– Qu’est-ce que tu ne sais Roland, toi qui sait tout? – Et bien ça. – Quoi ça? – Oui, je ne sais pas ce que je ne sais pas. C’est simple!
Citation de Nicolas de Cusa , (1401-1464)
Tirée de la Docte Ignorance.
icolas de Cusa, (ou encore Nicolas de Cues ou Chrypffs) est un religieux (cardinal puis vicaire), philosophe, penseur et savant allemand du moyen-âge tardif. Sa pensée l’inscrit dans une modernité en rupture avec la scolastique du monde médiéval qui l’avait précédé et préfigure déjà l’esprit de la renaissance. On lui prête notamment une grande influence sur la philosophie des sciences, pour les siècles qui suivront, d’Hegel à Descartes, mais aussi sur l’astronomie.
Sujet : reconstitution historique, motte castrale, château à motte Période : moyen-âge central, XIIe siècle Média : vidéo, monde 3D, châine youtube Vocation : réalisation d’une série vidéo commentée sur le sujet.
Bonjour à tous,
ous vous proposons à nouveau quelques fonds d’écrans gratuits réalisés à partir d’un monde crée avec le moteur du jeu vidéo Medieval Engineers. Elles sont bien sûr totalement retouchées par nos soins et nous avons travaillé sur les atmosphères et l’environnement pour arriver à ces rendus. Nous en profitons pour vous donner quelques nouvelles des vidéos que nous sommes en train de réaliser autour de ce monde.
Trois épisodes vidéos pour approfondir
la question des châteaux à motte
Le projet est désormais achevé du côté 3D et les vidéos sont également en boîte et en post-production. Il y aura trois épisodes. Le premier présentera le contexte historique d’émergence des châteaux à mottes, les sources utilisées pour réaliser ce monde, ainsi que la topographie des lieux qui s’inspire de très loin d’une installation décrite par Eugène Viollet le Duc dans son dictionnaire raisonné d’architecture. Le second épisode présentera la basse-cour dans ses dimensions agricoles, artisanales et défensives mais encore religieuses et judiciaires. Ce sera un épisode dédié à la vie dans la motte castrale et nous y parlerons également du château dans son environnement. Nous avons reconstitué bien sûr pour l’occasion un certain nombre de bâtiments d’époque. Le troisième épisode proposera la visite de la haute cour et de sa tour maîtresse, dont l’agencement intérieur se base en partie sur les description du curé d’Ardres dans ses chroniques.
Les sources d’inspiration du projet
En bref, avec cette série de vidéos, l’idée est sur une durée de trois fois trente minutes d’approcher de manière approfondie ce qu’était un château à motte et ce que l’on pouvait y trouver. Outre Viollet le Duc et le curé d’Ardres, nous nous appuyons également sur certains écrits de Jean Mesqui, sur le Colloque de Caen autour de l’archéologie médiévale, et des références à Michel Boüard ou Michel Bur mais encore sur des sources archéologiques récentes sur les mottes castrales.
Depuis notre premier article sur la question, notre château de bois s’est enrichi de nombreux édifices dont nous vous réservons la surprise. Les vidéos sont déjà tournées avec son, il nous reste, comme nous le disions plus haut, simplement à finaliser la post-production.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, troubadours, trouvères, musique ancienne de provence Période : moyen-âge central, XIIIe siècle, Titre : Au Renouvel Auteur : anonyme Tirée du manuscrit du Roy ou chansonnier du Roy, manuscrit 844 bnf Interprète ; Les musiciens de Provence Album : Musique des trouvères et des troubadours, Volume 1 (1980)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous proposons une pièce musicale de moyen-âge tirée d’un recueil de chansons des XIIe et XIIIe siècles : le manuscrit 844 de la bnf, appelé encore le manuscrit du Roy ou le chansonnier du Roy.
Le Manuscrit du Roy: manuscrit ancien
de chansons des XIIe XIIIe siècles
n attribue la compilation de ce manuscrit à Charles d’Anjou (1226-1285), Comte d’Anjou et du Maine, Comte de Provence, roi de Naples et de Sicile et frère de Saint-Louis. qui l’aurait probablement fait réaliser en vue de l’offrir à William de Villehardouin prince d’Achaïe (ancienne région de la Grèce antique ) même s’il semble que le manuscrit soit finalement revenu en sa possession. Bien qu’assez mal conservé, le recueil contient près de six cents chansons, certaines composées par des troubadours célèbres, d’autres étant restées anonymes. Y est adjoint, également, un livret de chansons de Thibaut de Navarre, le roi poète chansonnier et comte de Champagne que nous n’en finissons pas de croiser quand il s’agit de parler de la musique et de la poésie de XIIIe siècle.
