Sujet : centre historique, histoire médiévale, histoire vivante, joutes équestres, escrime ancienne, marché médiéval, reconstitution Période : moyen-âge tardif, XVe, 1415 Lieu : Centre Historique Médiéval d’Azincourt,
Pas-de-Calais, Hauts-de-France Evénement : journée médiévale d’Azincourt Intervenants : combattants, artisans et compagnies médiévales historiques. Date : Dimanche 22 juillet 2018 (journée)
Bonjour à tous,
ette fin de semaine, les amateurs de festivités et de reconstitutions historiques aux couleurs du Moyen-âge qui se tiennent dans le Pas-de-Calais ne manqueront pas de noter le retour des Médiévales du Centre Historique d’Azincourt.
Comme à chaque édition, c’est à un voyage temporel, au début du XVe siècle que cette journée vous invite et plus précisément en 1415.
Sur le fond, qualité et exigence d’authenticité restent un des cheval de bataille du centre, nous sommes donc bien, ici, dans le champ de l’histoire vivante. Au programme des réjouissances et des divertissements : grand tournoi de chevalerie et joutes équestres, découverte de l’escrime ancienne et de l’archerie, un campement médiéval sera également installé sur site et on pourra encore y assister à de vibrantes scènes de reconstitutions historiques inspirées de la célèbre bataille de la guerre de cent ans qui vit la cuisante défaite de la chevalerie et de la noblesse française contre les archers long anglais.
Pour les emplettes et les grands faims, on pourra aussi trouver sur place des artisans et leurs échoppes, ainsi qu’une taverne.
Notons que c’est la dernière occasion, pour cette saison 2018, de découvrir le Centre Historique Médiéval d’Azincourt et ses expositions , puisqu’il fermera, suite à cela, pour quelque temps et pour travaux.
Sujet : fêtes médiévales, festivités, animations, compagnies médiévales, agenda, plus beau village de France. Lieu : La couvertoirade Aveyron, Occitanie Evénement: Les Mascarades Médiévales de La Couvertoirade Dates : le mardi 31 juillet 2018
Bonjour à tous,
vec un peu d’avance sur le calendrier, nous vous présentons, aujourd’hui, la fête médiévale qui se tiendra le 31 juillet prochain, à la Couvertoirade, village médiéval de charme, situé à quelques kilomètres au nord-ouest de Montpellier et classé, à juste titre, parmi les 158 plus beaux villages de France.
Une fois n’est pas coutume, contrairement aux autres événements que nous présentons la plupart du temps sur l’agenda, cette fête ne se tient pas une fin de semaine, mais le dernier jour de juillet qui sera, cette année, un mardi.
Au programme
des Mascarades Médiévales 2018
Il s’agit là de la 11e édition de ces célébrations médiévales. Elles sont donc désormais bien rodées et connaissent, chaque année, un succès croissant.
A cette occasion, la fête se partagera entre campements à la découverte de la vie médiévale, ateliers d’artisanat d’époque, mais aussi tournois de chevaliers, démonstrations de tirs à l’engin de siège et bien d’autres animations et réjouissances évocatrices du moyen-âge au nombre desquelles on pourra ajouter danse, musiques et jongleries d’artistes, comédiens et saltimbanques venus pour l’occasion. Le festival aura également ses temps forts avec spectacles et concerts qui se prolongeront jusqu’en milieu de soirée.
Précisons que comme l’événement se veut résolument convivial et familial, les enfants ne seront pas non plus en reste; des jeux et surprises diverses les attendront, en effet, sur place.
Compagnies médiévales et troupes présentes (hors exposants)
– La Compagnie des Afûstés – Les Tanneurs de Drac – Les Artémuses – Les Goliards – L’Ecole Chevaleresque – Gamela Nostra – Touche du Bois – Agence Strass – Les Ailes du Larzac – Christiane la tisserande – Caminaïre
Pour finir, ces mascarades 2018 seront également agrémentées d’un marché médiéval et artisanal et il faut encore ajouter, au titre de leurs atouts indéniables, leur cadre unique. Avec ses monuments classés, ses petites ruelles pavées, ses beaux remparts et ses tours du XVe siècle extrêmement bien conservés, la jolie cité médiévale fournira, en effet, le décor idéal de cette fête sur le thème du Moyen-âge, en assurant que le voyage dans le temps soit parfaitement réussi !
