ou compositions entièrement basées sur son utilisation, on le retrouve partout. Il est de tous les styles : disco, funk, rap, RnB, jazz, folk. Il se taillera également de belles parts dans des groupes comme les Talking Heads, Weather Report et bien d’autres d’encore. La musique est, dès lors, entrée dans une nouvelle ère et même une bonne  partie de ceux qui  étaient montés au créneau à l’arrivée de l’instrument  ont  même fini par l’accepter    avec le temps.

Fusion moderne    et    musiques médiévales

Pour revenir  aux  ensembles qui s’inspirent de la musique médiévale sans se priver d’y introduire des instruments électroniques et synthétiques, on y retrouve, diverses familles et finalement des genres assez variés : certains de ces groupes sont assez proches des partitions d’époque. On citera, par exemple, la formation suédoise Vox Vulgaris et son superbe album The shape of medieval music to come daté 2003. En 1997, mettant la main à la patte, les Dead can Dance avaient aussi revisité, avec énergie, quelques danses et musiques médiévales dans leur album Songs And Dances of Gothic and Renaissance Period. Leur version du Saltarello du Manuscrit de Londres Add 29987 est ainsi resté dans les mémoires.

vox-vulgaris-jazz-musique-medieval-musique-moderneÀ ces formations qui collent aux mélodies et aux compositions du Moyen Âge, tout en leur apportant une touche de sonorité modernes, s’ajoutent celles qui mêlent librement, dans leur répertoire, musiques folk & traditionnelles (celtiques, nordiques, irlandaises, etc…) et mélodies médiévales. On peut même trouver, quelquefois, chez elles, des compositions maison à des lieues de  toutes mélodies historiques. D’un point de vue puriste, si on range quelquefois ces formations dans le champ des musiques médiévales, c’est un peu par glissement. Pour être juste et dans l’esprit, il est, en effet, plus question d’inspiration, de souffle lointain, et la fusion opérée puise, souvent, du côté des mondes imaginaires, pour évoquer un certain moyen-âge idéalisé : épique, celtique ou fantastique.  Nous y sommes souvent plus dans la musique moderne.

Aux origines du folk, rock, pop médiéval

On peut trouver la racine historique de nombre de ces inspirations, dans un certain mouvement du revival Folk, daté justement des années 70, période de grande effervescence créatrice musicale. Avec la volonté d’opérer un certain retour à la nature et à l’authenticité, les jeunes artistes d’alors explorent de nouveaux territoires. Ils repartent ainsi à la conquête de musiques plus traditionnelles et cherchent dans la culture populaire et folklorique  des racines et  peut-être même un sens que la société moderne faute à leur donner. C’est une génération de musiciens et d’artistes influencés aussi par la vague rock progressive anglo-saxonne et « le mouvement des fleurs » américain. Peut-être peut-on encore y ajouter pour une partie d’entre eux,  la redécouverte de Tolkien et d’un certain Moyen Âge idéalisé, dont s’étaient aussi emparés une partie de ces mêmes étudiants des 70’s, aux Etats-Unis.  Quoiqu’il en folk-medieval-neo-folk-rock-progressif-musique-medievale-definition-synthetiseursoit, sous ces différentes influences, la créativité se libérera pour donner lieu à de nouvelles fusions musicales. Avec sa capacité à produire les sons les plus étonnants et les plus divers, le synthétiseur se prêtera tout particulièrement à l’atmosphère de ce type de compositions. Dans les années 90, 2000, ces tendances musicales autour d’un « Moyen Âge » revisité et élargi se confirmeront, peut être impulsées par ceux ayant grandi, dans les années 70/80, bercé par ce folk nouveau : des enfants de Malicorne et d’autres groupes de cette génération.

