Sujet : agenda médiéval, fêtes historiques, animations médiévales. camp médiéval. Période : moyen-âge tardif, XVe siècle Evénement : La 5e médiévale du Labyrinthe de Merville Lieu : Merville, Haute-Garonne,
Occitanie. Date : les 20 et 21 octobre 2018
Bonjour à tous,
ur l’agenda du week-end et avant que n’arrivent bientôt les premiers marchés de Noël, il reste encore quelques vaillants médiévistes pour célébrer le Moyen-âge.
Pas de « Fous d’Histoire » à Dinan
Point n’en voyons, en revanche, cette année et comme à l’habitude, en Bretagne, pour les Fous d’Histoire de Dinan. L’événement a été, en effet, annulé par un communiqué officiel paru il y a un peu plus d’un mois, faute d’un nombre suffisant d’artisans et de compagnies pour venir l’animer.
Il faut dire qu’en plus d’intervenir après le gros d’une saison médiévale qui propose de plus en plus d’événements et sous un climat que l’on pouvait peut-être anticiper comme peu engageant, la cité de Dinan a aussi célébré, il y a à peine quatre mois, sa Grande fête des remparts. Aux dernières nouvelles, les organisateurs se posent donc encore des questions qu’ils semblent ne pas encore avoir tranchées sur l’opportunité de la reprogrammation de son salon médiévale et grand marché d’octobre pour 2019. Nous aurons, quoiqu’il en soit, largement le temps de vous en reparler mais en tout cas pour 2018, les Fous d’histoire Dinan, c’est râpé.
Pour rester dans le concept et éviter toute confusion, l’événement « Fous d’Histoire » de Margny les Compiègne est quant à lui, pour l’instant, bel et bien maintenu. Ils se tiendra, comme chaque année, en novembre et nous aurons l’occasion de vous en reparler à son approche.
Mais des médiévistes à Merville
Ainsi donc, pas de médiévistes en vue à Dinan ce week end mais vous pourrez en revanche en débusquer du côté de l’Occitanie et en Haute Garonne, au labyrinthe du château de Merville (à ne pas confondre avec la Merville-Franceville normande de Cidre et Dragon).
Au sein d’un bel espace vert, La Mesnie de Barbazan y aura en effet dressée un camp et vous attendra de pied ferme pour la 5eme édition de l’événement. Côté période, il est ici question de revenir au milieu du XIVe siècle dont cette compagnie de nobles reconstituteurs a fait sa spécialité. Au programme, ils vous proposeront tout au long du week-end, un lot d’animations médiévales choisies: ateliers d’époque (cuisine, cottes de maille, couture, etc … ), visite du camp et découverte de la vie de ses chevaliers, mais aussi démonstrations de combats en armure à la façon médiévale, et même d’armes de jets (arc, arbalète).
Sujet : trouvère, langue d’oïl, vieux français, poésie, chanson médiévale, lyrique courtoise Période : moyen-âge central, XIIe siècle Auteur : Chrétien de Troyes (1135-1185) Titre : « Amors, tençon et bataille» Interprète : Ensemble Tre Fontane Album : Musiques à la Cour d’Aliénor d’Aquitaine (2007)
Bonjour à tous,
ous repartons aujourd’hui au XIIe siècle vers les premières trouvères de la France médiévale et même vers l’un des plus célèbres d’entre eux bien qu’il doive sa renommée à d’autres talents qu’ à ses chansons lyriques. Eclipsé par le caractère « monumental » de ses romans arthuriens, on en oublierait presque, en effet, que Chrétien de Troyes compte aussi parmi des premiers à avoir transposé les codes de la lyrique courtoise d’Oc dans cette langue d’Oïl qui allait donner naissance, à travers le temps, au français moderne (voir conférence de Richard Trachsler pour mieux cerner cette notion de célébrité).
Il faut dire aussi que l’auteur du célèbre Conte de Graal, du Chevalier au Lion ou encore du Lancelot, chevalier de la charrette pour ne citer que ceux-là, ne nous a pas laissé quantité de chansons et il demeure encore plus vrai que les quelques unes qu’on pensait devoir lui attribuer ont été longtemps sujettes à caution. Si on l’avait, en effet, crédité d’une demi dizaine de pièces, du côté des médiévistes et experts de ces questions, il semble qu’on soit enclin à ne désormais à n’en retenir que deux pour certaines.
