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Célébration et réjouissances médiévales: Aigues Mortes fête sa Saint-Louis

heraldique_aigues_mortes_camargues_ville_medievale_saint_martinSujet : festivités médiévales, Saint-Louis, festival médiéval, défilés, ville historique, lieux d’intérêt,idées sortie week-end.
Evénement : Fêtes de La Saint-Louis, Période : moyen-âge central
Lieu : Aigues-Mortes (Camargue,Gard)
Dates: Samedi 27 et dimanche 28 août.

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passionans le cadre de nos idées de sorties à thème, nous vous invitons cette fin de semaine en direction de la Provence et de la méditerranée, dans la belle et encore quelque peu préservée Camargue, au Sud des terres de France.  Ce week end, s’y déroule, en effet,  à Aigues-Mortes, l’une des plus jolies et des plus médiévales villes de cette région, de grandes festivités qui s’étalent sur plus de deux jours et qui ont pour thème le XIIIe siècle et le roi Saint Louis. Quel est donc le programme que nous ont concocté les organisateurs de cette grande fête médiévale mais encore, que vient y faire  Saint Louis vous demanderez-vous peut-être? Et bien, si c’est le cas, ces deux questions tombent extrêmement bien puisque c’est justement ce à quoi nous allons nous employer à répondre dans cet article.

Aigues Mortes : joyau médiéval surgi de terre par la volonté d’un roi

Aigues mortes ville histoire medievale patrimoine historique

Surgie au XIIIe siècle, au milieu des sables et des zones marécageuses du delta du Rhône et à deux pas de la mer,  Aigues-Mortes s’y tient encore fière et comme au premier jour, dressant jusqu’au ciel ses beaux remparts de pierre remarquablement préservés du temps. Et quand, arrivant à ses portes, on la découvre dans son bel écrin de pierre, on se dit presque, avec raison, qu’une telle cité  n’a pu naître que du caprice d’un roi ou de sa volonté. De fait, il y a indéniablement, concernant la belle cité historique et fortifiée d’Aigues Mortes, un avant et après son fondateur Louis IX, connu encore sous le nom de Saint-Louis.

ville_medievale_historique_saint_louis_lieux_interetDès le début de son règne, soucieux de posséder un débouché direct sur la méditerranée, autant que de se doter d’une autonomie pour le transport maritime des croisés (alors affrétées, la plupart du temps, par les flottes italiennes), Saint-Louis, décide qu’il lui faut un port au Sud du territoire.  A cette époque le grand port de Marseille n’est pas encore sous la main du roi de France, mais sous celle de son frère Charles D’Anjou. roi de Naples.

A l’époque où Saint Louis décide d’en faire son port vers la méditerranée, le site d’Aigues Mortes n’était déjà plus tout à fait qu’une bande de terre bordée de Salins mais il n’avait pourtant encore rien de commun avec la ville fortifiée que l’on connait aujourd’hui et que le roi de France fit alors surgir de terre. A la fin du IXe siècle, Charlemagne avait déjà fait renforcer la place d’une tour pour y protéger les exploitations de sel et les ouvriers qui en faisaient l’extraction. Bientôt cédée par le légendaire roi des francs aux bénédictins de l’Abbaye de Psalmodie, dont la présence sur le site est attestée dès le début du IXe siècle, la place restera durant de longs siècles sous la coupe des moines. Ils y mèneront une vie pieuse et recluse au milieu de ses terres encore à demi-sauvages où de petites gens et familles d’ouvriers y exploitent le sel, vivant chichement dans leurs petites cahutes.

Les remparts de la belle ville d'Aigues Mortes remarquablement conservés
Les remparts de la belle ville d’Aigues Mortes remarquablement conservés

En 1240, le roi Saint Louis négociera avec les religieux pour récupérer ces terres et commencera alors à y édifier les premières tours et fortifications. Un peu moins de vingt ans plus tard, c’est de là qu’il partira pour sa première croisade. comme il le fera à nouveau en 1270 pour sa deuxième croisade, celle de Tunisie. De fait, Aigues mortes est la dernière ville du sol français à avoir vu Louis IX vivant puisque le roi, périt lors de cette dernière expédition et n’en revint jamais.

Saint_louis_croisade_tunis_aigues_mortes_ville_medievaleLes fortifications et les travaux impulsés par ses soins seront poursuivis après lui sous le règne du Philippe le Hardi et la ville verra finalement la dernière pierre posée à ses remparts quelques décennies plus tard. L’édification d’Aigues-Mortes, bastide fortifiée, fleuron de l’architecture médiévale et nouveau port du sud de la France aura pris pas moins de trente ans.

