Sujet : musique traditionnelle, folk irlandais, viole celtique, musique ancienne. Période : XVIIIe (Médiéval fantastique) Titre: The Musical Priest”, Scotch Mary, An Sagart Ceolmhar,The New Bridge of Edinburgh. Interprète: Jordi Savall, Andrew Lawrence-King Album : la viole celtique (2009) Alliavox.com
Bonjour à tous,
ue les puristes du moyen-âge historique veuillent nous pardonner de faire, aujourd’hui, un incursion dans le XVIIIe siècle, en publiant une musique traditionnelle irlandaise dont il se pourrait bien d’ailleurs, qu’elle ait pour origine une compositeur écossais du nom de William Marshall, mais la tentation était trop forte.
Tout d’abord, parce qu’on doit l’interprétation de cette pièce à Jordi Savall, artiste d’exception, passionné de musiques historiques et anciennes et qui a décidément la fâcheuse tendance à sublimer toutes les genres qu’il explore pour les élever vers un ailleurs qui se situe invariablement dans la grâce. En 2009, il décidait, en l’occurrence, de se pencher sur le répertoire des musiques traditionnelles irlandaises et écossaises autour de la viole celtique. A son habitude, il compulsait de nombreux ouvrages d’époque et passait d’incomptables heures en recherche, pour retrouver au delà des partitions, les techniques, le toucher, et encore l’esprit de cette viole celtique.
En fait de corpus, et pour vous donner une idée du travail entrepris, comme nous sommes au XVIIIe siècle, le matériel abonde et on parle de plusieurs milliers de pièces. Jordi Savall en extraira finalement le matériau pour deux albums ayant, respectivement, pour titre: the celtic viol I (2009) et the celtic viol II (2010). La pièce du jour provient du premier et en est même l’ouverture. Côté instrument ancien, et pour encore souligner le sens du perfectionnisme de ce grand virtuose, il se servira pour ces albums de trois violes différentes, une du XVIe et deux autres du XVIIe siècle.
Ensuite, c’est encore une tentation parce que le répertoire d’origine celtique des siècles postérieurs au moyen-âge historique, trouve largement sa place dans ce moyen-âge imaginaire que l’on nomme le médiéval fantaisie ou fantastique et qui se mêle souvent, dans une joyeuse confusion, dans nos représentations moderne du monde médiéval. Qu’il s’agisse de musique ou d’autres thèmes, il faut dire que ce genre littéraire ou cinématographique qui puise, en effet, largement, dans les traditions et le folklore celtique n’hésite jamais à déborder les époques, sans crainte des anachronismes. Est-ce l’approche du week-end, mais je dois avouer que les sonorités de cette belle pièce irlandaise m’entraîneraient volontiers du côté de la comté de JRR Tolkien, de ses hobbits enjoués et de ses forêts verdoyantes.
Une très beau week-end à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com.
Sujet : musique ancienne, folk, chanson traditionnelle anglaise, version pour flûtes et clavier, version instrumentale. Période : XVIe, début de la renaissance, toute fin du moyen-âge. Titre : Lady Greensleeves, Greensleeves Interprète : Orlan Charles (chaîne youtube)
Bonjour à tous,
ous vous proposons un post léger pour commencer l’année dans la bonne humeur et en musique avec une version instrumentale de Greensleeves, interprétée par un quartet à une seule tête. Orlan Charles est, en effet, un musicien brésilien, instrumentiste, touche à tout (clavier, cornemuse, flûte, percussion) qui s’est fait une spécialité des « cover » et compositions multi-instrumentales maison, sur sa chaîne youtube.
La version de Greensleeves qu’il nous propose ici est, en réalité, la reprise d’une version enregistrée par le groupe brésilien Musikantiga qui, dans les années 70, suivirent, comme de nombreux autres, la vague revival folk qui émergea alors et qui inspira une partie de la génération des fleurs de l’avant et l’après woodstock.
Pendant que le rock progressif connaissait ses plus belles heures, on assistait, en effet, dans ces années-là, à l’explosion d’un mouvement folk et sa volonté de renouer avec un certain passé musical: retour aux sources, en forme d’escapade, vers un monde pré-industriel perçu comme plus authentique? Rêve de lendemains vécus dans une tradition tout à la fois naturaliste, festive, et bon enfant réconciliée? On assistait encore à la naissance, dans certaines franges de ce mouvement, de forme de recherches spirituelles, introspectives ou psychédéliques, qui, tournant le dos aux religions officielles, allaient aussi se chercher des racines du côté du paganisme anglo-saxon ou des croyances celtes, autant que leur folklore. De fait, un certain nombre de compositions anciennes, pas forcément médiévales d’ailleurs, mais aussi traditionnelles, populaires, ou encore d’origine celtique, fut redécouvert par le public, durant ces années-là.