On doit cette clarification aux analyses de la philologue et romaniste Marie-Claire Zai dans son ouvrage Les chansons courtoises de Chrétien de Troyes, daté de 1974. Jusqu’à nouvel ordre et selon son expertise, il nous reste donc deux chansons lyriques de Chrétien de Troyes à nous mettre sous la dent: D’Amors, qui m’a tolu a moi, pièce sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir plus tard dans le temps, et celle du jour Amors, tençon et bataille.
Amors, tençon et bataille dans les manuscrits anciens
On ne retrouve pas cette chanson de Chrétien dans quantité de manuscrits mais seulement dans deux d’entre eux.
L’un est conservé à la BnF. Il s’agit du MS Français 20050 (photo ci-dessous). Connu encore sous le nom de Chansonnier français de Saint-Germain des Prés, ce manuscrit, écrit à plusieurs mains, comprend 173 feuillets et on peut y trouver des chansons, romances et pastourelles du moyen-âge central. Il est daté du XIIIe siècle.
Le second ouvrage est conservé en Suisse à la Bibliothèque de la Bourgeoisie de Berne (Burgerbibliothek). Nomenclaturé Manuscrit de Berne 389 (Cod 389) ou encore Chansonnier Français C ou trouvère C. Il est également daté du XIIIe siècle mais est largement plus étoffé que le précédent puisqu’il contient 249 feuillets. On y trouve des chansons de trouvères (anonymes ou attribuées) et il présente. en tout, la bagatelle de 524 pièces médiévales dont un grand nombre n’existe que dans cette source, c’est dire s’il est précieux. Vous pourrez trouver plus d’articles à son sujet ici.
La chanson médiévale de Chrétien de Troyes « Amors, tençon et bataille » dans le Manuscrit de Berne 389 ou chansonnier Français C
Amors,tençon et bataille, Chrétien de Troyes par l’Ensemble Tre fortuna
L’Ensemble Tre Fontane A l’exploration de l’Art de « trobar »
Fondé en 1985 par trois musiciens français originaires d’Aquitaine, l’Ensemble médiéval Tre Fontane s’est donné pour objectif, dès sa création, d’explorer le répertoire des troubadours et trouveurs du Moyen-âge central. Chants sacrés, chansons profanes, depuis plus de 30 ans, la formation a continué sur sa lancée en proposant concerts, spectacles, animations mais aussi stages et ateliers.
Au titre de sa longue carrière, Tre Fontane a produit près d’une douzaine d’albums sous différents labels : contes du moyen-âge, art des jongleurs, chants de troubadours, … Pour l’instant, on peut retrouver facilement en ligne quatre d’entre eux parmi les plus récents. L’un est dédié au troubadour Jaufre Rudel (2011), un autre propose la découverte des chants de l’Andalousie et de l’Occitanie médiévales en collaboration avec le célèbre musicien espagnol Eduardo Paniaga et son ensemble (1998), un troisième celle du Codex cistercien de las Huelgas, monastère célèbre du Moyen-âge, sur la route de Compostelle (1997) et enfin un quatrième dont est tiré la pièce du jour.
Musiques à la Cour d’Aliénor D’Aquitaine
En 2007, l’Ensemble nous gratifiait donc d’un album très inspiré, ayant pour titre Musiques à la Cour D’Aliénor D’Aquitaine. On pouvait y retrouver 12 pièces représentatives de ce bouillonnement et de ce carrefour culturel qui tint place à la cour de cette grande dame du Moyen-âge. Et ce n’est sans doute pas par hasard que celle qui fut Reine de France et d’Angleterre. mais aussilapetite fille de Guillaume IX d’Aquitaine, le premier des troubadours, favorisa les rencontres entre les cultures de la France du Sud en Oc, du Nord en Oïl mais encore avec celle de l’Angleterre médiévale. Cette dynamique se prolongera jusqu’à la cour de Marie de Champagne, fille d’Aliénor, dont Chrétien de Troyes fut contemporain et même encore deux générations plus tard, à travers le petit fils de cette dernière, Thibaut de Champagne.
