Sujet : elfes, demi-elfes, JRR Tolkien, Donjon et Dragon, humour, blague, histoire audio Période : médiéval fantastique donc imaginaire
Auteur : votre serviteur Titre : deux elfes et un demi elfes à la taverne
Bonjour à tous,
ans la série « restons un peu léger » en ce dimanche d’août, nous vous proposons une nouvelle histoire audio, peut-être devrais-je dire une ânerie audio pour être plus juste. Elle s’inscrit dans notre série du Bestiaire Médiéval Fantastique. L’inspiration est clairement « donjon dragonesque » et faite de ce mélange de légendes celtiques et d’autres inspirations du genre. L’ombre du grand JRR Tolkien y plane; peut-être se tient-il embusqué derrière un arbre, sans doute un gros chêne centenaire, avec sa pipe fumante et le sourcil froncé en pensant « qu’est-ce que c’est que ce truc? ». Et, s’il est dans les parages, l’oublié de la saga du seigneurs des anneaux de Peter Jackson, le d’ordinaire jovial et chantant Tom Bombadil doit sans doute secouer sa tête de dépit à l’écoute de nos inepties. Mais qu’à cela ne tienne, puisqu’elles sont en boite, persistons et signons!
Deux elfes et un demi-elfe à la taverne
Nous approchons aujourd’hui une différence fondamentale entre les elfes, les purs, les vrais, ces merveilleux êtres de la forêt, et les demi-elfes, ces hasards de l’amour et de la création, né de l’engeance d’un elfe et d’un humain. Voilà donc l’historiette, la blagounette, mieux même, l’ânerie du jour ayant pour titre deux elfes et un demi-elfe à la taverne.
Avant d’en terminer, si vous l’avez manqué, peut-être est-il préférable d’écouter l’histoire audio suivante avant, pour mieux comprendre celle d’aujourd’hui: trois elfes à la taverne
En vous en souhaitant une bonne écoute!
Un beau dimanche à tous sous vos applaudissements! (que ceux qui ne connaissent pas la formule aillent farfouiller du côté de l’INA)
Fred
Pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C
Sujet : danse, musique médiévale, saltarelle, Trotto, Saltarello Période : moyen-âge tardif, bas moyen-âge Auteur : anonyme Source : Manuscrit Add 29987 British Museum Interprètes : Lyrebyrd Consort
Bonjour à tous,
uelquefois ça ne l’est pas mais aujourd’hui, il se trouve que ça l’est. Quoi donc me direz-vous? Et je vous répondrais Trotto! Non mais je sais bien, n’en rajoutez pas, ce n’est pas comme si c’était moi qui écrivait ce genre d’âneries. Un brin de compassion de grâce! Mais, allons, un peu de sérieux.
Danse médiévale « enlevée » ou sautée, comme on préférera, le Trotto (le trot) est d’origine italienne d’où son nom d’ailleurs. Dans l’esprit, elle s’apparente tout à fait au Saltarello ou à la Saltarelle pour le dire en bon français. Vous vous souvenez? Nous en avons déjà parlé ici: originaire d’Italie, cette danse dynamique à tempo vif se répandit bientôt en Europe où elle fut très populaire à partir du XIIIe siècle. Elle est d’ailleurs encore dansée jusqu’à ce jour dans certaines régions du monde. C’est aussi et d’ailleurs le cas du Trotto. La composition du jour nous provient d’un manuscrit de musiques et de danses toscanes datant de la fin du XIVe: le manuscrit Add. 29987 actuellement conservé au British Museum, mais en attendant d’en parler un peu plus avant, place à la musique!
Trotto du XIVe siècle, auteur anonyme, par Lyrebyrd Consort
Add 29987: un manuscrit de musiques anciennes du moyen-âge
a datation de cet ouvrage reste, à ce jour, imprécise. On la fait remonter entre la fin du XIVe et le début du XVe siècle mais il contient des compositions qui, pour la plupart, sont datées du début du milieu du XIVe siècle. Elles sont au nombre de cent dix-neuf, dans leur grande majorité polyphoniques et, à trois exceptions près qui sont d’origine française, sont toutes italiennes et en provenance de compositeurs divers. A ce jour, sur l’ensemble du corpus, quatre-vingt deux pièces peuvent être attribuées à des compositeurs connus de l’Italie médiévale, les autres demeurent anonymes.
