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Conférence monde médiéval : les procès faits aux animaux avec Michel Pastoureau

conference-moyen-age-monde-medieval-proces-animauxSujet   : procès, animaux, monde médiéval, anthropologie histoire, histoire médiévale, Moyen Âge chrétien
Période : Moyen Âge et  siècle suivants
Vidéo-conférence : Les procès faits aux animaux (du XIIIe au XVIIe siècle)
Intervenant : Michel Pastoureau
Conférence : Archives départementales de la Vienne,    avril 2019

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionmateur d’histoires insolites, cette vidéo-conférence de Michel Pastoureau sur les procès faits aux animaux, du Moyen Âge central aux siècles suivants, pourraient bien vous distraire. Attention, toutefois, l’historien donne  très vite le ton ici : s’il peut nous faire sourire, le sujet doit être pris très au sérieux.  Il fait partie, des mots même du médiéviste, de la grande Histoire et, sous l’apparente trivialité, pas question de laisser l’anecdotique, ou pire,  un deco-medievale-enluminures-proces-animaux-cochonssensationnalisme à la mode,  prendre le pas. Ces questions interrogent, en profondeur, les sociétés médiévales et renaissantes dans leurs rapports à la justice, dans leurs rapports homme animal et dans leurs représentations, ,…

Vous l’aurez compris, nous sommes bien au cœur d’une anthropologie historique et culturelle moderne qui vise à approcher le monde médiéval et ses mentalités dans toute leur complexité. Bien sûr,  nous l’avons dit, le sujet autorise tout de même, quelques sourires entendus dont l’historien lui-même, qui ne manque pas d’humour, ne se privera pas au long de sa conférence.  Voici un digest de cette dernière.

Les procès faits aux animaux.

Du XIIIe au XVIIe siècle (de 1250 à 1650), on juge les animaux pour divers crimes en France. Selon Michel Pastoureau, cette vague de procès pourrait correspondrait, en partie, au développement d’une forme de justice ecclésiastique  ayant tendance à se généraliser à la même époque. Dans le même temps,  il reconnait, toutefois, que cette dernière n’est alors pas la seule  à rendre des jugements :  durant la même période, les justices royales et civiles en produisent aussi.

Pour ce qui est de la fin du phénomène, dans le courant du XVIIe siècle, elle  semble toucher, tout à la fois, le souci d’optimiser l’utilité des actions de justice (en les réservant aux hommes), mais encore des raisons ayant trait aux représentations concernant les animaux (non souffrance, inutilité des supplices, …).

Vidéo-conférence de Michel Pastoureau  – les procès aux animaux

Différentes catégories de procès

Le chercheur médiéval distingue   différentes catégories de procès menés a l’encontre des bêtes.

1/ Les procès faits aux animaux pris en groupe,
principalement par la justice ecclésiastique

proces-hanneton-moyen-age-chretien-excommunication-monde-medievalRongeurs, batraciens, vermine, insectes, … Dans cette première catégorie, se  rangent  principalement les petits animaux, comme ces hannetons que l’évêque de Troie sommera, en 1516, de quitter son diocèse sous peine d’excommunication ou encore, quelques années plus tôt, ces anguilles du lac Léman ayant eu l’outrecuidance de se reproduire à l’excès. C’est, cette fois, l’évêque de Lausanne qui s’en mêlera pour tenter de ramener les anguilles à la raison. Que les bêtes laissent un peu de place aux feras,  perches et autres blancs dont vivent les hommes et les pécheurs autour du lac ! Peine perdue. Ce sera l’escalade… Et comme les anguilles resteront sourdes aux demandes de l’homme d’église, il se verra lui aussi contraint de les excommunier,  les expulsant ainsi et sans délai, de la communauté chrétienne.

2/ Les procès faits aux animaux domestiques et de plus grande taille par la justice royale ou civile

Ici, les animaux jugés seront de plus grande taille : cochons (en quantité), ânes, bœufs ou chiens, ayant causé des accidents ou s’étant rendus outrageusement coupables de vandalisme ou autres crimes et délits.  Dans quelques cas, il semble qu’ils puissent  être simplement coupables de ne pas avoir accepté, de bonne grâce, la charge de travail qui leur incombait ? Et on aura peut-être, une pensée (moderne)  émue pour ce bœuf de Toulouse qu’on  décapita, en 1415, pour avoir « démérité ». Quoiqu’il en soit et pour divers motifs, on conduit ces animaux, individuellement, aux tribunaux civils et, une fois leur cause « entendue » et jugée, on les châtie : on peut les exécuter sans ambages ou même d’autres fois, les gracier.

