Sujet : danse, musique médiévale, saltarelle, saltarello, Italie Période : moyen-âge tardif, XIVe siècle. Auteur : anonyme Source :Manuscrit Add 29987, Manuscrit de Londres, British Museum Interprètes : Arte Factum Album: « Saltos brincos y reverencias »
Bonjour à tous,
‘ensemble espagnol ArteFactum nous donne l’occasion, aujourd’hui, de revenir sur le manuscrit de Londres, référencé Add 29987, manuscrit du XVe siècle conservé au British Museum dont nous avons déjà parlé ici. C’est donc avec un joyeux et virevoltant saltarello que nous découvrons une pièce de plus de cet ouvrage ancien, précieux témoin des musiques et des chansons de l’Italie médiévale du XIVe siècle.
Artefactum, l’Andalousie à la conquête des musiques médiévales
Comme tous les Saltarello(s) contenus dans ce manuscrit ancien, la pièce du jour est restée, pour l’instant, anonyme. Concernant son interprétation, comme nous le disions plus haut, nous la devons à la très sérieuse formation andalouse qui s’est, depuis sa création en 1994, spécialisée dans les répertoires de musiques du moyen-âge central et tardif. Ajoutons encore que ce Saltarello est tiré de l’album « Saltos brincos y reverencias ». Pour l’acquérir ou pour les soutenir, n’hésitez pas à visiter leur site web. Vous pouvez également le trouver à l’achat en ligne à l’adresse suivante : Saltos, Brincos y Reverencias ou cliquer sur l’image ci-dessous.
Pour les voir en concert, aux dernières nouvelles et début novembre, ils jouaient à Tokyo, ce qui montre le bien le rayonnement de la musique médiévale dans le monde entier. Comme c’est un peu loin, avec un peu de patience, nul doute qu’ils reviendront proposer leur talent d’interprétation et leur répertoire du côté de l’Europe dans les mois qui viennent.
En vous souhaitant une excellente journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C
Sujet : chanson médiévale, poésie, amour courtois, roi troubadour, roi poète Période : moyen-âge central Auteur : Thibaut de Champagne (1201-1253) Titre : chanson d’amour ou « Por conforter ma pesance » Manuscrit ancien : le chansonnier du roi Interprètes : Alla Francesca. Vocal: Emmanuel Vistorky, Harpe: Brigitte Lesne
Bonjour à tous,
‘est toujours un plaisir que d’approfondir la découverte de Thibaut de Champagne à travers ses chansons et ses compositions. Roi de Navarre, Comte de Champagne, il est entré dans la légende comme Thibaut le Chansonnier en léguant à la postérité pas moins de soixante chansons. Son répertoire est large et va de la chanson courtoise à des chansons plus engagées sur le plan politique ou religieux, en passant encore par le jeu-parti, ce divertissement médiéval qui prenait la forme de joutes verbales entre troubadours où alternant les couplets chaque protagoniste défendait une positon contraire. Au niveau stylistique, on prête généralement à ce noble chevalier et poète d’avoir revisité des formes classiques de son temps tout en y amenant sa propre touche d’humour et de distance.
Pour ce qui est de la pièce du jour, comme son titre l’indique, il s’agit d’une chanson d’amour courtois dans laquelle le roi poète, victime impuissante et consentante de ses sentiments amoureux, chante à sa dame la douce flamme qui le retient prisonnier.
Alla Francesca : à la découverte du Thibaut de Champagne et du Chansonnier du roi
On doit à la très sérieuse formation artistique et musicale Alla Francesca, spécialisée dans le répertoire des musiques anciennes et médiévales un album entier sur le roi troubadour.
Les chansons sont tirées du manuscrit du roy (roi) ou chansonnier du roi, ouvrage d’importance majeure pour la musique médiévale des XIIe et XIIIe siècles qu’il s’agisse de danses, de pièces instrumentales, comme de chansons monophoniques ou polyphoniques.
L’interprétation qu’ils font de cette pièce d’amour courtois de Thibaut de Champagne, tout en délicatesse avec une harpe pour seul accompagnement et cette voix tout en notes graves vous emportera peut-être à la cour de Champagne ou de Navarre du XIIIe siècle, pour vous y faire revivre les plus belles heures du roi chansonnier. Nous n’avons bien entendu aucune trace de la voix originelle de ce dernier, mais je dois avouer que l’incarnation subtile et toute en élégance qu’en fait le chanteur Emmanuel Vistorky est fort convaincante, en plus d’être très agréable à écouter.
Les paroles de la chanson d’amour de Thibaut le Chansonnier & leur adaptation en français moderne
Por conforter ma pesance Faz un son. Bons ert, se il m’en avance, Car Jason, Cil qui conquist la toison, N’ot pas si grief penitance. E! é! é!
Pour soulager mon cœur lourd Je compose un air. Il serait bon qu’il puisse m’aider Car Jason,
Celui qui conquit la toison, Ne subit pas si dure pénitence. Hé, hé, hé !
Je meïsmes a moi tence, Car reson Me dit que je faz enfance, Quant prison Tieng ou ne vaut raençon; Si ai mestier d’alejance. E! é! é!
Je me fais à moi-même des reproches Car ma Raison Me dit que je fais une folie De rester dans une prison Où il n’y a de rançon qui vaille. J’ai donc bien besoin de soulagement. Hé, hé, hé !