Entre Ballades et madrigaux qui constituent la majeure partie de l’ouvrage, on trouve aussi dans ce précieux manuscrit de musique ancienne quelques pièces instrumentales classées comme estampie, saltarello, trotto, ou virelais, et même encore quelques pièces liturgiques (kirie, etc…).
J’ajoute, au passage, que c’est du même manuscrit qu’était tiré le Saltarello interprété par le musicien hongrois Arany Zoltán, que nous avions posté il y a quelques temps.
Pieter Brueghel le Jeune, Les noces villageoises, (1564-1638).
Un mot de la dynastie Médicis, propriétaires du manuscrit
‘ouvrage arbore sur son premier feuillet le blason de la maison des Médicis, ce qui suggère bien évidemment qu’il leur aurait appartenu et qu’ils en auraient même certainement passé commande. Les Médicis furent une grande famille de banquiers et de marchants de Florence que l’habileté et la fortune conduisit jusqu’à la cour des princes et aux couloirs du pouvoir de la fin du moyen-âge à la renaissance italienne. Ils fonderont, notamment, en Toscane une dynastie et seront à la tête d’un duché qui durera plus de deux siècles, de 1537 à 1737.
On se souvient sans doute mieux, en France, du nom de Catherine de Médicis puisque épouse du second fils de François 1er. elle fut reine et régente du royaume de France au milieu du XVIe siècle. C’est aussi durant le règne de Charles IX, son fils, qu’eut lieu le tristement célèbre massacre de la Saint-Barthélémy dont firent les frais les protestants d’alors. Jusqu’à lors, même s’il reste difficile de mesurer l’implication exacte de la reine mère dans les événements, on s’accorde en général à dire qu’elle y fut associée. Quoiqu’il en soit, au delà du rôle qu’ait pu y jouer alors Catherine de Médicis, la monarchie française ne faisait que confirmer là son rejet du protestantisme et son ancrage dans le catholicisme.
Lyrebyrd Consort : les interprètes du jour
Lyrebyrd Consort est une formation australienne qui se dédie aux musiques anciennes. Il n’ont hélas, à ce jour, pas de sites web mais comme ils font partie du Lumina Vocal Ensemble, vous pourrez trouver plus d’informations sur eux et sur leurs musiciens sur cette page. (c’est en anglais par contre).
En vous souhaitant une fort belle journée.
Fred
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Sujet : troubadour contemporain, musique médiévale, inspiration moyen-âge, monde médiéval. Auteur/compositeur/interprète : Frédéric Mesnier Titre : Medieval Song Année : 2007 Média : vidéo youtube
Bonjour à tous,
u pur talent aujourd’hui avec un compositeur, mélodiste, soliste et guitariste contemporain que l’inspiration est venue visiter une nuit sans sommeil, de 2007 et qui a écrit cette « chanson Médiévale » (medieval song ) et l’interprète, ici, pour nous.
C’est une rareté et que les puristes ne nous jettent pas la pierre, cela n’a rien de « classique » au sens médiéval du terme. ( je sais, « classique au sens médiéval » sonne un peu paradoxal, mais comme le monde médiéval est notre point de référence, il devient du même coup notre classique. C’est beau la langue française ou pas?). Point de vièle donc, ici, ou autres instruments typiques de l’époque qui nous intéresse, mais un troubadour moderne face à sa guitare et son inspiration. Pour information, Frédéric Mesnier est un soliste de grand talent qui a déjà plus de huit albums à son actif et rédige également des ouvrages de partitions et de tablatures de guitares.
Cette pièce d’inspiration médiévale qu’il nous propose aujourd’hui est un petit bijou et il n’y a pas grand chose à ajouter, sauf peut-être vous conseiller d’aller faire un tour sur la chaîne youtube de cet artiste ou même sur son site web. Vous n’y trouverez pas une pléthore de morceaux ou pièces en référence au monde médiéval, encore que quelques unes, mais si vous êtes amateur de talent et de virtuosité, vous ne serez pas en reste.
Une belle journée!