Moins d’un demi-siècle plus tard, au début du XIVe, la cité sera encore témoin privilégié de l’affaire des templiers, puisque le roi Philippe le Bel, tirera partie des fortifications pour y enfermer une partie de ces derniers. Du point de vue maritime, elle restera un port d’importance longtemps après Saint Louis, et de grands travaux y seront même entrepris au début du XVe siècle, mais à la fin de ce même siècle, le ralliement de la Provence au territoire de France ré-ouvrira la possibilité pour la couronne d’utiliser Marseille et atténuera irrémédiablement l’importance stratégique du port d’Aigues Mortes.

Une grande fête entre les hauts remparts

Le monde médiéval et les beautés de la ville d'Aigues Mortes en plein coeur de la Camargue
Le monde médiéval et les beautés de la ville d’Aigues Mortes en plein coeur de la Camargue

Pour ceux qui auront la chance ou l’opportunité de s’y rendre, ce sont donc deux jours entiers de festivités et de festival que vous propose ce week end la belle cité médiévale camarguaise. Parée de ses plus beaux atours d’époque, elle célébrera son histoire, autant que fetes_saint_louis_aigues_mortes_ville_medievale le roi Saint Louis qui fonda la ville, il y a près de huit cents ans et changea pour toujours la destinée du site.

Les réjouissances commenceront le Samedi, dès le milieu de matinée avec un marché médiéval et se poursuivront jusqu’à la nuit par un bal médiéval où damoiseaux et damoiselles pourront se rendre pour y danser et y festoyer sans compter. Les agapes et festivités reprendront le lendemain, de la matinée jusqu’au soir et le festival se terminera, le dimanche soir et à la nuit tombée, par un grand spectacle pyrotechnique et musical restituant le départ de Saint-Louis pour la croisade.

festival_medieval_saint_louis_aigues_mortesEntre les deux et au programme, en plus des nombreuses animations, théâtres, amusements et autres musiques de rue, vous pourrez assister à de grands défilés historiques et thématiques de Louis IX et sa cour, mais également à un tournoi de Chevalerie, proposé par les voltigeurs de France (seul spectacle payant de la fête qui, par ailleurs, sera totalement libre d’accès et gratuite). Il y aura aussi de nombreux camps médiévaux à thème: forge, cuisine médiévale, armes et escrime anciennes, tir à l’arc, calligraphie et  frappe de monnaie et même encore un camp à la triple nationalité (luxembourgeoise, italienne et française) qui se proposera de vous faire découvrir le quotidien de la vie monastique au moyen-âge.

En un mot, pour vous mettre l’eau à la bouche et sans même parler de gastronomie et des plaisantes ripailles qui accompagneront l’événement pour le plus grand plaisir de vos estomacs affamés ou de vos gorges sèches, plus d’une vingtaine de compagnies de troubadours, acteurs, jongleurs, et artistes sont à l’affiche des réjouissances! C’est vous dire si le programme promet d’être riche en événements. Pour plus de détails le concernant, cliquez ici.

Voilà donc, mes amis, une petite idée de sortie, avant la rentrée dans une ville unique que l’histoire médiévale a touché du bout de ses doigts. Si vous êtes non loin de la belle Camargue et du côté d’Aigues Mortes en cette fin de semaine, n’hésitez pas un seul instant et allez vous plonger dans l’ambiance médiévale, le temps d’une journée ou deux, au souvenir d’un de nos plus célèbres roi du passé: Saint Louis et, bien sûr, pour vous y divertir!

En vous souhaitant une belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C

conférence : Michel Rouche : « Violence et structures archaïques du Haut Moyen Âge »

haut_moyen-age_Clovis_carolingien_conferences_monde_medievalSujet : haut moyen-âge, pouvoir des reines, matriarcat et luttes fratricides du haut moyen-âge, violence fondatrice, barbares
Média : conférence (2014)
Titre :  Violence et structures archaïques du Haut Moyen Âge
Période : haut moyen-âge
Auteur : Michel ROUCHE

LieuÉcole nationale des chartes

Bonjour à tous,

L_lettrine_moyen_age_passione haut moyen-âge s’invite aujourd’hui sur moyenagepassion par le biais d’une conférence. De fait et jusque là, nous avons consacré bien plus d’articles au moyen-âge central et tardif qu’à cette période et cet article nous donne un peu l’occasion de nous rattraper.