Ainsi, dans cet album, c’est un peu de ces trois influences culturelles que l’on retrouve : de Guillaume le troubadour à son arrière petit-fils Richard Coeur de Lyon et sa célèbre complainte, en passante par Thibaut de champagne, l’incontournable Bernard de Ventadorn et encore d’autres noms célèbres, aux côtés de pièces non signées de ces XIIe et XIIIe siècles. Cette production étant toujours édité, comme nous le disions plus haut, voici un lien utile pour en écouter des extraits ou l’acquérir au format CD ou MP3 : Album Musiques a la cour d’Aliénor d’Aquitaine [Explicit]
I. Amors tençon et bataille Vers son champion a prise, Qui por li tant se travaille Q’a desrainier sa franchise A tote s’entente mise. S’est droiz q’a merci li vaille, Mais ele tant ne lo prise Que de s’aïe li chaille.
II. Qui qe por Amor m’asaille, Senz loier et sanz faintise Prez sui q’a l’estor m’en aille, Qe bien ai la peine aprise. Mais je criem q’en mon servise Guerre et [aïne] li faille: Ne quier estre en nule guise Si frans q’en moi n’ait sa taille.
III. Fols cuers legiers ne volages Ne puet d’amors rien aprendre. Tels n’est pas li miens corages, Qui sert senz merci atendre. Ainz que m’i cudasse prendre, Fu vers li durs et salvages; Or me plaist, senz raison rendre, K’en son prou soit mes damages.
IV. Nuns, s’il n’est cortois et sages, Ne puet d’Amors riens aprendre; Mais tels en est li usages, Dont nus ne se seit deffendre, Q’ele vuet l’entree vandre. Et quels en est li passages? Raison li covient despandre Et mettre mesure en gages.
V. Molt m’a chier Amors vendue S’anor et sa seignorie, K’a l’entreie ai despendue Mesure et raison guerpie. Lor consalz ne lor aïe Ne me soit jamais rendue! Je lor fail de compaignie: N’i aient nule atendue.
VI. D’Amors ne sai nule issue, Ne ja nus ne la me die! Muër puet en ceste mue Ma plume tote ma vie, Mes cuers n’i muerat mie; S’ai g’en celi m’atendue Qe je dout qi ne m’ocie, Ne por ceu cuers ne remue.
VII. Se merciz ne m’en aïe Et pitiez, qi est perdue, Tart iert la guerre fenie Que j’ai lonc tens maintenue!
En vous souhaitant une belle journée.
Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-âge sous toutes ses formes
Sujet : poésie médiévale, poésie, chansons, spectacle vivant, livre, exposition Période : moyen-âge tardif, XVe siècle. Auteur :François Villon (1431-?1463) Parolier, illustrateur : Jean-Pierre Joblin Interprète : Bruno Daraquy. Evénement : « François Villon, Corps à coeur » Lieu : Théâtre de la Closerie, Etais la Sauvin Yonne, Bourgogne-Franche-Comté Dates : Samedi 13 octobre à 20h30, Dimanche 14 octobre à 16h00 et 20h00
Bonjour à tous,
ue les amateurs de François Villon le rebelle, le truculent, le marginal, le supplicié et encore l’angoissé qui se trouve du côté de l’Yonne, cette fin de semaine, ne passent pas à côté de ce bel événement consacré au poète médiéval. Ce samedi et ce dimanche à Etais la Sauvin, on pourra, en effet, assister tout à la fois à un spectacle-vivant de chansons, poésies, repris ou inspirée de Villon ainsi qu’à une exposition d’illustrations sur l’auteur médiéval.
Si les deux aspects sont mêlés c’est qu’ils sont d’abord le fruit d’une rencontre : celle de l’auteur, illustrateur, parolier Jean-Pierre Joblin et celle du chanteur Bruno Daraquy. Partis d’une idée de collaboration autour d’un récital de chansons sur Villon, les deux artistes ont bientôt été rejoints par un musicien compositeur Malto, suivi, un peu plus tard, de quelques autres excellents musiciens et d’un regard extérieur éclairé sur la mise en scène (Maurice Galland).
Jouée pour la première fois au Théâtre Libre de Saint-Etienne en 2012, cette pièce-récital plusieurs fois saluée par la presse, continue de tourner depuis. Elle a notamment été présentée au Printemps de Bourges en Avril dernier et c’est donc celle que vous aurez le plaisir de retrouver ce week-end à quelques encablures au sud d’Auxerre pour trois représentations.