La couvertoirade, concentré d’Histoire
et de Patrimoine dans un écrin de charme
entionnée dès le XIe siècle, La Couvertoirade a vu s’installer, dans le courant du siècle suivant des templiers, auxquels ont succédé, dans le courant du XIVe, les Hospitaliers. Dans le courant du XVe, les compagnies de routiers qui sillonnent les routes, pousseront la cité à se fortifier. Elle en conserve, aujourd’hui, de très beaux remparts qui pourront d’ailleurs être librement visités à l’occasion de cette fête; depuis leur chemin de ronde, ils offrent quelques vues imprenables sur le haut plateau du Larzac. En plus de ses fortifications, ce joli village compte encore à son patrimoine, quantité de monuments classés que cette journée du 31 pourra vous permettre de découvrir.
Pour toutes ses raisons et pour conclure, si vous êtes dans l’Aveyron ou aux environs de Montpellier, cette fin de mois de juillet, n’hésitez pas, le temps d’une journée, à vous éloigner de la chaleur des plages, pour venir festoyer et ripailler, à la fraîcheur des remparts et des vieilles pierres de la Couvertoirade, pour ce bel événement d’exception. Vous y êtes attendus à bras ouverts.
En vous souhaitant une excellente journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-Age sous toutes ses formes.
Sujet : poésie médiévale, littérature médiévale, auteur médiéval, ballade médiévale, poésie morale, ballade, moyen-français Période : moyen-âge tardif, XIVe siècle Auteur : Eustache Deschamps (1346-1406) Titre : « Il me souffist que je soye bien aise» Ouvrage : Oeuvres complètes d’Eustache Deschamps, Tome V. Marquis de Queux Saint-Hilaire, Gaston Raynaud (1893)
Bonjour à tous,
ans les oeuvres complètes d’Eustache Deschamps par le Marquis de Queux Saint-Hilaire et Gaston Raynaud (Tome 5), la ballade que nous vous présentons aujourd’hui se trouve titrée « Eloge de la tranquillité d’esprit« . En réalité, on aurait tout aussi bien pu la nommer « ballade contre la convoitise et/ou l’ambition démesurée d’avoirs et de pouvoirs » : toutes choses auxquelles s’adonnent les nobles et les puissants de son siècle et qu’Eustache Deschamps n’aura de cesse de pointer du doigt.
« Il me souffist que je soye bien aise » : on peut lire, tout à la fois, dans l’expression qui scande cette poésie, la notion de confort, commodité, contentement, tranquillité et, sous le ton léger de celui qui sait se satisfaire de choses simples, le poète du XIVe en profite, au passage, pour nous donner, en filigrane, une définition satirique des valeurs dévoyées de son temps, en se livrant, une fois de plus, à un exercice de moralité.
On notera que si la non transgression de ces valeurs reste ( moyen-âge occidental oblige), trempée de morale chrétienne, elles sont ici, en quelque sorte, intériorisées puisque leur récompense vient se placer sous le signe du confort « psychologique » (paix, tranquillité d’esprit, etc…) que l’on y gagne et non plus sous la menace d’une punition divine éventuelle.
Bien sûr, on retrouve encore, entre les lignes de ce texte, une variation sur la médiocrité dorée (Aurea Mediocritas) chère à Eustache Deschamps. « Savoir se contenter » est l’un de ses aspects et pas le moindre. Si elle puise ses racines chez les poètes antiques, cette éloge de la « voie moyenne », reprise par l’auteur, aux comptes des valeurs chrétiennes, demeure indubitablement, pour lui, une ligne de conduite « positive », au coeur de cette tenue morale. Si ce contentement tout relatif pourrait être, sans doute, décrit comme « bourgeois » en ce qu’il suppose que l’on ait déjà atteint un niveau « suffisant » pour s’en satisfaire, il ne faut pas non plus omettre que le poète médiéval l’adresse ici, vers le haut, aux plus riches et puissants que lui.
« Il me souffist que je soye bien aise »
Éloge de la tranquillité d’esprit.
Chascuns parle de chevance* (biens, possessions) acquérir, D’avoir estât* (position sociale importante), puissance et renommée, Qu’om se voye de pluseurs requérir* (être sollicité recevoir des requêtes), Qu’om ait honeur qui tant est désirée : C’est tout triboul* (tourment) et labour* (travail) de pensée; Je ne vueil rien au cuer qui me desplaise, Mais en passant de journée en journée, Il me souffist que je soye bien aise.