Tribus barbares, reines guerrières et traditions fratricides du haut-moyen âge

« L’ amour, comme la violence, abolit les différences. »
René GIRARD « Des choses cachées depuis la fondation du monde « 

Michel_rouche_rene_girard_violence_haut_moyen-age_conference_monde_medievalCette conférence nous est proposée par un éminent historien, Michel ROUCHE, dans le cadre d’une grande  école prestigieuse : l’Ecole nationale des chartes. Elle s’inscrit dans la filiation des travaux de René GIRARD (portrait ci-contre) et d’une violence sacrificielle ou rituelle, comprise comme forme « structurante » du social ou, à tout le moins, comme un moyen d’en assurer la cohésion, en prévenant sa propagation dans l’ensemble de la communauté sociale et humaine. On y découvre donc un moyen-âge balbutiant avec ses tribus et cultures barbares, leurs reines impitoyables et guerrières, et encore les racines d’une longue tradition d’héritiers fratricides qui n’hésitaient pas à écharper et assassiner leurs aînés, leurs enfants ou leur pairs pour leur dérober le pouvoir ou ne pas se le faire ravir.

« Il y a toujours mort d’ homme à l’ origine de l’ ordre culturel. »
René GIRARD – La Violence et le Sacré

Et même si l’exercice auquel se livre, ici, Michel ROUCHE est en forme de tribut à la personne de l’anthropologue et philosophe français René GIRARD (1923-2015), élève lui-même de l’Ecole nationales des Chartes quiconference_monde_medievale_ecole_nationale_des_chartes_philippe_contamine s’est penché sur la violence dans les structures mêmes des mythes, des religions et du pouvoir en la théorisant mieux que personne, on semble, ici, bien loin du moyen-âge central et tardif dont nous avons l’habitude et l’on réalise même à quel point ces quelques mille ans d’Histoire que nous désignons sous le terme générique de « moyen-âge » peuvent recouvrir une réalité différente et hétérogène.

Michel ROUCHE, un érudit au service de l’Histoire

Baptême de Clovis histoire médiévale française
496, le légendaire baptême de Clovis au tournant de l’histoire médiévale française, peinture du XIXe (1837), galerie de Versailles

A_lettrine_moyen_age_passiongrégé d’Histoire, Docteur es-Lettres Michel ROUCHE est un éminent chercheur qui a dédié sa carrière et de patientes recherches à la fin de l’Antiquité et au Haut moyen-âge. On lui doit de nombreux ouvrages sur la question: sur les Francs, des mérovingiens aux carolingiens, mais aussi sur les Wizigoths et autres tribus barbares des premiers siècles de notre ère. Si vous souhaitez creuser ces questions avec un bon livre, nous vous fournissons ci-dessous quelques unes des références utiles que nous lui devons, 

monde medieval michel rouche bibliographie

Une très belle journée à tous!

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

La connaissance véritable selon Maître Eckhart

citations_medievales_philosophe_auteur_moyen-age_maitre_eckhart

moyen-age_chretien_mystique_chrétienne_maitre_eckhart« La connaissance, c’est l’expérience que fait l’homme de l’unité qui unit tous les hommes. »

Citation de Maître Eckhart (1260-1328) Théologien, philosophe  et grand mystique chrétien dominicain du moyen-âge.

Une chanson du XIXe siècle pour du folk « Neo médiéval » allemand

troubadour_satire_poesie_satirique_sirventes_monde_medieval_thibaut_le_chansonnierSujet : troubadours modernes, musique traditionnelle, folk, musique ancienne , musique « aux faux airs » médiéval, chansons.
Auteur-compositeur : David Anderson
Titre original : Copshawholme fair, retitré « the market song » par FAUN
Période : XIXe siècle, 1830
Interprètes : FAUN  Album : Eden (2011)

Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passion‘est avec un peu  de musique folk aux sonorités médiévales que nous partageons avec vous ce dimanche de la mi-août passée, en espérant que votre fin de semaine se déroule sous les meilleurs auspices et dans la joie.

FAUN et le folk néo-médiéval et celtique allemand
FAUN et le folk néo-médiéval et celtique allemand

Pour ce moment musical d’inspiration médiévale, nous retrouvons encore ici le groupe de musique de folk néo-médiéval allemand FAUN auquel nous avions déjà dédié un article. Cette fois- ci, c’est un morceau vocal et une chanson qu’ils nous interprètent. Elle  nous entraîne au marché ou à la foire de Copshawholme, dans un petit village écossais du nom de Newcastleton.