3/Les procès en hérésie, sorcellerie et bestialité

Comme on le sait (ou comme on l’ignore), la sorcellerie et les procès dans cette matière sont des affaires bien plus renaissantes que médiévales : sabbats, histoires d’adoration d’animaux en manière d’adoration du diable, mais encore bestialité et commerce contre-nature entre hommes et bêtes, tout cela donnera lieu à des condamnations qui frappent les uns et les autres, hommes et bêtes  (fréquemment sous couvert de délation). Ces affaires forment le dernier type de procès faits aux animaux que Michel Pastoureau identifie sur la partie la plus tardive de la période étudiée.

Géographie et fréquence

deco-medievale-enluminures-proces-animaux-cochonsAprès nous avoir présenté ces catégories, l’historien détaillera ses sources, du côte de leur répartition géographique. Les Alpes semblent alors un foyer privilégié bien que non exclusif de ces actes judiciaires qui peuvent nous paraître, aujourd’hui, si étranges. Étonnamment, on notera que, quelque temps plus tard, les procès en sorcellerie suivront, en partie, cette même géographie en s’accrochant aux montagnes et aux mêmes provinces.

Contrairement aux idées reçues pourtant, en nombre, ces  procès faits aux animaux resteront relativement rares. En suivant le chercheur, peut-être faudrait-il y voir une démonstration symbolique ? Entendons, une forme de théâtralisation de l’action judiciaire ou, au moins, la volonté de mettre en scène une justice toute puissante qui s’exercerait, sur tous, avec une égale magnanimité.

Le porcs au cœur   des procès

Neuf fois sur dix, les animaux concernés sont des porcs. Ils sont alors nombreux à vaquer dans les villes comme dans les campagnes, glanant leur nourriture, en semi-liberté. En milieu urbain, ils aident aussi à éliminer les ordures et les détritus. De fait par cette omniprésence, autant que par leur nature fouineuse et leur régime omnivore, ils finissent fatalement par commettre plus d’actes de vandalisme et sont la cause d’incidents plus fréquents. Michel Pastoureau étendra son raisonnement de la simple statistique à la proximité anatomique et biologique entre le porc et l’homme. Selon lui, le porc aurait été également victime de ce cousinage avec les humains et c’est aussi cela qui lui aurait ouvert la porte des tribunaux. N’étant pas si éloigné de la gente humaine, on  aurait  ainsi pu trouver acceptable qu’il fut jugé.

La  Truie de Falaise

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Illustration représentant l’affaire de la truie de Lavegny, en 1457, qui, avec ses 6 porcelets, aurait dévoré un enfant « The book of days: a miscellany of popular antiquities ( 1869)

Suivant encore, de près, le fil de cette conférence, l’historien nous contera l’histoire, plutôt   gore, de  cette truie de Falaise qui, en  1386,  renversa le   berceau de deux enfants en bas âge, en les tuant sur le coup. Non contente de son forfait, l’animal dévora,  en partie, le cadavre du plus jeune. Condamnée à mort par le bailli de Falaise, après une procès en bonne et due forme, la truie fut traînée par les rues, pendue, puis brûlée, ses cendres dispersées. Étrangement, le supplice lui fut administré après qu’on l’ait vêtu d’habits féminins, sous l’œil d’une foule, sans doute, venue nombreuse y assister. On aurait même alors demandé aux paysans présents à l’événement de s’y présenter avec leurs propres cochons, afin que ceux-ci retiennent à plein la leçon.

Les rapports hommes animaux en tension
dans le Moyen Âge chrétien

Pour conclure ce riche tour d’horizon de son sujet, Michel Pastoureau se penchera sur la, ou plutôt les, pensées chrétiennes et médiévales régissant les représentations homme/animal. Deux courants théologiques et philosophiques coexistent en effet. Le premier différencie clairement le règne de l’homme et de l’animal. C’est le plus classique. Face à lui, un autre courant prône l’idée d’une « communauté des êtres vivants » et celle d’un animal « enfant de Dieu ». Selon le chercheur, ces deux conceptions auraient animé les débats entre juristes et théologiens autour de ces procès  : les animaux peuvent-ils souffrir ? Ont-il une âme semblable à la notre ? deco-medievale-enluminures-proces-animaux-cochonsPeuvent-ils différencier le bien du mal ? Y-a-t-il des animaux supérieurs ?

Toutes ces questions vont être en opposition jusque dans les idées d’animaux machines  et il faudra attendre le XVIIIe siècle et l’Ecosse pour voir la naissance des premières sociétés protectrices d’animaux de l’histoire. Ce sera pourtant loin de consacrer nos vues modernes sur ces questions qui, disons le, demeurent, dans la pratique, toujours contradictoires. D’ailleurs, en creusant un peu, cette duplicité de vue médiéval pourrait très bien y  être encore   à l’oeuvre, soit qu’on considère l’homme comme faisant partie du règne animal, soit qu’on le place largement au dessus.

