Sujet : citation médiévale, sagesse persane du moyen-âge central.
“Les fils d’Adam sont les membres d’un même corps, car dans la création ils sont d’une seule et même nature; lorsque la fortune jette un membre dans la douleur, il ne reste point de repos aux autres. ô toi, qui es sans souci de la peine d’autrui, il ne convient pas que l’on te donne le nom d’homme !” Mocharrafoddin Saadi (1210-1291), Gulistan, le jardin des roses.
Bonjour à tous,
oilà une des phrases les plus célèbres du poète et conteur persan du moyen-âge central sur le thème de la compassion et de l’unité de notre espèce. Elle le demeure du côté occidental de notre monde au moins puisqu’elle trône, comme nous l’avions déjà mentionné, au frontispice de l’ONU à New York. Vous pouvez retrouver un portrait du célèbre Mocharrafodin Saadi ici.
Une belle journée à tous.
Fred
Pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »Publilius Syrus Ier s. av. J.-C.
Sujet : école d’été, Summer School, Histoire, monde médiéval, patrimoine, passion, enseignement, conférence, visites guidées, Période : du moyen-âge à l’ancien régime Organisateur : Ecole nationale des Chartes Lieu : sites historiques d’intérêt, Cité internationale universitaire de Paris. Date : du lundi 3 au vendredi 7 juillet 2017
Bonjour à tous,
l serait injuste de réduire l’enseignement de l’Histoire en France à une seule école. Elle vit dans nos universités du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest, portée par des passionnés de recherche et de grands historiens mais, pour autant, on peut difficilement parler d’excellence dans cette discipline au niveau national, sans penser à la prestigieuse et très renommée Ecole Nationale des Chartes.
Créée par ordonnance royale de Louis XVIII en 1821, sise à l’ombre de la Sorbonne, l’école porte près de deux cents ans d’histoire et d’enseignement. Au delà des formations qu’elle dispense dans la science historique mais aussi dans les métiers liés à l’archivage, l’exploitation et la conservation du patrimoine, elle a su élargir son champ d’investigation aux sciences de l’homme et de la société pour proposer une approche large et pluridisciplinaire de l’Histoire. Diplôme d’archiviste-paléographes, études doctorales, master(s) mention «Histoire» et encore mention «Nouvelles technologies appliquées à l’Histoire», les qualifications offertes par cette grande école sont largement reconnues et valorisées sur le territoire français, mais les programmes qu’elle a su mettre en place et son ouverture lui confèrent encore un rayonnement au niveau européen et international.
Nous avons partagé ici, à plusieurs reprises, quelques unes des brillantes conférences que l’école met à disposition du public via sa chaîne youtube notamment, mais aujourd’hui nous voulons relayer une information qu’elle nous a fait parvenir et vous toucher une mot de son Ecole d’été.
L’École d’été internationale
« Histoire et patrimoines de la France »
Cité internationale universitaire de Paris, point de départ de la formation de l’université d’été de l’école des Chartes
‘Ecole nationale de Chartes ouvrira, en effet, dans quelques mois, ses premières classes d’été. Le programme s’étalera sur la première semaine de juillet et les sujets abordés couvriront une période qui va du moyen-âge à l’ancien régime. L’enseignement alternera visites guidées par d’éminents spécialistes, conférences et ateliers pratiques. On pourra notamment y retrouver Michel Pastoureau dont nous avons souvent parlé ici, mais aussi d’autres grands historiens et archéologues de l’école, et encore d’autres érudits venus spécialement pour l’occasion.
Le site Richelieu de la BNF au coeur des archives françaises
Les sites visités seront des lieux prestigieux de l’Histoire et du patrimoine français : le musée de Cluny, les archives françaiseset le site Richelieu de la BnF, le château de Versailles, et encore l’abbaye de Royaumont dans le Val d’Oise, véritable fleuron de l’architecture monastique cistercienne du XIIIe siècle. Il n’est pas question ici de visites ordinaires qu’on le comprenne bien. Pour ceux qui auront le privilège de suivre ce programme, il s’agit bien sûr de visites privées et d’accès à des lieux très privilégiés en compagnie d’érudits versés dans ces questions.
Nuitée et diner de gala au coeur de l’abbaye de Royaumont
Tarifs, inscription et informations pratiques
ntre excellence et prestige, ce programme d’enseignement unique, se place à tous les niveaux sous le signe de la qualité. S’il fallait comparer peut-être pourrait-on dire qu’il est un peu au patrimoine et à l’Histoire de France ce que l’opéra est à la musique, un véritable moment d’exception.
Du point de vue fonctionnel et pratique, la formation se présente comme un package qui couvre la logistique, les visites, les transports, l’hébergement, les repas et les enseignements. Ceux qui auront la chance de la suivre participeront également à un prestigieux dîner de gala donné à l’abbaye de Royaumont où ils passeront une nuitée. Durant la journée passée à Versailles, ils auront encore l’opportunité de déguster un repas gastronomique.