Il est toujours amusant de voir les glissements et la façon dont notre imaginaire moderne définit comme médiéval, ce qui ne lui appartient déjà plus. Originellement, cette chanson a été, en effet, écrite dans le courant du XIXe siècle, en 1830 et publiée pour la première fois en 1868, par un poète et compositeur local du village de Newcastletown: David ANDERSON. Elle ne provient donc pas du tout du moyen-âge même si elle pourrait en avoir de faux airs et elle appartient plutôt au genre traditionnel et populaire en provenance de Grande Bretagne et plus spécifiquement d’Ecosse. Comme nous l’avons déjà fait à quelques reprises ici et sans jouer les démystificateurs mais plutôt pour le constater, au mieux pour en sourire, nous postons donc dans la rubrique musique médiévale une chanson qui n’a rien de médiévale. C’est un peu paradoxal et si cela permet de rétablir un peu les choses, cela nous permet surtout de remarquer une fois de plus, combien le moyen-âge qui existe dans notre imaginaire semble doter d’une élasticité particulière. Au fond, c’est sans doute tout à l’honneur de cette longue période de temps et de l’attraction qu’elle exerce sur nous si nous voulons, si souvent, y faire entrer bien plus qu’elle ne contient déjà.

Quoiqu’il en soit et pour en revenir à la composition originale de David ANDERSON, comme de nombreux titres  repris de nos jours par des bandes médiévales ou folk, cette chanson avait déjà été enregistrée dans les années 70, notamment, par le groupe folk anglais Steeleye Span et on lui compte encore de nombreuses autres versions plus anciennes ou plus récentes, dont une autre excellente et dans un tout autre style, datant de 2011. On la doit au groupe anglais  Bellowhead et folk_musique_traditionnelle_ancienne_jon_boden_bellowheadnous ne résistons pas à vous la faire partager aussi.  Vous noterez qu’à mélodie et paroles égales, l‘interprétation est ici bien plus résolument proche du folk irlandais des Pogues que du style easy-listening médiéval de FAUN. (ci contre la photo du chanteur Jon BODEN du groupe Bellowhead)


Une autre version de la même chanson par le groupe Bellowhead

De la foire de Copshawholme au festival de musique folk et traditionnelle

Pour ce qui est du décor, depuis la création du nouveau village de Castletown en 1790, un marché agricole s’y tenait. On y exposait des produits de la terre, on y dansait et festoyait, mais on y recrutait aussi de la main d’œuvre pour les labours. David ANDERSON, l’auteur compositeur de cette chanson, qui fait partie de cette vague de poètes qui encensait alors la vie en marge des villes et la nature, a immortalisé cette foire, la faisant ainsi entrer dans la légende. L’événement se tint au village jusqu’à 1914, mais depuis les années 70, le lieu accueille à nouveau un festival de musique traditionnelle et de folk qui porte le nom de l’ancienne foire de la chanson : « CopshawHolme », qui se trouve être également l’autre nom donné au village de Newcastletown.

Les paroles de « Copshawholme fair » de David Anderson, reprise sous le titre  « The Market Song » par Faun

Une fois n’est pas coutume, comme la chanson originale est en anglais, c’est dans cette langue que nous vous livrons les paroles. Du point de vue du sens général et pour vous en faire une idée, l’histoire raconte tout ce que l’on trouve à la foire de CopshawHolme où entre danses, musiques, marchands, produits de toutes sortes et bonne compagnie – puisque les jeunes demoiselles peuvent même y trouver chaussure à leur pied -, tout le monde y trouve son compte et son bonheur.

On a fine evening fair in the month of april
O’er the hill came the sun with a smile,
And the folks they were throngin’ the roads everywhere,
Makin’ haste to be in at Copshawholme Fair.
I’ve seen ’em a-comin’ in from the mountains and glens,
Those rosy-faced lasses and strappin’ young men,
With a joy in their heart and unburdened o’ care,
A-meetin’ old friends at Copshawholme Fair.

Who ever joined our gathering and danced
under the garlands green will never be the same again
Now rest your head and stay a while and dwell with us the summers night and you’ll never be the same again

There are lads for the lasses, there’s toys for the bairns,
There are jugglers and tumblers and folks with no arms,
There’s a ballad-singer here and a fiddler there,
There are nut-men and spice-men at Copshawholme Fair.
There are peddlers and potters and gingerbread stands,
There are peepshows and popping-darts and the green caravans,
There’s fruit from all nations exhibited there,
With kale plants from Orange at Copshawholme Fair.

You came a long way, you travelled for so long.
Now rest your head before the summers gone,
Meet us in the sunny fields, meet us in the greenwood deep
step in our faerie ring and you’ll never be the same again.

When the hirin’s o’er, off they all sprang
Into the ballroom for to join in the throng,
And « I Never Vill Lie With My Mammy Nae Mair »
The fiddles play briskly at Copshawholme Fair.

Une belle journée à tous.
Fred
Pour moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C