Pour le reste, quelques cinquante ans plus tard, et plus près de notre monde moderne, voici encore une preuve, s’il en était besoin, d’un engouement qui perdure pour le monde médiéval et ses compositions musicales. Jugez plutôt, il s’invite même jusqu’à São Paulo, au pays de la Samba et du carnaval.
En vous souhaitant une très belle journée!
Fred
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Sujet: chant, chanson, musique, poésie médiévale, amour courtois, complainte, manuscrit de Bayeux. Période : Moyen Âge tardif (XVe siècle) Auteur : Guillaume Dufay (1400-1474) Interprète ; Jose Lemos et l’ensemble Pegasus Early Music – 2015 (concert)
Bonjour à tous,
ous vous présentons, aujourd’hui, une chanson médiévale du XVe siècle. C’est un chant d’amour et une complainte, celle d’une belle pour son amant prisonnier. Présente dans le Manuscrit de Bayeux (le ms Français 9346 de la BnF), on la retrouve aussi chez Guillaume Dufay, auteur-compositeur considéré comme un des plus grands musiciens de son temps et dont il faut dire un mot ici.
Guillaume Dufay : éléments de biographie
Originaire de la région de Cambray, qui l’a vu naître autour de 1400, il y suivra l’enseignement des plus grands maîtres de musique du Duc de Bourgogne. La ville est alors dotée d’un centre de musique religieuse qui fournit des musiciens à la papauté romaine et, très jeune, Guillaume Dufay sera aussi choriste à la cathédrale de Cambrai.
Quelques vingt ans plus tard, on le retrouvera en Italie et à Rimini, au service de la famille Malatesta. Après un court épisode en France, il retournera autour de 1430, en Italie où il se tiendra rien moins qu’à la cour pontificale, devenant ainsi le musicien des papes. Il léguera d’ailleurs des messes qui feront longtemps référence auprès des musiciens des siècles suivants. Il y restera plus de six années avant de servir à la cour du prestigieux duc de Bourgogne, mais aussi à celle du duc Louis Ier de Savoie.
(Guillaume Dufay et Gilles Binchois, enluminure tirée du manuscrit Le Champion des dames, de Martin XVe siècle).
Durant cette longue carrière au service de la haute noblesse et des papes, l’auteur-compositeur, musicien et chanteur fusionnera le style français avec le style Italien, en les enrichissant encore d’apports anglais pour donner naissance à ce que l’on a appelé l’école franco-flamande, une école qui brillera pendant près de deux cents ans, et sera reconnu, notamment, pour son art polyphonique. Guillaume Dufay léguera, à la postérité, de nombreuses compositions liturgiques dont des messes et des motets (compositions à plusieurs voix et à capela, apparues dans le courant du XIIe siècle), mais également des compositions profanes, comme celle que nous vous proposons ici, et plus de quatre-vingt chansons qu’on peut lui attribuer avec certitude et qui on été toutes composées avant que ne débute sa carrière à la cour pontificale.
Manuscrit ancien : le codex Canonici 213
L’ouvrage dont est tirée la chanson et composition du jour est un manuscrit ancien, connu sous le nom codex Canonici 213 et plus précisément : Manuscrit. Ms. Canonici misc. 213. Conservé à la bibliothèque Bodleian d’Oxford, il contient, essentiellement, des chants polyphoniques, religieux ou profanes provenant de la première partie du XVe siècle.
On y retrouve les compositions de 55 auteurs, principalement de l’école bourguignonne et de l’école franco-flamande, tels que Gilles Binchois (Gilles de Binche), Guillaume Dufay, mais aussi Arnold de Lantins et Hugo de Lantins.
On doit au musicologue et au critique John Stainer (1840-1901), d’avoir fait connaître ce manuscrit, à la fin du XIXe siècle en présentant et éditant plus de 50 de ces pièces. Sauf erreur de notre part et pour l’instant au moins, le manuscrit original, ne semble pas être consultable en ligne.
Les interprètes du jour : quand le monde médiéval conquiert New-York
Fondé en 2005, Pegasus Early Musicest un groupe événementiel spécialisé qui organise des concerts et fédère des artistes et des passionnés autour d’un répertoire musical, allant du moyen-âge à la période romantique.
Avec des visées de distribution autant que de sensibilisation, la fondation produit, depuis près de douze ans, plus de 400 concerts par an. Elle organise également divers événements et concours pour faire connaître et appuyer de jeunes talents dans le domaine des musiques anciennes. Pour vous donner un aperçu de leur philosophie et de leur vocation, voici ce qu’ils en disent eux-mêmes:
« Pour les musiciens qui se produisent dans nos concerts, la musique ancienne est une forme d’art vivant, avec sa tradition dynamique d’improvisation et d’innovation; Son esprit de collaboration intense; Son incroyable capacité à communiquer des instincts et des émotions humaines sophistiqués; Et l’intimité directe de son style musique de chambre. Nous sommes passionnément convaincus que la musique ancienne peut être pleine de sens dans le contexte de la société contemporaine, et nous voulons partager cela avec notre public. » – Pegasus Early Music
La majorité des concerts ayant lieu dans la région de New-York, sauf à être français (ou francophones) expatriés, le meilleur moyen de découvrir leur travail reste leur chaîne youtube sur laquelle ils partagent sans compter, avec de très belles prises de son, là encore, ou même leur site web que vous pourrez trouver ici : Pegasus Early Music.