Depuis sa création, l’aventure ne s’est pas arrêtée à ce seul spectacle puisqu’elle a fini par donner le jour, un peu plus tard dans le temps, à une oeuvre totalement originale. Sorti en Janvier 2017, ce livre-CD est enrichi de belles illustrations réalisées de la main même de Jean-Pierre Joblin qui double son talent d’auteur-parolier avec celui d’illustrateur. Les images présentes dans cet article ne vous en donneront qu’un très bref aperçu.
La voix, la chair et le verbe :
Villon à Fleur de peau et de plume
Du côté du récital, qui est émaillé de textes, de « dits », de mots, de « cris », comme ceux de Léo Ferré pouvaient en contenir, il propose 16 chansons auxquelles Bruno Daraquy prête son talent, et même au delà, son cœur, sa chair et sa peau. Incarne-t-il Villon ou, par un étrange tour de passe-passe médiumnique, le poète médiéval serait-il revenu, le temps d’un spectacle, se rêver dans la peau du chanteur-conteur ? La voix, les intonations, le ton, la révolte, la gouaille, tout est là. Fermez les yeux, Villon est sur les planches et le trouble est entier, et si ce n’est pas lui, sans doute n’aurait-il pu songer à un meilleur tribut, une meilleure incarnation.
Quant au verbe, qui vient au commencement, voilà ce que l’auteur lui-même nous en dit, en guise de préface dans le livre CD illustré dont nous parlions plus haut :
« Soucieux d’épargner au lecteur contemporain l’écueil du « vieil langage françois » je me suis employé à développer un style qui mêle le plus « gustativement » possible la saveur des mots actuels à celles des tournures médiévales »Jean-Pierre Joblin
Et si c’est toujours une gageure de se frotter à Villon et un pari sans doute encore plus grand que de décider de ne pas le suivre à la lettre, le défi est là aussi brillamment relevé. Avec une dose copieuse d’argot, (d’aucun diront, à ne pas mettre entre toutes les oreilles, âmes sensibles s’abstenir donc, mais il en est encore ainsi pour les plus chastes, de certains textes de Villon), le verbe du parolier a fait totalement corps avec celui de l’auteur médiéval, dans un processus, là encore, étrangement fusionnel.
Jean-Pierre Joblin a dû, nous dit-il s’immerger tout entier dans tout ce qui faisait François Villon, dans tout ce qui tournait autour de l’homme, dans l’oeuvre de ses biographes, des plus anciens aux plus modernes : a-t-il hérité au passage de la fascination d’un Clément Marot pour le style de l’auteur du Testament ou suivi les pas curieux d’un Pierre Champion sur la piste du poète, dans le Paris du XVe siècle, ses tavernes et ses quartiers? Qu’on ne s’y trompe pas pourtant, pour un tel exercice lire ne suffit pas et il a fallu une passion dévorante et une véritable plume pour que la magie opère vraiment et pour que Jean-Pierre Joblin fasse de Villon sien.
Pour le reste et pour rappel, si vous êtes dans l’Yonne le spectacle, l’exposition, les dédicaces et la rencontre des artistes en vrai, c’est à Etais la Sauvin, ce samedi et ce dimanche.
En vous souhaitant une belle journée et un excellent week end.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-âge sous toutes ses formes
Sujet: art martial, combat médiéval, marché médiéval, Béhourd, reconstitution historique, histoire vivante. Fédération Française de Béhourd Période: moyen-âge central à tardif Evénement : Tournoi de Béhourd des Andélys, Championnat de France Date : le samedi 13 octobre 2018 Lieu : Les Andelys, Eure, Normandie.
Bonjour à tous,
oujours du côté de l’agenda médiéval de cette fin de semaine, les amateurs de fer croisé à l’ancienne et dans les règles qui se trouveront dans les parages de la Normandie pourront assister à un grand tournoi de Béhourd aux Andelys.
L’événement, qui se tiendra le samedi 13 octobre en journée, verra s’affronter des équipes en armures d’époque reconstituées et armes au poing, en mêlée 5 vs 5. Il comptera pour les championnats de France de la discipline. Sur place, on pourra encore trouver un marché autour de l’équipement médiéval, ainsi que du quoi se sustenter.