Ma dame a tel conoissance Et tel renon Que g’i ai mis ma fiance Jusqu’en son. Meus aim que d’autre amor don Un regart, quant le me lance. E! é! é!
Ma dame est si reconnue Et renommée Que j’ai mis toute confiance
jusqu’en elle Plus que l’amour d’une autre, je préfère un seul regard, quand c’est elle qui me le lance. Hé, hé, hé !
Melz aim de li l’acointance Et le douz non Que le roiaume de France. Mort Mahon! Qui d’amer qiert acheson Por esmai ne pour dotance! E! é! é!
J’aime mieux sa présence Et son doux nom Que le royaume de France. Maudit soit, par Mahomet ! Qui l’Amour veut accuser En ce qu’il apporte peine et souffrance. Hé, hé, hé !
Bien ai en moi remenbrance A conpaignon; Touz jorz remir sa senblance Et sa façon. Aiez, Amors, guerredon! Ne sosfrez ma mescheance! E! é! é!
J’ai en moi mes souvenirs Qui m’accompagnent ; Pour chaque jour contempler son image Et son visage. Amour, accordez-moi récompense, Ne souffrez pas mon malheur ! Hé, hé, hé !
Dame, j’ai entencion Que vos avroiz conoissance. E! é! é!
Dame, j’espère bien Que vous saurez faire preuve de discernement. Hé, hé, hé !
En vous souhaitant une excellente journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale et ancienne, danse médiévale, estampies royales Période : moyen-âge central, XIIIe siècle, Titre : La Prime Estampie Royale Tirée du manuscrit du Roy (Roi), chansonnier du Roy, Français 844, BnF Interprète:Jordi SAVALL, Hespèrion XXI Album : Estampies & danses royales Production : Alia Vox (2008)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous explorons à nouveau le manuscrit du Roy appelé encore le chansonnier du roy et ses estampies royales en vous proposant une autres de ses estampies, danse compliquée dont le maître de musique Jean de Grouchy expliquait dans son traité Ars musicae. du XIIIe siècle que le concentration qu’elle requérait pouvait éloigner de l’esprit les mauvaises pensées et la vanité.
Pour l’estampie que nous partageons ici, nous continuons de suivre l’interprétation de la formation de Jordi Savall, Hespèrion XXI et son excellent album « Estampies et danses royales« , enregistré en 2007 au monastère de Santes Creus, abbaye cistercienne du XIIᵉ siècle de la province de Tarragone.
L’album « Estampies & Danses Royales »
e me permets de citer ici les mots même de Jordi Savall à propos de cet album entièrement dédié aux estampies du manuscrit du Roy parce qu’ils ont le mérite de montrer tout le soin et le sérieux apportés à la préparation de ce type d’albums. En l’absence d’annotations (instruments, tempo, ornementation, etc…), il s’agit d’effectuer là un véritable travail de reconstitution et on voit bien à quel point l’artiste et le chercheur travaillent alors de « concert » pour retrouver l’interprétation la plus juste tout en conservant une liberté laissée de fait également aux musiciens d’alors, par les « vides » même de l’écriture musicale médiévale:
« Notre choix d’une édition intégrale se justifie non seulement par la grande singularité et l’importance de ce recueil, mais surtout par la beauté et l’énergie vitale qui émanent de ces musiques apparemment très archaïques mais, en fin de compte, véritablement modernes par leur caractère « improvisatoire » et leurs structures et conception géniales. (…) Nos choix d’instrumentation, de caractère, de tempo, d’ornementation et d’improvisation, ont été faits après l’étude des principales sources historiques contemporaines du manuscrit. Ils ont été faits aussi après avoir consulté les nombreux textes qui nous parlent de l’Estampie ou des instruments joués selon les écrits poétiques de l’époque, comme les Leys d’Amors qui nous parlent des « Cil vieleur vielent lais Canconnetez et estampiez » ou des « Menestrel de viele (qui) ont une estampie nouvelle ». Nous avons aussi et surtout tenu compte des nombreuses informations théoriques et pratiques contenues dans les principaux traités de l’époque, tel que celui de De Musica, publié par le grand théoricien de la musique Jean de Grouchy, le parisien connu surtout comme Johannes de Grocheo (c. 1255 – c. 1320). » Jordi Savall – A propos de l’album Estampies et Danses royales
Pour plus de détails sur le contenu de l’album autant que sur l’approche artistique et, il faut bien le dire, historique de cet artiste passionné de musiques médiévales et anciennes, je vous recommande de consulter la page suivante sur le site Alia-vox.
Avant d’en conclure, ajoutons qu’entre autres nombreux interprètes et musicien, vous pourrez retrouver à la vielle à roue dans cet album l’instrumentiste, musicien et chanteur René Zosso.
En vous souhaitant une bonne écoute et une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, musiques anciennes, troubadours modernes Ensemble, Groupe :Vox Vulgaris. Titre : Cantiga 213 (Cantigas de Santa Maria) Période : moyen-âge central, XIIIe siècle Album : the shape of medieval music to come Année : 2003
Bonjour à tous,
n peu de la musique de la formation suédoise Vox Vulgaris aujourd’hui avec leur interprétation toujours très personnelle de pièces médiévales auxquelles ils n’hésitent pas à ajouter une touche subtile d’esprit Free Jazz et de variations libres.
Nous en profitons du même coup pour continuer d’explorer le leg musical d’Alphonse X de Castille et des cantigas de Santa Maria dont cette piède du jour est encore extraite.