On parle désormais de Folk médiéval, de néo-folk médiéval. On pourrait presque parler de pop ou de World Music médiéval. Sont venus s’y ajouter des styles   de musique plus rock : le pagan rock, le rock métal médiéval, etc. Il existe encore, de nos jours, une scène importante dans ce domaine. On connait des groupes au large succès comme Faun, Corvus Corax, mais cette tendance ne ne se limite pas à l’Allemagne, ni  au nord de l’Europe. Elle a aussi gagné la France avec de nombreux festivals. Aussi ne vous étonnez pas. Vous pourrez y croiser une vielle à roue faisant de l’œil à une basse, ou une belle harpe  complice d’un synthétiseur. Ici, sur le terrain de l’art et de la fusion, la modernité rejoint   le Moyen Âge  historique, musical ou quelquefois imaginaire. Cela peut-être très plaisant, même si d’un point de vue factuel, nous ne sommes  techniquement plus tout à fait dans  une définition historique de ce qu’est la musique médiévale.

En vous souhaitant une belle journée.

 Fred
Pour moyenagepassion.com
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Un roman d’aventure pour passer Noël et les fêtes au cœur du Moyen Âge

roman_freres-devant-dieu_medecin_alchimie_medieval_moyen-age_chretienSujet : roman, livre, aventure médiévale,  médecine médiévale,  alchimie,  monde médiéval,   savant.
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur : Frédéric EFFE
Titre : Frères devant Dieu ou la Tentation de l’alchimiste

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionvec l’approche des fêtes de Noël et le temps des cadeaux, nous nous permettons de vous rappeler que  notre roman  « Frères devant Dieu ou la Tentation de l’Alchimiste » est toujours à la vente. Au format papier, vous pourrez le trouver dans les librairies du réseau Hachette-Dilicom mais aussi sur Thebookedition ou sur Amazon.fr.

Il est également disponible au format Ebook/Epub dans toutes les  grandes e-librairies  au format ebook.  Pour permettre au plus grand nombre de le découvrir, nous avons d’ailleurs maintenu ce dernier format à 3,99€.    (c’est     en moyenne 40% moins cher que les ouvrages de cette taille – 420 pages). Voici quelques liens où trouver ce format  numérique  :  Fnac –  Amazon   –   Librinova  –   Decitre 

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L’histoire en quelques   lignes

Au début du XIVe siècle, un moine à l’article de la mort insiste, auprès de son visiteur, pour lui faire consigner une histoire  : celle de  deux frères ayant vécu à la cour d’un seigneur de Provence, près d’un demi-siècle plus tôt.

Geoffroy,  brillant médecin et alchimiste ne vit que pour sa science et ses patients. Guillain, son frère, est un talentueux conteur et troubadour qui profite de l’existence, avec insouciance, en accumulant les conquêtes.  Leurs jours s’écoulent tranquilles au château mais une suite d’événements va bientôt balayer cette quiétude : une fièvre mystérieuse, un étrange accident. Insidieusement, un voile noir s’apprête à tout recouvrir, poussant les deux frères dans leurs retranchements et les obligeant à s’interroger sur le sens de leur existence.


Quelques retours de  lectures

« J’ai adoré ce roman. Très beau voyage dans ces temps reculés. Personnage vraiment attachant ce Geoffroy ! C’est une lecture que je conseille vivement ! »
Pascale Lainé  – Maquettes médiévales

« Philosophie , médecine, religion, croyances et vie médiévale font de ce roman un agréable moment de lecture. le narrateur est soit omniscient, soit ce sont les personnages tour à tour et c’est ce qui permet d’impliquer le lecteur encore plus dans l’histoire. J’aime beaucoup les romans historiques et celui ci m’a beaucoup plu. »
Isabelle      sur Netgalley.

« Frédéric Effe, l’architecte du site @moyenagepassion, vient de publier un chouette roman racontant l’histoire de deux frères, un médecin et un troubadour, confrontés à une obscure affaire de sorcellerie dans une seigneurie du XIIIe siècle… Avec plein de vrai Moyen Âge dedans ! « 
Florian Besson – Historien-médiéviste, blog ActuelMoyenAge


J’en profite pour remercier ici les nombreux lecteurs qui nous ont déjà fait confiance, en faisant l’acquisition de ce roman. Cela compte beaucoup pour nous. Merci encore .