Notion de responsabilité juridique

A défaut de vues philosophiques partagées sur ces questions dans nos sociétés, la seule chose sur laquelle on semble être parvenu à un consensus est juridique et légale. Elle concerne la responsabilité directe du propriétaire de l’animal sur les dégâts que ce dernier pourrait occasionner. Comme on l’aura remarqué, elle  n’est  pas  en question dans ces procès des temps anciens que nous pouvons, aujourd’hui, trouver insolites. Du reste, une certaine littérature satirique d’époque en avait déjà relevé la nature cocasse et ne s’est pas privée de moquer ces actions en justice .  Michel Pastoureau nous le rappellera, ici, en évoquant  le goût du public médiéval pour les fables ou les   ysopets, mais aussi  le procès fait à Goupil dans le   Roman de Renard.

De nos jours, il arrive encore que la justice juge et condamne des animaux.

Voir nos autre articles au sujet de Michel Pastoureau.

En vous souhaitant une excellente journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

Le miracle de la Cantiga Santa Maria 188 : l’image de la vierge dans le cœur d’une dévote

Sujet :  musique  médiévale, galaïco-portugais, lyrisme médiéval, culte marial, miracle
Période :   XIIIe siècle, Moyen Âge central
 Auteur  :   Alphonse X de Castille, (1221-1284)
Interprète :  Edouardo Panigua
Titre :  Cantiga  Santa Maria 188,   « Coraçôn d’hóm’ ou de mollér que a Virgen muit’ amar « 
Album :    Cantigas de Mujeres   (2011)

Bonjour à tous,

P_lettrine_moyen_age_passion-copiaour aujourd’hui, voici l’étude d’une nouvelle Cantiga de Santa Maria tirée du legs du roi d’Espagne Alphonse X de Castille.  Il s’agit, cette fois, de la Cantiga 188. C’est un nouveau récit de miracle à ajouter au compte de ceux que nous avons déjà commenté et étudier ( voir index des Cantigas de Santa Maria traduites et commentées).

Cette fois-ci, il est question de la très grande dévotion d’une jeune fille. Comme on le verra, le miracle accompli ne se situera pas forcément  là où on l’attendait. D’une certaine façon, cette Cantiga remettra même les pendules à l’heure des mentalités très chrétiennes du Moyen Âge occidental, pour le cas où on les aurait perdu de vue.

Une image de    la vierge
dans le cœur d’une  damoiselle pieuse

Le poète nous conte, en effet, l’histoire d’une demoiselle a l’amour si grand  pour la sainte vierge qu’elle n’avait fini par concevoir plus qu’un grand détachement, voire même du mépris, pour ce monde de matière.  Emportée par ses jeûnes et sa volonté d’abstinence, la jeune fille finit  même par refuser  toute nourriture et toute boisson  durant un mois entier. Alitée et affaiblie, quand on prononçait le nom de la Sainte devant elle,  elle n’avait pour seul geste que de porter la main à son cœur.   Finalement dans sa grande bonté et sans plus attendre, Dieu manda la vierge pour emporter la jeune fille au Paradis.

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Ici, la dévotion se conclut donc par la mort et le miracle ne consistera pas à ramener la pieuse damoiselle à la vie.  C’est là où nous sommes bien au cœur du Moyen Âge chrétien :  la mort n’est pas un drame. Ce n’est qu’un passage et même l’âge n’importe pas.  Ce qui compte c’est le Salut. Dans l’esprit de cette cantiga, c’est donc une fin heureuse que trouve la jeune fille. Au fond, elle l’a même presque appelée de ses vœux et elle accède ainsi au Paradis et au bonheur éternel, comme récompense suprême de sa foi, de son abstinence et de son détachement de ce monde.

Le miracle suivra. Face à la mort prématurée de la jeune fille et convaincus qu’elle faisait le geste de montrer son cœur pour designer le siège de son mal, les parents manderont une autopsie.  Se pouvait-il qu’on l’ait empoisonnée ? Nenni. Durant l’opération post mortem, ils découvriront,  stupéfaits, la présence de l’image de la vierge, à l’intérieur du cœur de la défunte :  « même  pour ceux, hommes ou femmes, qui veulent taire leur grand foi dans la sainte,  cette dernière s’arrange toujours pour que cela soit  établi et reconnu« .

Suite à l’histoire et, comme dans chaque miracle, les témoins, en l’occurrence les parents et leur entourage verront leur foi et leur dévotion renforcées.