Troubadours et trouvères du moyen-âge
Par l’ensemble les musiciens de provence
Sur l’ensemble des chansons du manuscrit du roy, seule une cinquantaine comprend des partitions, c’est donc de ces dernières qu’est tiré le morceau que nous vous proposons aujourd’hui. Il est interprété par l’ensemble « les musiciens de Provence », groupe musical crée dans les années 1970, autour de Maurice Guis, pianiste, organiste, compositeur originaire de Marseille, passionné de musique ancienne. La vocation de l’ensemble était de faire revivre et mieux connaître les musiques anciennes de Provence sur une période qui s’étale du moyen-âge et des trouvères provençaux jusqu’à la renaissance. Le fruit de leur travail et de leur recherche a permis de reconstituer et faire revivre des sonorités d’instruments à cordes anciens disparus, mais aussi de remettre au goût du jour, un instrument traditionnel Provençal : le galoubet-tambourin que Maurice Guis affectionne particulièrement (pour l’instrument, voir photo en tête d’article).
La formation a laissé plus de dix albums autour de ces thèmes mais ne semble plus se produire depuis quelques années déjà, à tout le moins sous le nom qu’on lui connaissait, même s’il n’y a de doute que ces musiciens sont encore actifs. Ils se sont reformés notamment à l’occasion d’un concert privé en Provence courant 2012. On doit aussi à Maurice Guis la parution en 2015 d’un ouvrage sur le Galoubet tambourin justement (photo ci-dessus)
Sur ce nous vous laissons en compagnie de ce très joli morceau évocateur des temps anciens et du moyen-âge central.
En vous souhaitant une excellente journée!
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet: histoire médiévale, naissance d’une nation française. Média: conférence Lieu: Ecole des Chartes Titre: la France et les Français aux temps médiévaux Conférencier: Philippe Contamine (1932), Historien Médiéviste
Des Francs aux Français:
la naissance d’une nation française.
our ceux qui s’intéressent à la naissance d’une « France » médiévale, de la notion de « Français » à l’idée de nation française, je vous conseille cette conférence de l’érudit Philippe Contamine. L’historien médiéviste y questionne, en effet, l’instant où on peut commencer à parler de France. C’est une conférence intelligente et étayée qui démontre que l’idée de « nation » française n’est pas du tout une « invention » récente du XIXe siècle mais trouve ses racines dans un passé médiéval lointain.
Contexte idéologique : du « progressisme » de la dissolution des nations
Depuis quelques décennies et notamment avec l’avènement de l’Europe « Maastrichtienne » qui est, semble-t’il, une Europe au service du libre marché, des agences de notation et de la finance bien plus qu’au service des peuples ou même des nations, un certain discours entend minimiser, quand ce n’est pas simplement dissoudre, cette idée de « nation » pour des visées qui servent, sans toujours le savoir, des intérêts bien plus mercantilistes et abscons que fondés sur une idéologie solide et argumentée.
(ci-contre portrait de l’empereur Charlemagne, roi des « francs », Louis-Félix Amiel, 1839)
Au fond, les nations seraient devenues « démodées » et l’on va même volontiers jusqu’à agiter le spectre de la seconde guerre mondiale comme un épouvantail quand il s’agit de prouver combien l’idée est aussi dangereuse que surannée: gommer d’un trait les différences culturelles jusqu’à, pourquoi pas, ignorer ou nier sa propre Histoire serait devenu « moderne » ou « progressiste » autant que « nécessaire » pour un monde meilleur mais, au fond, pourquoi le serait-ce et surtout pour un monde au service de qui et de quoi? Faut-il nécessairement perdre son âme pour faire des alliances économiques? L’idée serait plutôt nouvelle et si vous demandiez à certaines nations du Monde, si elles étaient prêtes à se dissoudre totalement dans le grand tout, – serait-ce pour mieux vendre ou acheter -, je pense que vous vous rendriez vite compte que ce n’est pas du tout d’actualité pour elles.