Fred
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Sujet : ballade, poésie médiévale, poésie satirique Auteur : Eustache DESCHAMPS (Morel) (1346-1406) Période : moyen-âge tardif, bas moyen-âge, XIVe Titre : Ballade sur le néant des choses de ce monde
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous proposons une autre pièce du grand Eustache Deschamps, dit Morel, C’est cette fois-ci, clairement, une poésie satirique sur les conflits de son temps. Souvenez-vous que ce poète médiéval a eu le privilège de vivre assez longtemps. Officier de cour, tour à tour messager, écuyer, huissier d’armes, il a occupé des emplois d’importance variable à la cour et a pu, au long de sa longue vie durant laquelle il ne cessa d’écrire, servir deux souverains. Concernant sa longévité, les avis sont partagés, dans la préface d’un ouvrage du XIXe siècle sur ses œuvres poétiques et satiriques, on lui prêtait près de vingt ans de vie en plus qu’on ne lui prête aujourd’hui.
Quoiqu’il en soit, Eustache Deschamps connaîtra les guerres et les conflits de son temps, l’interminable guerre de cent ans, le pays à feu et à sang, les épidémies de peste, encore, qui ravagent les terres. Avec ces réflexions en forme de poésie sur le néant des choses de ce monde, il s’attaque frontalement, à l’orgueil et la vanité des puissants, aux vaines conquêtes qui ne cessent de mettre les pays à feu et à sang. Jusqu’au bout du texte, on sent l’homme d’expérience désabusé, las des guerres et des conflits de pouvoir mis face à l’évidence de la vacuité des choses et nous retrouvons encore, ici, un Eustache Deschamps engagé, témoin critique et satirique de son temps.
Ballade d’Eustache Deschamps
Sur le néant des choses de ce monde
Las ! que j’ay veu de tribulacion, De tempestes et de mortalitez, De haines, de peuples mocion , De grans orgueilz et de grans vanitez , De traïsons et de crudelitez, Puis cinquante ans ; et vengence soudaine Conflis de Roys en France et en Espaigne Pour nos péchiez , et universel guerre Pour le débat de France et d’Angleterre, Pais ardoir, tout destruire à larronde, Pour convoitier et seignourie acquerre : C’est tout néant des choses de ce monde.
Car nul n’en a vraie posession, N’estre ne puct qu’à sa vie héritez, Au mieulx venir, et par déception En sont pluseurs ou par force privez A leur vivant. Entre vous, qui vivez, Aiez regart aux conquests Charlemaine, Ceulx d’Alixandre et de la gent romaine, Qui tant de maulx soufrirent pour conquerre ; Mais puis leur mort tout fut cas comme un voirre , Et divisé ; ainsi fault que tout fonde Des biens mondains; foulz est qui pour eulx erre : C’est tout néant des choses de ce monde.
Quatre lignie et généracion Ay veu des Roys , depuis que je fu nez : Philippe, Jehan, Charle en succession Le cinquième , Charles ses filz ainsnez Régna après, dont furent subjuguez A Rosebeth Flament sur la montaigne; Vingt-six mille moururent soubz s’enseigne ; Que treize ans n’ot quant les ala requerre; Après au Dant par siège les va querre ; Bonbourc assist ; à celle fois seconde Ses ennemis en desloge et desserre : C’est tout néant des choses de ce monde.
A Amiens vi la conjunction , Et les noces quant il fut espousez A Ysabel qui de l’estracion De Bavière est. Je vis ses osts menez En la duchié de Guclre, et feux boutez ; Le duc venir es tentes en la plaine Devers le Roy, et sa volunté plaine Faire du tout. Et qui en veult enquerre A Saint-Denis un chafault , et par terre Joustes très grans où l’or luit et habonde ; Mais qui vouldroit jugier à droitte esquerre ; C’est tout néant des choses de ce monde.
La feste vi passant en mission Toutes autres, de la Royne entendez, Faicte à Paris après l’Ascencion ; Pour la guerre j’ay veu pluseurs traictez , Les grans trêves des deux Roys ; assemblez Dessoubz Ardre leur gent et leur compaigne, La fille au roy de France qu’il amaine Au roy Anglois , qui pour femme o lui erre Droit à Calays ; n’a que sept ans soubz serre, Là espousa la vierge enfant et monde ; Mais qui ces poins sent dont li cuers me serre : C’est tout néant des choses de ce monde.
ENVOI
Prince, j’ay vu les temps desordonnez; Sanz droit, sanz loy, païs habandonnez; Tous maulx courir , iniquité parfonde, Lesquelz je voy en mieulx estre espérez ; Mais jà pour ce trop ne vous y fiez : C’est tout néant des choses de ce monde.
Une belle journée à tous.
Fred
Moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C