Eu égard à l’excellence des enseignements autant qu’au cadre général et à la qualité visée, l’Ecole propose une grille de tarifs largement positionnée, au plus près des frais engagés. Individuels, couples, étudiants ou retraités, chacun devrait y trouver sa place; l’objectif restant bien pour la prestigieuse Ecole d’ouvrir cette semaine très spéciale autour de l’Histoire et du patrimoine à tous les passionnés du sujet.
Nous vous laissons consulter l’ensemble des détails pratiques de l’inscription directement sur le site de l’ENC.
joutons encore qu’en terme de validation des acquis, la poursuite de l’enseignement de cette école d’été donnera lieu à l’obtention d’un Certificat. Dans le système d’équivalence mis en place au niveau européen ce dernier équivaudra à 1 ECTS.
Pour conclure, voici une petite vidéo de présentation
En vous souhaitant une excellente journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : édito mars 2017, plus de 400 articles sur le monde médiéval, divertissement, moyen-âge historique, moyen-âge imaginaire.
Bonjour à tous,
our ceux qui arrivent sur le site à la faveur d’une recherche sur les moteurs de recherches ou par hasard, sachez que vous y trouverez plus de 400 articles sur le sujet du moyen-âge. Pour les autres, nous vous remercions chaleureusement de nous être fidèles et de nous suivre dans notre exploration du monde médiéval sous toutes ses formes.
Moyenagepassion est né d’un intérêt et d’une passion, autant que d’un questionnement. Qu’est-ce que le monde médiéval et pourquoi interpelle-t-il autant certains d’entre nous? Cette question en recouvre en réalité deux autres : qu’est-ce que le moyen-âge historique et qu’est-ce que le moyen-âge « reconstruit », soit celui que nous percevons ou que nous nous représentons encore aujourd’hui ? Quelle est la frontière entre les deux? Y-a-t’il des dénominateurs communs? Pour répondre à ces questions, nous avons décidé d’avancer avec un parti-pris, celui de vous divertir tout en vous informant. Vous trouverez donc ici de quoi vous amuser, de quoi explorer et, nous l’espérons, de quoi réfléchir.
Du moyen-âge « moyenâgeux » au monde médiéval: les enseignements de l’Histoire
epuis sa création, Moyenagepassion couvre donc des sujets qui touchent à l’Histoire du monde médiéval : sa musique, sa littérature, sa poésie, sa chevalerie, ses batailles et ses personnages, sa science, sa médecine, son vieux français aussi. A travers tout cela, il est question d’approcher la vie au moyen-âge dans sa réalité autant que de déconstruire les idées reçues qui, souvent, l’ont accompagnées. Pour compliqué et exigent que cela puisse être, c’est l’esprit véritable de cette période et sa restitution fidèle que nous recherchons .
Même si les historiens médiévistes continuent d’effectuer un grand travail depuis le XXe siècle pour faire le deuil des préjugés qui, du siècle des lumières au XIXe, ont projeté sur ce long moyen-âge, des caricatures « commodes », nos usages langagiers trahissent encore sur ces mille ans d’Histoire nombre de fausses idées.
« C’est le moyen-âge », dit-on d’un air entendu pour se référer, tout à la fois à un monde archaïque, violent », « barbare », « sale », mâtiné d’obscurantisme et d’ignorance. « chaque siècle a son propre moyen-âge » peut-on encore entendre citer dans le même esprit. Au listing des phrases creuses, ont-ils encore nos siècles leur propre antiquité, leur propre renaissance ou leur propre préhistoire ? Tant d’idées reçues se sont cristallisées dans nos imaginaires que nous en sommes même venus à confondre « médiéval » l’adjectif correct qui se rapporte à cette période et « moyenâgeux » l’adjectif péjoratif qui se rapporte à ce moyen-âge « obscur », ces « temps sombres », comme si notre monde moderne se tenait, lui, dans la grande lumière du savoir et de la paix retrouvée.
Alors oui, une des ambitions premières de moyenagepassion reste bien d’aller rechercher dans l’Histoire sérieuse, celle des laboratoires d’universités, des thèses, et des sources fiables, ce que pouvait être véritablement le moyen-âge et même quelquefois, à travers nos recherches et nos articles, de montrer que les influences du monde médiéval qui perdurent jusqu’à nos jours ne sont pas toujours celles que l’on croit. Cela demande des recherches, des lectures, le passage obligé par l’histoire comparative mais également, autant que faire se peut, le recours à l’historiographie, cette discipline qui consiste à mettre en comparaison les différentes versions que l’Histoire nous propose d’un même fait, à travers les âges et les idéologies dont elle est si difficilement exempte parce que les historiens sont aussi des hommes produits d’un contexte, d’un terroir, d’une culture.