La Cantiga de Santa Maria  188 par Eduardo Paniagua

« Cantigas de Mujeres »   de Eduardo Paniagua

Nous vous avons déjà parlé, à plusieurs reprises, de Eduardo Paniagua. Grand musicien espagnol, passionné de musiques médiévales profanes ou sacrées, on lui doit de nombreux albums sur ce thème.  Concernant les Cantigas de Santa Maria en particulier, chanson-medievale-cantiga-santa-maria-188-album-eduardo-paniagua-moyen-ageson legs est immense puisqu’au fil du temps , il a fini par toutes les enregistrer dans de nombreux albums classés par thématique. Dans ce vaste travail on retrouve même, quelquefois, plusieurs versions  de la même Cantiga. C’est le cas  de cette Cantiga 188.

Dans un double album daté de 1998, intitulé Cantigas de SevillaEduardo Paniagua   en  avait déjà proposé une version instrumentale. En 2011, avec l’album   Cantigas de Mujeres, il en proposait, cette fois, un version vocale et instrumentale qui est celle que nous vous proposons aujourd’hui. En plus cette pièce, l’album en présente 8 autres issues du legs d’Alphonse le savant. Comme son titre l’indique, cette sélection  se base  sur le thème des femmes dans les Cantigas de Santa Maria, même s’il faut noter que ces dernières présentent un nombre de récits bien plus grand qui mettent en scène de femmes.

Cet album est toujours disponible et on peut encore en trouver quelques copies à la vente en ligne   : Cantigas de Mujeres, Album de Edouardo Paniagua.


La Cantiga  de Santa Maria  188
du   galaïco-portugais au français moderne

Esta é dũa donzéla que amava a Santa María de todo séu coraçôn; e quando morreu, feze-a séu padre abrir porque põía a mão no coraçôn, e acharon-lle fegurada a omage de Santa María.

Celle-ci (cette cantiga) est à propos d’une jeune fille qui aimait Sainte Marie de tout son cœur ; Et quand elle mourut, ses parents la firent ouvrir parce qu’ils pensaient qu’on l’avait empoisonnée, et ils trouvèrent dans son cœur   une image  de la vierge.

Coraçôn d’ hóm’ ou de mollér que a Virgen muit’ amar,
macá-lo encobrir queiran, ela o faz pois mostrar.

Cœur  d’hommes ou de femmes qui aiment beaucoup la Vierge,
Même quand ils veulent le cacher (couvrir), cette dernière fait le nécessaire pour que cela soit montré.

Desto ela un miragre mostrou, que vos éu direi,
a que fix bon son e cobras, porque me dele paguei;
e des que o ben houvérdes oído, de cérto sei
que haveredes na Virgen porên mui mais a fïar.

Coraçôn d’ hóm’ ou de mollér que a Virgen muit’ amar…

A propos de cela, elle fit un miracle que je vous conterai
Et duquel je fis un bon son et de bonnes strophes, pour que vous puissiez   m’en payer (?)
Et dès que vous l’aurez entendu, je suis bien certain
Que vous aurez encore plus confiance dans le pouvoir de la vierge.

Refrain

Esto por ũa donzéla mostrou a Sennor de prez,
que mui de coraçôn sempre a amou des meninnez
e servía de bon grado; porên tal amor lle fez,
que o ben que lle quería non llo quis per ren negar.

Coraçôn d’ hóm’ ou de mollér que a Virgen muit’ amar…

Le dame de grande valeur montra ceci par une jeune fille (donzelle) 
Qui de tout son cœur, l’avait aimée depuis toujours et depuis l’enfance
Et qui la servait de bonne volonté ; pour cela, elle lui tenait un tel amour
Que le bien qu’elle lui voulait, elle n’aurait pu le nier en rien.
Refrain

Esta donzéla tan muito Santa María amou,
que, macar no mund’ estava, por ela o despreçou
tanto, que per astẽença que fazía enfermou,
e un mes enteiro jouve que non pode ren gostar

Cette donzelle aimait si fort Sainte Marie
Que, bien qu’elle était dans le monde, pour la Sainte elle le méprisait
tant, que par les jeûnes (abstinences) qu’elle fit, elle tomba malade
Et elle demeura ainsi, durant un mois entier, sans pouvoir rien apprécier

do que a comer lle davan e a bever outrossí.
E pero que non falava, segundo com’ aprendí,
se lle de Santa María falavan, en com’ oí,
ao coraçôn a mão ía tan tóste levar.

Coraçôn d’ hóm’ ou de mollér que a Virgen muit’ amar…

De ce qu’on lui donnait à manger et à boire.
Et bien qu’elle ne parlait pas, suivant ce que j’ai appris,
Si on lui parlait de Sainte Marie, comme je l’entendis dire,
Elle posait aussitôt sa main sur son cœur.
Refrain

A madre, que ben cuidava que éra doente mal
e que o põer da mão éra ben come sinal
que daquel logar morría; e quis Déus, non houv’ i al,
que a sa Madre bẽeita a fosse sigo levar.

