Sujet : fêtes, animations médiévales, sorties historiques, moyen-âge, troubadours, compagnies médiévales Période : du milieu du XIIIe au XIVe Evénement : Les Trobades médiévales de Perpignan 2018 Lieu : Perpignan (Pyrénées-Orientales, Occitanie) Date : les 13 et 14 octobre 2018
Bonjour à tous,
oici venu le temps des trobades de Perpignan et, cette fin de semaine, la plus catalane de nos cités se drapera, à nouveau, de ses couleurs or et sang pour fêter le retour du Moyen-âge.
Plus de 250 médiévistes et reconstituteurs y sont attendues pour des animations tout au long du week-end. Au programme, grands défilés, spectacles équestres, fauconnerie, concerts multiples, musiques et danses médiévales, mais encore jongleurs, art et théâtre de rue (magie, farce, saynètes…). Sur place, on pourra encore découvrir la vie de camp, assister à des combats d’époque en armure, et même à un parcours initiatique du chevalier.
De nombreux jeux (plateaux, rôle, archerie, etc) viendront encore ajouter de nouvelles façons de se divertir autour de cette évocation historique et on pourra aussi casser sa tirelire en faisant quelques emplettes sur le marché médiéval et artisanal qui sera également de la fête.
Liste des Compagnies médiévales,
artistes et reconstituteurs présents
Compagnie Gueule de Loup – Théâtre du Réflexe – Endavant Joglars – Tartaruga Teatro – Tag Archery – Les Goliards – Comha D’Adge – Gegants & Grallers Clairanenc’s – Katua le Magicien – Ensemble Psaltérion – Légendes d’Oiset Fauconnerie – Les Trublions Farceurs – Les tanneurs du Drac – Les Baladins de Céret – Haras de la Souisoure – La compagnie du Paladin – Les Héritiers de Trencavel – Les gobelins solitaires – Le club des Lévriers – Les dentelières de Saint-Cyprien – Les Paladins
ujourd’hui, nous vous proposons une citation du médiéviste, philologue et académicien Michel Zink, qui, si elle déborde sans doute de son cadre médiéval, vient apporter de l’eau au moulin de la Delectatio Morosa et au fonctionnement du désir dans la lyrique courtoise du Moyen-âge.
« Le désir, par définition, est désir d’être assouvi, mais il sait aussi que l’assouvissement consacrera sa disparition comme désir. C’est pourquoi l’amour tend vers son assouvissement et en même temps le redoute, comme la mort du désir. Et c’est ainsi qu’il y a perpétuellement dans l’amour un conflit insoluble entre le désir et le désir du désir, entre l’amour et l’amour de l’amour. »
Littérature française du Moyen Âge, Michel Zink (PUF, 2014)
Sujet : musique médiévale, Cantigas de Santa Maria, chanson, galaïco-portugais, culte marial, Sainte-Marie, vierge, Moyen Âge chrétien, Espagne médiévale Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle Titre : Cantiga 1 « Des oge mais…» Auteur : Alphonse X (1221-1284) Interprète : Ensemble Antequera, Johannette Zomer Album : Eno Nome de Maria, Cantigas de Santa María d’Alphonse X le Sage (2001)
Bonjour à tous,
n suivant le fil des Cantigas de Santa Maria d’Alphonse le Sage, que nous nous sommes pris à traduire et commenter depuis quelque temps déjà, nous revenons aujourd’hui à leur source en vous présentant la première de ce recueil de chansons médiévales dédiées à la Sainte, sur le ton et à la manière d’un troubadour.
Dans cette première Cantiga, le poète nous explique sa résolution de ne plus exercer son art de « trouver » qu’en l’honneur de la vierge Marie, ce qu’il fera tout au long de ce volumineux ouvrage. Il y passe aussi en revue, les grands moments de la vie de la Sainte et toutes les bonnes raisons qu’il y voit de lui dédier ses vers et sa foi.