Il faut souligner ici la prestation du célèbre Jose Lemos (portrait ci-contre), contre-ténor brésilien formé au Conservatoire de Musique de Nouvelle-Angleterre et à ce jour, mondialement reconnu et primé pour ses prestations dans des registres aussi divers que l’opéra et les musiques anciennes.
Les paroles de la chanson médiévale
de Guillaume Dufay
La belle se sied au pied de la tour, Qui pleure et soupire et mène grand dolour. Son père lui demande: fille qu’avez-vous Volez-vous mari ou volez-vous seignour?
Je ne veuille mari, je ne veuille seignour, Je veuille le mien ami qui pourrit en la tour. Par Dieu ma belle fille alors ne l’aurez-vous Car il sera pendu demain au point du jour.
Père si on le pend enfouyés moi dessous, Ainsi diront les gens ce sont loyales amours.
En vous souhaitant une merveilleuse journée.
Fred
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Sujet : musique médiévale et ancienne, danse médiévale, estampies royales Période : moyen-âge central, XIIIe siècle, Titre : La Prime Estampie Royale Tirée du manuscrit du Roy (Roi), chansonnier du Roy, Français 844, BnF Interprète:Jordi SAVALL, Hespèrion XXI Album : Estampies & danses royales Production : Alia Vox (2008)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous explorons à nouveau le manuscrit du Roy appelé encore le chansonnier du roy et ses estampies royales en vous proposant une autres de ses estampies, danse compliquée dont le maître de musique Jean de Grouchy expliquait dans son traité Ars musicae. du XIIIe siècle que le concentration qu’elle requérait pouvait éloigner de l’esprit les mauvaises pensées et la vanité.
Pour l’estampie que nous partageons ici, nous continuons de suivre l’interprétation de la formation de Jordi Savall, Hespèrion XXI et son excellent album « Estampies et danses royales« , enregistré en 2007 au monastère de Santes Creus, abbaye cistercienne du XIIᵉ siècle de la province de Tarragone.
L’album « Estampies & Danses Royales »
e me permets de citer ici les mots même de Jordi Savall à propos de cet album entièrement dédié aux estampies du manuscrit du Roy parce qu’ils ont le mérite de montrer tout le soin et le sérieux apportés à la préparation de ce type d’albums. En l’absence d’annotations (instruments, tempo, ornementation, etc…), il s’agit d’effectuer là un véritable travail de reconstitution et on voit bien à quel point l’artiste et le chercheur travaillent alors de « concert » pour retrouver l’interprétation la plus juste tout en conservant une liberté laissée de fait également aux musiciens d’alors, par les « vides » même de l’écriture musicale médiévale:
« Notre choix d’une édition intégrale se justifie non seulement par la grande singularité et l’importance de ce recueil, mais surtout par la beauté et l’énergie vitale qui émanent de ces musiques apparemment très archaïques mais, en fin de compte, véritablement modernes par leur caractère « improvisatoire » et leurs structures et conception géniales. (…) Nos choix d’instrumentation, de caractère, de tempo, d’ornementation et d’improvisation, ont été faits après l’étude des principales sources historiques contemporaines du manuscrit. Ils ont été faits aussi après avoir consulté les nombreux textes qui nous parlent de l’Estampie ou des instruments joués selon les écrits poétiques de l’époque, comme les Leys d’Amors qui nous parlent des « Cil vieleur vielent lais Canconnetez et estampiez » ou des « Menestrel de viele (qui) ont une estampie nouvelle ». Nous avons aussi et surtout tenu compte des nombreuses informations théoriques et pratiques contenues dans les principaux traités de l’époque, tel que celui de De Musica, publié par le grand théoricien de la musique Jean de Grouchy, le parisien connu surtout comme Johannes de Grocheo (c. 1255 – c. 1320). » Jordi Savall – A propos de l’album Estampies et Danses royales
Pour plus de détails sur le contenu de l’album autant que sur l’approche artistique et, il faut bien le dire, historique de cet artiste passionné de musiques médiévales et anciennes, je vous recommande de consulter la page suivante sur le site Alia-vox.
Avant d’en conclure, ajoutons qu’entre autres nombreux interprètes et musicien, vous pourrez retrouver à la vielle à roue dans cet album l’instrumentiste, musicien et chanteur René Zosso.
En vous souhaitant une bonne écoute et une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.