Coraçôn d’ hóm’ ou de mollér que a Virgen muit’ amar…

La mère, était bien convaincue qu’elle était gravement malade
Et qu’elle mettait sa main ainsi pour signaler
Un mal à cet endroit dont elle allait mourir ; Et Dieu voulut, sans plus attendre,
Que sa mère bénie s’en fut pour emporter la jeune fille.
Refrain

O padr’ e a madre dela, quando a viron fĩir,
cuidaron que poçôn fora e fezérona abrir;
e eno coraçôn dentro ll’ acharon i sen mentir
omagen da Grorïosa, qual x’ ela foi fegurar.

Coraçôn d’ hóm’ ou de mollér que a Virgen muit’ amar…

Son père et la mère, quand ils la virent mourir,
Crurent qu’elle avait été empoisonnée et la firent ouvrir;
Et, sans mentir, ils trouvèrent à l’intérieur de son cœur,
L’image de la glorieuse, comme la jeune fille se l’était imaginée (figurée).
Refrain

E dest’ a Santa María déron porên gran loor
eles e toda-las gentes que éran en derredor,
dizendo: “Bẽeita sejas, Madre de Nóstro Sennor,
que a ta gran lealdade non há nen haverá par.”

Coraçôn d’ hóm’ ou de mollér que a Virgen muit’ amar…

Et à partir de cet instant, ils firent de grandes louanges à Sainte Marie
Eux et tous les gens qui les entouraient
En disant : « Bénie sois-tu, Mère de notre Seigneur,
Toi dont la grande loyauté n’a et n’aura jamais d’égale. »
Refrain.


En vous souhaitant une belle    journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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Jacques le Goff : l’occident chrétien médiéval entre magie noire et magie blanche

moyen-age-chrétien-citations-jacques-le-goff-satan-dieu-mentalités-medievalesSujet  : citations, Moyen Âge chrétien, diable, Satan, mentalités médiévales, historien, magie noire, magie blanche,  occident médiéval.
Période :  Moyen Âge central, XIe siècle  & suivants.
Auteur : Jacques le Goff
Livre  :  La civilisation de l’Occident Médiéval    (1964)

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous retrouvons, ici, une nouvelle citation de l’historien   Jacques le Goff.   Tirée de son ouvrage La civilisation de l’Occident Médiéval , elle aborde le  thème omniprésent au Moyen Âge du bien et du mal, personnifié  par  la lutte  entre Dieu et Satan.

L’homme médiéval  entre  Dieu  et Satan

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histoire_monde_medieval_jacques_le_goff_citations_moyen-âge« Les hommes du Moyen Age sont donc constamment partagés entre Dieu et Satan. Celui-ci n’est pas moins réel que celui-là, il est même moins avare d’incarnations et d’apparitions. Certes, l’iconographie peut le figurer sous une forme symbolique : il est le serpent du péché originel, il se montre entre Adam et Ève, il est le Péché, péché de la chair ou de l’esprit séparés ou unis, symbole de l’appétit intellectuel ou de l’appétit sexuel. Mais surtout il apparaît sous divers aspects plus ou moins anthropomorphiques. A chaque instant il risque pour chaque homme du Moyen Age de se manifester. Il est le contenu de cette terrible angoisse qui les étreint presque à chaque instant : le voir apparaître ! Chacun se sait constamment guetté par  » l’antique ennemi du genre humain ».

(…) Ce dont ne doutent pas les hommes du Moyen Age, c’est que non seulement le Diable peut, comme Dieu, avec sa   permission sans doute, mais cela ne change rien à l’effet produit sur l’homme, accomplir des miracles ; cette faculté   est aussi associée à des mortels, en bien ou en mal. C’est toute la dualité équivoque de la magie noire et de la magie   blanche dont les produits sont en général indécelables par le vulgaire. C’est le couple antithétique de Simon le Magicien et de Salomon le Sage. D’un côté la gent maléfique des sorciers, de l’autre la troupe bénie des saints. »

Jacques le Goff  – La civilisation de l’Occident Médiéval  (1964)


Sorcellerie  &  danse du bien et  du mal
sur toile de fond médiévale

Pour ceux que ces thèmes  intéressent, vous pourrez  les retrouver  au cœur  de   notre roman   Frères devant Dieu ou la tentation de l’Alchimiste.

roman-historique-magie-noire-sorcellerie-moyen-age-aventure-frederic-effeAu Moyen Âge, le chemin des hommes  est étroit  entre  foi et raison, lumière et obscurité,  et les frontières y sont ténues entre science et surnaturel.  Magie noire, sorcellerie,  superstitions  ou tours du malin, quand la vanité s’en mêle, la menace de la chute  n’est jamais loin. Se pourrait-il que ces questions existentielles résonnent encore jusqu’à nous, en projetant un éclairage nouveau sur nos propres choix  ?