Que les amateurs de musique, mais aussi d’Histoire médiévale trouvent ici de quoi mieux comprendre les fondements de ce culte Marial, dont nous ne finissons pas de souligner l’importance au sein d’un Moyen Âge européen et chrétien qui a fait du Salut, une question primordiale et de la Sainte, une voie d’exception pour l’atteindre. Dans ceux que ces traductions pourraient encore intéresser, nous n’oublions pas non plus, les chrétiens qui nous lisent. Qu’ils leur plaisent de trouver ici, l’antique témoignage de cet amour et cette foi véritables que l’homme médiéval a voué à Marie et, pourquoi pas, les bases de quelques chants inspirés.
La Cantiga de Santa Maria 1 par L’Ensemble Antiquera
L’Ensemble médiéval Antequera
Fondée dans le courant des années 90, par sept musiciens venus de pays différents, avec une large représentation de la Hollande, l’Ensemble Antequera s’est spécialisé dans un répertoire touchant les musiques médiévales espagnoles. Sous le nom d’Antequera on ne leur connait que deux albums, celui dont est issu la pièce présentée ci-dessus, et un autre sur les musiques juives et chrétiennes de l’Espagne médiévale.
La formation n’a plus fait parler d’elle depuis longtemps déjà et on ne trouve hélas aucun site web, ni même une page Facebook en ligne pour nous donner plus de détails sur elle. La plupart des artistes l’ayant composée sont en revanche toujours actifs dans le champ des musiques anciennes. En voici la liste : Sabine van der Heyden ( chant, vièle à roue) Carlos Ferreira Santos (chant), Sarah Walden (vièle), Lucas van Gent (flûte et rebab) René Genis (luth), Michèle Claude et Robert Siwak (percussion).
Eno Nome de Maria Cantigas de Santa María d’Alphonse X le Sage
Dans le courant de l’année 2001, l’Ensemble Antequera enregistrait à Paris, à la Chapelle de l’hôpital Notre-Dame de Bonsecours, un album dédié aux Cantigas d’Alphonse X, en proposant 12 pièces choisies de ce vaste répertoire. Rejoint pour l’occasion par la très reconnue cantatrice soprano néerlandaise Johannette Zomer, l’album fut largement salué et on n’en trouve encore d’excellentes critiques en ligne.
Dans son approche des cantigas, la formation a accordé une large place à l’improvisation et a aussi fait une belle part à des variations mélodiques où viennent se mêler les influences du berceau méditerranéen et les tons chauds de la musique séfarade ou arabe de cette période. Sommes-nous proches de l’interprétation qu’en faisaient les troubadours de l’époque ? Difficile de l’affirmer même si l’on peut supposer que ces derniers s’adonnaient aussi aux digressions et aux improvisations.
Se souvenant du goût et de l’ouverture d’esprit du souverain de Castille pour les cultures présentes sur le territoire de l’Espagne d’alors (voir portrait d’Alphonse X),, on pourra encore tout à fait rejoindre l’esprit de cette interprétation et en comprendre mieux le cheminement. En se fiant aux manuscrits anciens autour de ces Cantigas, on y retrouve également illustrée une pléthore d’instruments qui laisse présumer encore de la richesse des sonorités et des interprétations auxquelles ses chansons médiévales pouvaient être sujettes.
Ajoutons encore que dans cet album où l’Ensemble déroule chaque pièce, avec délectation, on reconnaîtra la maîtrise d’un répertoire déjà longuement éprouvé. Cette production fait, en effet, suite à plus de dix ans de pratique par l’Ensemble Antequera des Cantigas de Santa Maria et il en est, en quelque sorte, le couronnement. Du côté distribution, il est toujours édité et vous pourrez le trouver à l’adresse suivante : Cantigas de Santa Maria: Eno nome de Maria.
Des oge mais quer’ eu trobar les résolutions pieuses d’un Troubadour
NB. Cette traduction n’a absolument aucune prétention de rejoindre la force et la poésie de l’originale. Ce n’est vraiment qu’un guide de compréhension générale. Dans le même esprit, nous avons aussi maintenu autant que faire se peut et au détriment du style, l’ordre des phrases pour coller à la version originale. Il est évident qu’une véritable adaptation supposerait un sérieux remaniement.
Esta é a primeira cantiga de loor de Santa María, ementando os séte goios que ouve de séu Fillo.