Des faiz de nul ne vueil ja enquérir, Ne d’autruy biens avoir la teste emflée, Ne moy tuer pour terre conquérir; Si riche n’est qui ait que sa ventrée! (1) Pour sens avoir ne vueil langue dorée,(2) Ne pour honeur tant soufrir de mesaise; Tous telz estas* (de telles choses) n’est que vent et fumée : Il me souffist que je soie bien aise.
Ne sçay je bien qu’il fault chascun mourir? Sanz espargnier personne qui soit née, Nature fait tout homme a mort courir; C’est sanz rapel, par sentence ordonnée* (irrévocable). Pour quoy est donc vie desordonnée, Pour acquérir la chevance mauvaise ? Fy de l’avoir et richesce emmurée* (entourée de murs)! Il me souffist que je soye bien aise.
L’envoy
Prince, on se doit en ce monde esjouir, Garder* (respecter) la loy, a Dieu faire plaisir Sanz convoiter ne faire euvre punaise* (action condamnable, puante) ; Qu’om face bien, et se doit on tenir A ce qu’om a, et pour vray soustenir :(3) Il me souffist que je soye bien aise.
(1) Si riche n’est qui ait que sa ventrée! Pour riche que l’on soit on ne peut manger au delà de sa propre capacité.
(2)Pour sens avoir ne vueil langue dorée : pour conserver mon bon sens, pour être censé, je ne veux pas user de mots trompeurs.
(3) Pour bien faire il faut s’en tenir à ce qu’on a, et pour rester dans le vrai:
En vous souhaitant une excellente journée !
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, miracles, Sainte-Marie, vierge, moyen-âge chrétien, Espagne médiévale Période : moyen-âge central, XIIIe siècle Auteur : Alphonse X (1221-1284) Ensemble : Alla Francesca, Brigitte Nesle. Titre : Cantiga 7 « Santa Maria amar » Album : Cantigas (2000, opus 111)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous continuons de suivre le fil des Cantigas de Santa-Maria et, à travers elles, celui du culte marial dans l’Europe du moyen-âge central. Au programme, la Cantiga 7 par le menu, avec son adaptation-traduction et une belle interprétation de l’ensemble médiéval Alla Francesca.
Le miracle de l’abbesse tombée enceinte, puis délivrée et graciée
C’est un autre récit de Miracle qui nous est proposé ici. Son histoire est d’autant plus intéressante qu’elle nous présente une Sainte Vierge dont la justice et la compassion tranchent, au dessus des lois des hommes, cela nous le savions, mais, dans le cas précis et comme nous le verrons, au dessus même de celles de l’église et de sa hiérarchie.
Il y est question d’une abbesse ayant fauté, puisque, nous conte le poète, elle était tombée malencontreusement enceinte de son intendant, ce qui, pour une religieuse, a fortiori de son rang, était d’assez mauvais effet. De fait, dénoncée auprès de l’évêque du cru par les autres nonnes auxquelles la grossesse n’avait pas pu échapper, l’infortunée pécheresse que le démon avait tentée, fut sommée par le haut dignitaire (arrivé de toute urgence pour la confondre), de s’en expliquer devant lui.
La religieuse en appela alors à la vierge et l’histoire nous dit qu’elle s’endormit et que, comme dans un songe, la Sainte lui apparut et accomplit un miracle. En lui accordant sa grâce, elle la délivra, en effet, de l’enfant et manda ce dernier à Soissons afin qu’il y soit élevé. Et quand l’abbesse ouvrit les yeux, au sortir de cette vision, l’évêque lui demanda de se dénuder devant lui, afin d’établir la preuve irréfutable du pêché. Elle s’exécuta alors et l’homme de foi, ne put trouver, là, aucune trace de progéniture, de grossesse ou d’enfantement. L’enfant était sauvé et la vierge avait amendé la religieuse qu’elle savait être une de ses grandes fidèles.
L’histoire dit encore que l’évêque fustigea les nonnes pour avoir accusé injustement leur abbesse et qu’il ne put qu’accorder à cette dernière son salut, en retirant l’allégation fallacieuse qu’il était venu porter.