Sur fond de Moyen Âge réaliste et historique, Frères devant Dieu ou la tentation de l’alchimiste propose une exploration des mentalités médiévales, au cœur de cette opposition entre Dieu et  Satan, Bien et Mal. Son histoire conte les aventures de deux frères, un savant, l’autre troubadour, ayant vécu à la cour d’un seigneur de Provence à la fin du XIIIe siècle.

Disponibilité

Ce roman est disponible au format papier dans toutes les librairies françaises du réseau Hachette-Dilicom   mais également, à la commande, sur certains sites. Vous pouvez également le trouver au format ebook dans toutes les  grandes e-librairies en ligne.

icone_livre Format papier en ligne   :      Amazon  –  Thebookedition

icone_epubFormat  Ebook    à  3,99 €uros   :    Amazon  –  Librinova  –   Cultura    –  Decitre  –   Kobo –   Bayard –  Paris Librairies –    Forum du Livre

Retours de lecteurs

Pour  des retours de lecteurs  et des détails supplémentaires sur ce roman, vous pouvez également télécharger ce fichier pdf.

En vous souhaitant une bonne journée.

Frédéric EFFE
Moyenagepassion.com
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Culte marial : le miracle du marchand sauvé des eaux dans la Cantiga de Santa Maria 193

musique_espagne_medievale_cantigas_santa_maria_alphonse_de_castille_moyen-age_centralSujet : musique médiévale,  Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, miracles, Sainte-Marie, vierge,    sauvetage, croisades, Saint-Louis, De Joinville
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur : Alphonse X  (1221-1284)
Titre : Cantiga  193 « Sobelos fondos do mar »
Ensemble : Sequentia
Album : Songs for King Alfonso X of Castille and León   (1991)

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passionans la continuité de nos articles sur le culte marial dans l’Europe médiévale du Moyen Âge central, voici un nouveau récit de miracle tiré du corpus du roi Alphonse X de Castille. Il s’agit cette fois de la Cantiga de Santa Maria  193.

La vierge et son manteau contre les  éléments

Au Moyen Âge, il n’est pas d’éléments terrestres qui puissent arrêter les miracle de la vierge.  Des profondeurs des mers jusqu’aux plus hauts sommets, elle peut, en effet, intercéder en faveur de ceux qui la prient et ont foi en elle, et lever tous les obstacles.

culte-marial-medieval-miracle-saint-vierge-Moyen-age-chretien-cantigas-193Le récit de la Cantiga 193 porte sur un sauvetage en mer miraculeux. L’histoire  se déroule durant ce qui semble être la première croisade de Saint-Louis. Le poète nous conte qu’un marchand fortuné se tenait sur un navire    de la large flotte. L’homme était visiblement entouré de mauvaise compagnie puisqu’il fut jeté par dessus bord par l’équipage qui voulut lui dérober ses biens pour les dépenser à la  guerre.  Quoiqu’il en soit, la vierge intervint et déploya un voile blanc (un drap, un tissu, ailleurs il sera question de son manteau) entre l’homme et les eaux afin qu’il ne fut pas noyé. Quelque temps plus tard, survint une autre nef qui tira l’homme d’affaire. Suite au miracle, il décida qu’il se joindrait à la guerre et tous louèrent la Sainte pour son intervention.

La version de la Cantiga de Santa Maria  193 par Sequentia

Les Cantigas de Santa Maria par  Sequentia

culte-marial_ensemble-medieval_sequentia_cantigas_de_santa-maria_alphonse-X_moyen-ageEn  1991, l’ensemble  Sequentia  fit, à son tour, un tribut aux célèbres cantigas d’Alphonse X. Enregistré en Suisse, l’album sortit l’année d’après sous le label Deutsche Harmonia Mundi. Il contient 18 pièces dont 13 cantigas et a pour titre : Songs for King Alfonso X of Castille and León (1221-1284).     Pour plus de détails à son sujet voir  :  un chant de Louanges de Cantigas par Sequentia.  Vous pouvez également vous procurer cet album au lien suivant : Sequentia performs    Vox Iberica III by El Sabio.  Quant à la formation de Benjamin Bagby  et  Barbara Thornton, vous la trouverez présentée  ici :  portrait de l’ensemble médiéval Sequentia

Aux origines de la Cantiga 193  :
un récit de Sire de Joinville ?

