Sujet : citations médiévales, sagesse persane, poésie morale, miroirs des princes, sagesse politique, mauvais conseillers, précis de morale politique Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle Auteur : Mocharrafoddin Saadi (1210-1291) Ouvrage : Le Boustan (Bustan) ou Verger, traduction de Charles Barbier de Meynard (1880)
Bonjour à tous,
n poursuivant nos lectures autour de Saadi, nous approchons maintenant de son « Verger » ou Boustan, autre ouvrage empreint de sagesse et de raison laissé par ce grand conteur persan du Moyen Âge central.
Le Boustan : miroir à l’usage
de l’éducation des puissants
Les histoires qui pavent le verger de Saadi sont comme autant de leçons de discernement et de mansuétude à l’usage de princes et des puissants. En voici pour commencer une simple citation. Elle est tirée du chapitre de l’ouvrage intitulé le ministre calomnié et dans lequel un roi fait montre de grande sagesse face aux manœuvres d’un conseiller jaloux et déchu.
« Il faut savoir repousser les inspirations perfides de la malveillance, pour ne pas s’exposer au regret de les avoir écoutées. »
Mocharrafoddin Saadi – « Le ministre calomnié », Le Boustan ou Verger
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
Sujet : roman, livre, aventure médiévale, médecine médiévale, alchimie, Moyen-âge chrétien, science médiévale, savant, conte. Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle Auteur : Frédéric EFFE Titre : Frères devant Dieu ou la Tentation de l’alchimiste, éditions Librinova, 2019
Bonjour à tous,
rès heureux de ce gentil message vu sur Facebook aujourd’hui et qui me touche beaucoup à propos du roman « Frères devant Dieu ou la tentation de l’Alchimiste ». Il provient d’une passionnée d’Histoire médiévale qui porte un grand intérêt à la médecine et l’alchimie du Moyen Âge et qui anime aussi le blog Conscience Médiévale. Merci encore à elle pour cette attention et ce retour de lecture mais aussi pour le travail de partage et de réflexion qu’elle propose sur son blog.
« Le Moyen Âge reste tout de même toujours dans mon cœur et m’accompagne dans mes quelques temps de loisirs grâce à la lecture d’un livre que j’aime beaucoup et qui aborde des sujets sensibles pour Conscience Médiévale comme l’Alchimie et la médecine au Moyen Âge. Une lecture prenante, facile et très agréable, je vous la recommande ! Merci à l’auteur de Moyen-âge Passion qui est aussi l’auteur de ce livre, pour ce bon moment de lecture ! »
Sujet : citation médiévale, temps, poésie médiévale, littérature médiévale Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle Ouvrage : le Roman de la Rose (1235-1280) Auteurs : Guillaume de Lorris et Jean de Meung
« Li Tens qui ne puet sejourner, Ains vait tous jours sans retorner, Com l’iaue* (l’eau) qui s’avale toute, N’il n’en retorne arriere goute ; Li Tens vers qui noient* (contre quoi rien) ne dure, Ne fer, ne chose, tant soit dure, Car il gaste tout et menjue.
Li Tens qui tote chose mue,
Qui tout fait croistre et tout norist ;
Et qui tout use et tout porrist :
Li Tens qui enviellist nos peres,
Qui viellist rois et emperieres,
Et qui tous nous enviellira,
Ou Mort nous desavancera*(à moins que la mort nous devance). «
Le Roman de la Rose – Extraits, citation médiévale
PS : l’enluminure utilisée dans l’illustration provient du Manuscrit Selden Supra 57 de la Bibliothèque Bodléienne d’Oxford. Elle dépeint « Vieillesse ». C’est la rencontre avec cette dernière qui inspire à l’auteur le passage dont est extrait cette citation sur le temps.
Sujet : ballade, fortune, poésies médiévales, poésie morale, auteur(e) médiéval(e), roue de fortune, sort, impermanence, valeurs chrétiennes médiévales, Moyen Âge chrétien Auteur : Christine de Pizan (Pisan) (1364-1430) Période : Moyen Âge central à tardif Ouvrage : Œuvres poétiques de Christine de Pisan, publiées par Maurice Roy, Tome 1, (1896)
Bonjour à tous,
u Moyen Âge central au Moyen Âge tardif, Fortune court, Fortune tourne, jamais Fortune nul n’épargne qui peut faire dégringoler le plus puissant, sitôt qu’il s’élève au sommet.
La roue de Fortune
alliée de la morale chrétienne médiévale
Dans le monde médiéval, l’invocation de Fortune et sa roue sonne comme un rappel entêtant, une leçon perpétuelle sur la nécessité de pratiquer un certain détachement face aux caprices du sort, mais plus encore. Si gloire, pouvoir, richesses, avoirs, ne portent en eux que des joies illusoires et passagères, c’est bien parce que, pour l’homme du Moyen Âge , ce monde matériel aux lois changeantes n’est qu’un court passage vers l’éternité. Or, justement, le salut de l’âme au sens chrétien, implique qu’on sache se détacher des tentations de ce monde transitoire, mais aussi de la vanité. Et c’est une deuxième leçon de Fortune que d’expliquer aux hommes accrochés sur sa roue, qu’ils ne peuvent se glorifier totalement de leur propre ascension puisque, au fond, ils n’y sont pas pour grand chose.
Aujourd’hui, c’est dans une courte ballade sous la plume de Christine de Pizan que nous la retrouvons. La grande dame et auteur(e) du Moyen Âge savait des illusions de la permanence et de l’évanescence des bonheurs terrestres. Mariée à l’adolescence, veuve à 22 ans, elle a laissé, au sein de son œuvre considérable, de nombreuses poésies sur les douleurs de ce deuil. Elle y fait d’ailleurs allusion dans cette pièce.
« Que ses joyes ne sont fors que droit vent »
Une ballade de Christine de Pisan
Qui trop se fie es* (aux) grans biens de Fortune, En vérité, il en est deceü; Car inconstant elle est plus que la lune. Maint des plus grans s’en sont aperceü, De ceulz meismes qu’elle a hault acreü, Trebusche test, et ce voit on souvent Que ses joyes ne sont fors que droit vent.
Qui vit, il voit que c’est chose commune Que nul, tant soit perfait ne esleü, N’est espargné quant Fortune répugne Contre son bien, c’est son droit et deü De retoulir* (reprendre) le bien qu’on a eü, Vent chierement, ce scet fol et sçavent Que ses joyes ne sont fors que droit vent.
De sa guise qui n’est pas a touz une Bien puis parler; car je l’ay bien sceü, Las moy dolens! car la fausse et enfrune* (gloutonne, avide) M’a a ce cop trop durement neü* (de nuire), Car tollu m’a* (m’a ôté) ce dont Dieu pourveü M’avoit, helas ! bien vois apercevent Que ses joyes ne sont fors que droit vent.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
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