Bref, tout cela reste tout sauf clair, même si un certain légendaire sens critique « français » semble ne jamais manquer de ressources pour dénigrer ce qui a fait la France, en oubliant quelquefois que son histoire ne commence pas tout à fait au pétainisme. Peut-être l’enseignement de l’Histoire y est-il pour quelque chose? Peut-être nous prenons-nous aussi les pieds dans le tapis de nos propres idéaux humanistes au risque de nous y dissoudre nous-mêmes? Allez savoir…
Je l’ai déjà dit ici mais il me semble utile de le repréciser: l’Histoire est toujours utile pour se comprendre soi-même et c’est même de ce point de vue là une science humaine merveilleuse. On peut, avec elle, se sentir légitimement attaché à l’histoire et à la culture d’un sol sur lequel on est né sans forcément tomber dans l’extrême de la chanson de Brassens et des imbéciles heureux qui sont nés quelque part. Revenue de ses erreurs de jeunesse, l’Ethnologie qui m’a formé se garde bien elle aussi de mettre les cultures en échelleset les embrasse dans leur totalité et leurs richesses mais la question de l’identité culturelle, en l’occurrence nationale, devient toujours plus épineuse quand on tente de démêler quels intérêts elle sert vraiment, qu’il s’agisse de la dénigrer comme de la galvaniser d’ailleurs. En l’espèce quand les vendeurs de salades et de chips commencent à s’en mêler, cela me parait hautement suspicieux.
Quoiqu’il en soit et à ce moment précis, cette conférence vient un peu rééquilibrer le jeu des forces et surtout éclairer nos lanternes. Philippe Contamine nous y confirme, en effet, au cas où nous en doutions, que la nation française n’est pas une vue de l’esprit désuète et, mieux même, en clin d’oeil final, enjoint les politiques d’aujourd’hui d’être avisés et de ne pas l’oublier.
Au final, il n’est peut-être pas si facile qu’on le pense, d’effacer d’un simple trait plus de huit cents ans d’histoire. On trouvera sans doute intéressant dans le contexte actuel et avec le peuple anglais qui vient de voter sa sortie de l’Europe d’apprendre aussi ici, que la nation anglaise existe depuis plus longtemps que la France. Cette conscience historique est-elle pour quelque chose dans ce vote, en dehors de la crise sociale et économique qui n’en finit pas de secouer l’Europe et pour laquelle cette dernière a finalement si peu de réponses, ni de solutions à apporter. S’il faut sans doute un peu plus qu’un projet économique de libre échange pour faire une nation, il se pourrait bien que cette loi se vérifie, a fortiori, quand il s’agit de former une confédération.
Conférence : la France et les Français aux temps médiévaux
Philippe Contamine
Un érudit des questions médiévales
Pour en dire un mot, Philippe Contamine est historien médiéviste, membre ordinaire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et encore Commandeur de l’Ordre des Palmes académiques. Agrégé d’Histoire et Agrégé es-Lettres, on lui doit de nombreux ouvrages et publications centrés sur la période médiévale, avec une prédilection pour le moyen-âge tardif. A 84 ans, il porte avec lui l’héritage d’une longue carrière et plus de soixante ans de recherches sur les questions médiévales et c’est un vrai plaisir de pouvoir l’écouter sur ces sujets. Ajoutons que nous devons cette conférence à la prestigieuse Ecole Nationale des Chartes, grande école française fondée en 1821 et qui se dédie à la formation dans les domaines de l’Histoire et de la paléographie (soit l’étude des écritures manuscrites anciennes).
Des conférences sur moyenagepassion ?
Nous inaugurons, avec cet article, une nouvelle catégorie sur le site dédiée aux conférences dans l’idée d’y indexer quelques médias et intervenants d’intérêt sur le monde médiéval. C’est un format qui peut être quelquefois un peu ardu mais les plus patients et opiniâtres d’entre vous pourront grâce à de brillants conférenciers comme celui d’aujourd’hui, mieux comprendre le monde médiéval dans sa profondeur. Comme nous ne cessons de le dire, nous nous intéressons au monde médiéval sous toutes ses formes, et dans ce cadre, toute richesse médiatique (sons, musiques, conférences, lectures audio, vidéos, etc) venant l’illustrer, l’étayer, ou le transmettre s’avère pertinente. Ces conférences autour du moyen-âge trouvent donc très naturellement leur place ici.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C