On trouve la trace de miracles semblables à celui de la Cantiga 193 dans des sources diverses. Pour la plupart d’entre eux, ils portent toutefois sur le sauvetage de plusieurs pèlerins de la noyade par l’intervention de la Sainte. (Les Collections De Miracles De La Vierge en Gallo et Ibéro-Roman au XIII Siècle, Paule V. Bétérous, 1993).  Autour de 1248-1250, un récit de Sire de Joinville a pu également inspirer le souverain d’Espagne. L’histoire conte, en effet, un miracle ayant de troublantes correspondances avec celui du roi espagnol, à ceci près qu’il s’agit d’une chute malencontreuse à la mer, et pas d’une tentative d’homicide. Dans Les mémoires de Saint-Louis de De Joinville, c’est aussi une des nefs royales qui secourut l’homme.  La voici  dans le détail, telle que traduite par  Natalis de Wailly, en 1874  :

jehan_de_joinville_chroniqueur_poete_ecrivain_historien_medievale« 650. Une autre aventure nous advint en mer; car monseigneur Dragonet, riche homme de Provence, dormait le matin dans sa nef, qui était bien une lieue en avant de la nôtre, et il appela un sien écuyer et lui dit : « Va boucher cette ouverture, car le soleil me frappe au visage.» Celui-ci vit qu’il ne pouvait boucher l’ouverture s’il ne sortait de la nef: il sortit de la nef. Tandis qu’il allait boucher l’ouverture, le pied lui faillit, et il tomba dans l’eau, et cette nef n’avait pas de chaloupe, car la nef était petite : bientôt la nef fut loin. Nous qui étions sur la nef du roi, nous le vîmes, et nous pensions que c’était un paquet ou une barrique, parce que celui qui était tombé à l’eau ne songeait pas à s’aider.

651 . Une des galères du roi le recueillit et l’apporta en notre nef, là où il nous conta comment cela lui était advenu. Je lui demandai comment il se faisait qu’il ne songeait pas à s’aider pour se sauver, ni en nageant ni d’autre manière. Il me répondit qu’il n’était nulle nécessité ni besoin qu’il songeât à s’aider ; car sitôt qu’il commença à tomber, il se recommanda à Notre-Dame de Vauvert, et elle le soutint par les épaules dès qu’il tomba, jusques à tant que la galère du roi le recueillît. En l’honneur de ce miracle, je l’ai fait peindre à Joinville en ma chapelle, et sur les verrières de Blécourt. « 

 Jean Sire de Joinville Histoire de Saint Louis,
credo et lettre a Louis X
,  Natalis de Wailly (1874)

Contre ce récit miraculeux de Jehan de Joinville, et sous réserve que le roi d’Espagne s’en soit inspiré, on notera que la version de ce dernier ne met pas tellement à l’honneur  la qualité de l’ost du roi de France et, encore moins, certains membres de sa flotte.


Les paroles de la Cantiga de Santa Maria 193
et approche de traduction française

Como Santa Maria guardou de morte u mercadeiro que deitaron no mar.

Comment Sainte-Marie sauva de la mort un marchand qu’on avait jeté à la mer.

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra
á poder Santa Maria, Madre do que tod’ ensserra.

Sur les profondeurs des mers et les plus hautes montagnes,
Elle a tout pouvoir Sainte Marie, Mère de celui qui règne sur toute chose,

E daquest’ un gran miragre vos direi e verdadeiro,
que fezo Santa Maria, Madre do Rei josticeiro,
quand’ o Rei Lois de França a Tunez passou primeiro
con gran gente per navio por fazer a mouros guerra.

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Et, à ce propos, je vous conterai un grand et véritable miracle
Que fit Sainte-Marie, Mère du Roi de  Justice   (Dieu, Jésus),
Quand le roi Louis de France navigua  vers la Tunisie
Avec une grande armée pour faire la guerre contre les Maures.

En ha nave da oste, u gran gente maa ya,
un mercador y andava que mui grand’ aver tragia;
e porque soo entrara ontr’ aquela conpania,
penssaron que o matassen pera despender na guerra

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Sur l’un des navires de son ost, où on comptait beaucoup de gens vils,
voyageait un marchand qui avait avec lui une grande fortune.
Et comme il s’était embarqué seul avec une telle compagnie
Ceux-ci eurent l’idée de le tuer pour dépenser à la guerre

O aver que el levava. E [tal] conssello preseron
que eno mar o deitassen, e un canto lle poseron
odeito aa garganta e dentro con ele deron.
Mais acorreu-ll[e] a Virgen que nunca errou nen erra,

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

 toutes les richesses qu’il avait avec lui. Ils s’accordèrent
pour le jeter à la mer,   et il lui   
attachèrent
une pierre autour de son cou,   et le jetèrent à l’eau.
Mais la Vierge, qui n’a jamais commis de péchés et n’en commettra jamais, vint le secourir.

Que aly u o deitaron tan tost’ ela foi chegada
e guardou-o de tal guisa, que sol non lli noziu nada
o mar nen chegou a ele, esto foi cousa provada;
ca o que en ela fia, en ssa mercee non erra.