La Cantiga Santa Maria 7 par l’ensemble Alla Francesca
Les Cantigas de Santa Maria
par l’Ensemble Alla Francesca
Dans le courant de l’année 2000, Alla Francesca, grandeformation spécialisée dans les musiques en provenance du monde médiéval dont nous avons déjà parlé par ailleurs, proposait au public un album ayant pour titre « Cantigas » consacré aux Cantigas de Santa-Maria du roi Alphonse X de Castille.
Enregistré à l’Église luthérienne Saint-Jean de Grenelle de Paris, fin 1999, ce bel album contient pas moins de dix-sept d’entre elles. Du côté distribution, on peut encore le trouver au format CD ou dématérialisé (MP3) au lien suivant : Cantigas par Alla Francesca
Cantiga de Santa Maria 7
adaptation traduction en français moderne
Esta é como Santa Maria livrou a abadessa prenne, que adormecera ant’ o seu altar chorando
Cette histoire nous montre comment Sainte-Marie délivra à l’abbesse enceinte qui s’était endormi devant son autel, en pleurant.
Santa Maria amar devemos muit’ e rogar que a ssa graça ponna sobre nos, por que errar non nos faça, nen pecar, o demo sen vergonna.
Nous devons fortement aimer Sainte-Marie
et la prier de nous accorder ses grâces,
afin que le démon sans vergogne
ne nous fasse point errer* (nous perdre) , ni pécher.
Porende vos contarey dun miragre que achei que por hûa badessa fez a Madre do gran Rei, ca, per com’ eu apres’ ei, era-xe sua essa. Mas o demo enartar- a foi, por que emprennar- s’ ouve dun de Bolonna, ome que de recadar avia e de guardar seu feit’ e sa besonna.
Pour cela, je vous conterai D’un miracle que j’ai trouvé Que fit en faveur d’une abbesse La Mère du grand Roi* (le Tout-puissant) Car, comme je l’ai su Elle la tenait pour une des siennes* (une fidèle véritable) Mais le démon (Diable) la pièga Pour qu’elle soit mise enceinte Par d’un homme de Bologne dont le travail était de la servir et de protéger ses actes et ses affaires* (son intendant)
Santa Maria amar…
As monjas, pois entender foron esto e saber ouveron gran lediça; ca, porque lles non sofrer queria de mal fazer, avian-lle mayça. E fórona acusar ao Bispo do logar, e el ben de Colonna chegou y; e pois chamar- a fez, vêo sen vagar, leda e mui risonna.
Les nonnes, quand elles comprirent et surent celà conçurent une grande joie Car l’abbesse ne leur passait rien Et elles lui en gardaient rancune Aussi, elles allèrent la dénoncer Près de l’évêque du lieu. Ce dernier vint de Colonna et, une fois arrivé, il la fit appeler Et elle vint sans délai très heureuse et souriante.
Santa Maria amar…
O Bispo lle diss’ assi: «Donna, per quant’ aprendi, mui mal vossa fazenda fezestes; e vin aquí por esto, que ante mi façades end’ amenda.» Mas a dona sen tardar a Madre de Deus rogar foi; e, come quen sonna, Santa Maria tirar- lle fez o fill’ e criar- lo mandou en Sanssonna.
L’évêque lui dit ainsi : « Donna* (« Madame »), à ce que j’apprends Vous vous êtes bien mal comportée Je suis venu ici Pour cela et pour que, devant moi, Vous vous en amendiez. » Mais sans attendre, la Donna se mit à prier la mère de Dieu Et, comme dans un songe, Santa Maria la délivra de l’enfant et, pour qu’il soit élevé, Le manda à Soissons
Santa Maria amar…
Pois s’ a dona espertou e se guarida achou, log’ ant’ o Bispo vêo; e el muito a catou e desnua-la matidou; e pois lle vyu o sêo, começou Deus a loar e as donas a brasmar, que eran d’ordin d’Onna, dizendo: «Se Deus m’anpar, por salva poss’ esta dar, que non sei que ll’aponna.»
Quand la femme s’éveilla
Et vit qu’elle était délivrée,
Elle se présenta devant l’évêque;
Et lui la regarda attentivement
Et lui demanda de se dénuder.
Et quand il vit son sein,
Il commença à louer Dieu
Et à blâmer les nonnes
Qui étaient de l’Ordre d’Oña* (ville de la province de Burgos)
En disant « Que Dieu me protège,
je vous accorde le salut,
car je ne sais de quoi vous accuser. »