Ceci est la première Cantiga de louanges à Sainte-Marie, nous rappelant les sept joies qu’elle reçut de son fils.
Des oge mais quér’ éu trobar pola Sennor onrrada, en que Déus quis carne fillar bẽeita e sagrada, por nos dar gran soldada no séu reino e nos erdar por séus de sa masnada de vida perlongada, sen avermos pois a passar per mórt’ outra vegada.
A partir d’aujourd’hui, je ne veux plus « trouver » (chanter et composer)
Que pour la Dame Honorée, En laquelle Dieu voulut se faire chair, Bénite et sacrée, Pour nous donner une grande foi En son règne et nous faire héritage A ceux de sa Maison (Mesnie) De la vie éternelle Sans que nous n’ayons plus à passer Par la mort, une autre fois.
E porên quéro começar como foi saüdada de Gabrïél, u lle chamar foi: “Benaventurada Virgen, de Déus amada: do que o mund’ á de salvar ficas óra prennada; e demais ta cunnada Elisabét, que foi dultar, é end’ envergonnada”.
Et pour cela je veux commencer à conter Comment elle fut saluée Par Gabriel qui vint l’appeler : « Bienheureuse Vierge, aimée de Dieu : De celui qui doit sauver le monde Tu es maintenant enceinte, Comme ta cousine Elisabeth, qui doutait et marchait dans la honte.
E demais quéro-ll’ enmentar como chegou canssada a Beleên e foi pousar no portal da entrada, u pariu sen tardada Jesú-Crist’, e foi-o deitar, como mollér menguada, u deitan a cevada, no presév’, e apousentar ontre bestias d’ arada.
Et je veux dire encore, Comme elle arriva épuisée A Bethléem y se réfugia A la porte d’entrée Et enfanta sans tarder, Jésus-Christ, et alla l’étendre Comme une femme miséreuse Là où l’on verse l’orge (mangeoire ) dans la crèche, et l’installa parmi les bêtes de trait.
E non ar quéro obridar com’ ángeos cantada loor a Déus foron cantar e “paz en térra dada”; nen como a contrada aos tres Reis en Ultramar ouv’ a strela mostrada, por que sen demorada vẽéron sa oférta dar estranna e preçada.
Et je ne veux pas oublier Comme les anges s’en furent chanter Leur cantique de louanges à Dieu « Que la Paix sur la terre soit donnée », Ni comment l’étoile montra la contrée Aux trois rois d’outre-mer, Pour que, sans tarder, Ils viennent faire leurs offrandes Etranges et précieuses.
Outra razôn quéro contar que ll’ ouve pois contada a Madalena: com’ estar viu a pédr’ entornada do sepulcr’ e guardada do ángeo, que lle falar foi e disse: “Coitada mollér, sei confortada, ca Jesú, que vẽes buscar, resurgiu madurgada.”
Et je voudrais conter un autre épisode,, Que vous avez déjà entendu conter C’est comment Madeleine vit la pierre entrouverte du sépulcre, gardé Par l’ange qui vint à lui parler et lui dit « Pauvre femme (malheureuse), Console-toi, Jésus que tu es venu chercher, Est ressuscité à l’aube.
E ar quéro-vos demostrar gran lediç’ aficada que ouv’ ela, u viu alçar a nuv’ enlumẽada séu Fill’; e pois alçada foi, viron ángeos andar ontr’ a gent’ assũada, mui desaconsellada, dizend’: “Assí verrá julgar est’ é cousa provada.”
Et je veux encore vous montrer La très grande joie Qu’elle reçut, quand elle vit s’élever Dans un nuage empli de lumière Son fils, Et après qu’il fut élevé Ils virent les anges passer entre les gens rassemblés là et qui étaient très déconcertés En disant « C’est ainsi qu’il viendra juger, ceci en est la preuve. » (cela est chose prouvée)
Nen quéro de dizer leixar de como foi chegada a graça que Déus envïar lle quis, atán grãada, que por el’ esforçada foi a companna que juntar fez Déus, e enssinada, de Spírit’ avondada, por que soubéron preegar lógo sen alongada.