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Ainsi, elle vint aussitôt à l’endroit où ils l’avaient noyé
et le protégea de sorte que la mer ne lui fit aucun mal
et ne le toucha même pas. C’est là une chose admise,
que, dans sa miséricorde, elle n’abandonne jamais ceux qui ont foi en elle.

E ele ali jazendo u o a Virgen guardava,
a cabo de tercer dia outra nav’ y aportava;
e un ome parou mentes da nav’ e vyu com’ estava
aquel ome so a agua, e diz: «Mal aja tal guerra

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Et l’homme resta couché là où la vierge le protégeait
Et trois jours plus tard, un autre navire s’est approché
Et un homme a arrêté le navire et en voyant comment se trouvait
cet homme sous l’eau, il a dit : «Maudit soit une telle guerre

U assi os omes matan en com’ a este mataron.»
E dando mui grandes vozes, os da nave ss’ y juntaron,
e mostrou-lles aquel ome; e logo por el entraron
e sacárono en vivo, en paz e sen outra guerra.

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Dans laquelle les hommes tuent comme ils tuèrent celui-ci.»
Et comme il poussait de grands cris, ceux du navire le rejoignirent
Et il leur montra cet homme ; et ensuite, ils entrèrent (sous les eaux)
et l’en sortirent vivant, en paix et sans autres difficultés.

E poi-lo om’ a cabeça ouve da agua ben fora,
catou logo os da nave e falou-lles essa ora
e disse-lles: «Ai, amigos, tirade-me sen demora
daqui u me deitou gente maa que ameud’ erra.»

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Et quand l’homme eut la tête bien hors de l’eau,
Il vit alors ceux du navire et leur fit cette supplique,
et leur dit : « Ah, mes amis, tirez-moi sans tarder
de là où m’ont jeté ces mauvaises gens qui aiment faire du tord (pêcher)« .

Quando os da nav’ oyron falar, espanto prenderon,
ca tian que mort’ era; mais pois lo ben connoceron
e lles el ouve contado como o no mar meteron,
disseron: «Mal aja gente que contra Deus tan muit’ erra.»

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Quand ceux du navire l’entendirent parler, ils furent pris de terreur
car ils pensaient qu’il était mort ; mais ils le connaissaient bien
et en l’entendant conter comment on l’avait jeté à l’eau,
ils dirent :  » Bien mauvaises gens qui contre Dieu agissent à si grand tort »

E depois lles ar contava como sempre as vigias
el jajava da Virgen e guardava os seus dias;
e porend’ o guardou ela e feze-lle no mar vias
que o non tangess’ a agua e lle non fezesse guerra.

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Et ensuite il leur a conté comment toujours il gardait
Le  jeûne pour la Vierge et célébrait ses fêtes :
Et c’est pour cela qu’elle le protégeait  et le faisait sur les voies maritimes
Pour qu’il ne tombe pas à l’eau et qu’on ne lui fasse pas la guerre.

«E porque entendeu ela que prendera eu engano,
log’ entre mi e as aguas pos com’ en guisa de pano
branco, que me guardou senpre, per que non recebi dano;
poren por servir a ela seerei en esta guerra.»

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Et parce qu’elle a compris qu’on m’avait trompé
Alors, entre moi et les eaux, elle a posé, comme un drap (tissu)
Blanc, qui m’a protégé sans cesse, afin que je ne sois pas blessé;
Aussi,    pour la servir, je participerais à cette guerre.

Quando os da nav’ oyron esto, mui grandes loores
deron a Santa Maria, que é Sennor das sennores;
e pois foron eno porto, acharon os traedores
e fezeron justiça-los como quen atan muit’ erra.

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Quand ceux des navires entendirent cela, de très grandes louanges
Ils firent à Sainte Marie, qui est la dame d’entre les dames :
Et puis ils allèrent au port, livrer les traîtres
Et leur firent justice comme on le fait à ceux qui agissent mal.

Poi-la jostiça fezeron, o mercador entregado
foi de quanto lle fillaran quando foi no mar deitado;
e el dali adeante sempre serviu de grado
a Virgen Santa Maria sen faliment’ e sen erra.

Sobelos fondos do mar e nas alturas da terra…

Lorsque le châtiment fut appliqué, le marchand retrouva
tout ce qu’ils lui avaient pris avant de le jeter à la mer.
Et lui, à partir de ce jour, servit toujours de bon gré
La Sainte-Vierge sans faille et sans péchés.


Retrouvez ici l’index de toutes les Cantigas de Santa Maria traduites et commentées, et leur interprétation par les plus grands ensembles de musique médiévale.

En vous souhaitant une belle  journée.

Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com
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