Une très belle journée à tous.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
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Au Moyen Âge tardif, Henri Baude et son « Dit des Pourquoi »

henri-baude-auteur-medieval-poesie-satirique-moyen-age-tardif-vieux-francaisSujet  : poésie morale, poète satirique,   poésie médiévale, politique, dits moraux, poésie courte, français moyen
Période  : Moyen Âge tardif, XVe siècle
Auteur  :   Henri Baude    (1430-1490)
Texte : le dict des pourquoy
Ouvrage  :    Les vers de Maître Henri Baude,   poète du XVe siècle,  M. Jules Quicherat (1856),

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous vous avions présenté , il y a quelque temps, une biographie d’Henri Baude, ainsi que quelques vers de ce poète du Moyen Âge tardif.  Aujourd’hui, nous revenons à lui pour continuer d’explorer, un peu plus avant, son oeuvre.

Le texte du jour est une  poésie courte, morale et satirique, à la fois, qui porte le nom de « Dict des Pourquoi ».  On peut trouver ce dit dans l’ouvrage de Jules Quicherat  (op cité  en tête d’article) dont nous avons déjà parlé également (voir biographie d’Henri Baude).

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Un dit satirique sur fond de vécu

Quand  on connait l’histoire de Baude   et  les tours pendables que le destin lui fit, en le jetant en prison à deux reprises, ce dict des Pourquoy semble résonner de toute la profondeur de son vécu. Ce  « on » qu’emploie le  poète tout du long, est-il vraiment celui du temps, du siècle ? Un « on »  générique et anonyme  ?  Non.   En réalité,  il est  bien plutôt  celui du pouvoir royal et de la cour.

On le sait, par ailleurs, ce poète et petit fonctionnaire royal se veut loyal à son souverain. Il se compare même, dans un de ses rondeaux, à un bon limier, fidèle à son Prince, en toutes circonstances. Las ! ce genre de déclaration, c’est également assez notoire, n’a jamais suffi à écarter, devant leurs auteurs, tous les obstacles qui mènent aux faveurs des puissants.    Avec ce dit et au delà du ton humoristique qui le traverse, Baude vient ainsi rejoindre la longue cohorte des auteurs satiriques médiévaux en mal de reconnaissance et que le pouvoir boude.

Notes sur la langue de Baude :   du point de vue  de la langue, nous nous rapprochons du   français moderne. Ce français moyen  étant largement plus intelligible, nous vous donnons simplement quelques clés de vocabulaire.  Nous vous laisserons juger du style, nous le trouvons, quant à nous, d’une grande élégance  et   plein d’esprit.


Le Dict des  Pourquoy de Henri Baude

Pourquoy ne pèse-t-on les pas
Et les parolles inconstantes,
Venerins  (vénerie : chasse; venerien : de Venus) banquetz sans compas (sans mesure).
Les mulletz qui vont pas à pas
Et les gravitez (charges, autorités) non prudentes.
Les sottes mynes ignorantes,
Les cervelles des gens testuz,
Aussi bien qu’on fait les escuz ?

Pourquoy ne prise-t-on les saiges
Qui sçavent taire et bien parler.
Les justes humbles sans oultraiges.
Modérez en faictz et langaiges,
Qui ne sèment rumeurs par l’er
Et ne désirent riens qu’aller
Le droit chemin à tous propoz.
Aussi bien qu’on prise les sotz ?

Pourquoy ne sont favorisez
Les loyaulx et vaillans preudhommes.
Et que ne sont auctorisez
Les sachans (1) (qui sont mesprisez)
Et pourveuz selon leurs personnes,
Qui n’ont opinions que bonnes
Et dont les façons sont honnestes.
Aussi bien qu’un grant tas de bestes?

Pourquoy ne porte-t-on honneur
A ung homme de bon courage,
Qui vault et sçait sans deshonneur,
Et qu’on ne lui donne faveur
Selon que vault le personnage ?
Que ne luy fait-on advantaige
Publiquement ou à l’esquart
Aussi bien comme à ung coquart (fanfaron, sot, niais) ?


(1) Sachans :   Instruit, qui a de la science , de l’expérience, du savoir-vivre. Dictionnaire Godefroy court & Anc français Hilaire Vandaele.

En vous souhaitant une excellente journée.

Fred
pour moyenagepassion.com
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