Et je ne veux non plus cesser de dire Comment lui parvint La grâce si grande que Dieu voulut lui envoyer Afin que, par elle, soit renforcée L’armée apostolique que Dieu (Jésus) avait levée, Enseignée et enrichie par l’Esprit Saint, Grâce à quoi ils surent pêcher, par la suite, sans détour.
E, par Déus, non é de calar como foi corõada, quando séu Fillo a levar quis, des que foi passada deste mund’ e juntada con el no céo, par a par, e Reínna chamada, Filla, Madr’ e Crïada; e porên nos dev’ ajudar, ca x’ é nóss’ avogada.
Et, par Dieu, ce n’est pas chose à taire, Que de conter comment elle fut couronnée, Quand son fils voulut l’emporter Au moment où elle passa dans l’autre monde Et comment ils s’unirent Côte à côte, dans le ciel Pour qu’elle soit nommée Reine, Fille, mère et servante; Et pour cela elle doit nous aider, Car elle est notre avocate.
Sujet : fêtes, festival, médiéval fantastique, médiéval fantaisie, fantasy, marché, animations médiévales, Evénement : Festival médiéval, féerique & fantastique Lieu : Villemoustaussou, Aude, Occitanie Dates : les 6 et 7 octobre 2018
Bonjour à tous,
u côté de l’agenda de ce premier week-end d’octobre toujours, nous vous présentons encore un dernier événement qui nous emmène, cette fois-ci sur les terres du Languedoc. A quelques kilomètres au nord de Carcassonne, en la cité de Villemoustaussou se tiendra en effet un festival qui mêlera médiéval et fantastique.
Organisé par les Echansons de Carcassès, Association locale de passionnés du Moyen-âge et de Languedoc médiéval, c’est la première édition de cet événement mais, à voir sa programmation, on sent bien que ses organisateurs y ont mis du coeur et du temps, en se donnant les moyens d’en faire une vraie réussite.
Le plein d’animations médiévales
Entre bénévoles locaux, membres de l’Association et compagnies venues de l’extérieur on devrait ainsi croiser ce week-end, dans les rues de Villemoustaussou, près de 200 artistes, reconstituteurs, amuseurs, artistes ou encore artisans bien déterminés à faire revivre le moyen-âge.
Au programme des animations, tournoi de chevalerie, circuit d’adoubement, danses et musiques médiévales, spectacles de fauconnerie, arts et théâtres de rue, campements d’époques et encore de nombreux ateliers artisanaux et thématiques autour du moyen-âge. A tout cela viendra encore s’ajouter un marché médiéval et artisanal, et du côté des temps forts, une soirée de Samedi qui promet d’être riche en émotions avec concerts, animations et spectacles qui se prolongeront jusqu’à tard dans la nuit.
Compagnies médiévales
(liste non exhaustive & hors exposants marché)
L’épée de Gaston – La Loubatière d’Occitanie – Les Chevaliers & Gentes Dames d’Occitanie – Belli Mercator – Les Affustés – Les Tanneurs de Drac – Les Artémuses – Les Compagnons de l’Aurore – Les Aboyeurs – La Cie Goupil – Doudaï, Cie Faï – Patathor et l’Echanson’s Académie -L’Auberge des Légendes – Association des Contes de la Bleuette – La Montagne des Aigles – Sacha – Echansons de Carcassès – Le Royaume oublié – Le Renard Vert – La Trace du Geste – …
Pour clore ce bref aperçu que vous pourrez creuser en vous reportant au programme détaillé (lien ci-dessous, il y aura encore sur place un espace dédié Salon du livre à la rencontre d’auteurs et d’éditeurs des domaines historiques et du médiéval-fantaisie. Enfin, au fil du week-end, des conférences sont aussi programmées sur des thèmes aussi variés que le Catharisme, l’Alchimie médiévale et les châteaux d’Aude. Bref, voilà autant de bonnes raisons de vous rendre à la première de ce Festival médiéval, fantastique et féerique de Villemoustaussou si vous vous trouvez, ce week end du côté de Carcassonne ou de l’Aude.