Funambule en équilibre sur le fil :
restituer sans encenser, éviter les écueils
uand le monde moderne tout imbu de ses propres lumières, de ses idéologies, et quelquefois souvent de son auto-satisfaction, pointe le « barbarisme » du passé et de ce moyen-âge « obscur et ignorant » comme pour mieux chercher à briller, il n’est donc pas question pour nous, on l’aura compris, de se laisser duper. D’une certaine façon, peut-être avons-nous perdu quelques leçons de ce monde médiéval qu’il pourrait nous être utile de nous souvenir pour mieux nous comprendre nous-mêmes. Peut-être même encore est-ce cela que nous cherchons pour partie, en nous retournant quelquefois vers lui, avec des envies festives et une pointe de nostalgie ?
Pour autant, s’il s’agit de rétablir la justesse des vues, il serait tout aussi absurde d’encenser de manière aveugle ce moyen- âge retrouvé, en tombant dans un excès inverse de « passéisme ». Si l’on n’en reste pas moins homme, le travers du jugement moral est un premier écueil de principe que les Sciences Humaines se doivent d’éviter mais, au delà même, les historiens nous enseignent avec défiance, à ne pas céder à la tentation de la transposition à l’emporte-pièce. Le moyen-âge reste un ailleurs, un monde complexe de signes et de symboles dont les parentés de langage avec le nôtre pourraient quelquefois nous induire à des rapprochements faciles si nous n’y prenions garde et c’est encore un autre écueil auquel il ne faut pas céder. Doit-on pour autant s’interdire de jeter entre cette longue période de l’histoire et notre modernité des ponts ? Sans doute pas.
Miroir Miroir, le moyen-âge aujourd’hui
t comme si tout cela n’était pas suffisant, dans ce jeu de miroirs où notre monde moderne se mire, avec plus ou moins de justesse, dans l’eau de son passé, suivant qu’il le fasse par l’oeil d’historiens soucieux de méthode ou de contemporains plus éloignés de ces préoccupations d’exactitude et de rigueur, nous voulons encore, ici, aller plus loin. Et c’est, en effet, une autre des ambitions qui nous guident que de rechercher, au sens le plus large possible, les marques du moyen-âge et les signes de notre engouement actuel pour cette période jusque dans notre présent, car ils existent de toute part. Alors, ce moyen-âge qui a la « cote », quel est-il ?
Avec la belle saison qui approche, pas une semaine ne passera sans qu’on le fête, ici ou là. Dans la France entière, mais encore dans de nombreux lieux d’Europe, les festivals et les festivités sont chaque année, innombrables; on se costume, on parade, on festoie, on joue et on danse à l’ombre des remparts de nos moindres châteaux et chaque ville fait chanter ses vieilles pierres. Histoire vivante, archéologie, archéo-sites, de nombreuses associations célèbrent aussi le monde médiéval, à leur manière, en tentant de le recréer le plus fidèlement possible et même parfois de le revivre au quotidien dans des lieux protégés et qui se tiennent comme hors du temps. Vous y trouverez des passionnés intarissables sur leur sujet qui y occupent leur week-end et leurs heures libres.
Dans la musique, qu’ils s’agissent de formations classiques s’abreuvant à la source des manuscrits anciens et médiévaux, ou même de groupes plus folkloriques mettant en scène un moyen-âge imaginaire qui puise dans le répertoire profane, festif ou même encore dans des légendes celtiques réinventées, la référence à la période médiévale a, là encore, la vie belle et trouve largement son public. Dans nos médias, un certain moyen-âge a aussi bien trouvé sa place. Les succès télévisuels de séries comme le Trône de fer ou comme Kaamelott l’ont démontré, mais encore celui des films de Peter Jackson sur l’oeuvre de JRR Tolkien. De ce point de vue là, sans doute cette période du passé a-t-elle supplanté l’engouement pour les péplums sur la mythologie ou sur l’antiquité qui fleurissaient de toute part au XXe siècle et dans les années-soixante. Dans notre littérature enfin, nos rayons de librairie regorgent de sagas palpitantes ayant souvent pour théâtre un moyen-âge fantastique et imaginaire et même quand les ouvrages sont historiques et quelquefois plus âpres à la lecture, les succès sont au rendez-vous, des ouvrages comme la « cathédrale de la mer » ou le « nom de la rose » l’ont largement démontré.
Embrasser tous les moyen-âges: découvrir, expérimenter, s’informer, rire et se divertir
otre monde a faim de moyen-âge et ce qui, aujourd’hui,s’y donne à lire et y résonne encore nous intéresse donc tout autant, qu’il s’agisse de très sérieuse histoire vivante ou d’archéologie, ou même d’événements et de représentations plus fantaisistes ou fantastiques. Car même si ces dernières évocations n’ont souvent plus grand chose à voir avec la réalité de ces mille ans d’Histoire, elles nous disent beaucoup de notre monde actuel, des espaces qu’il remplit autant de ceux qu’il laisse vides. Alors bien sûr, sans doute voudra t’on faire la différence entre un moyen-âge des puristes, animés de l’ambition de sa restitution exacte et un autre plus fantasmagorique et rêvé, moins criant de vérité historique ? De notre côté, nous ne voulons pas faire l’impasse justement parce que comprendre ou même tracer des lignes claires, imposent que l’on puisse s’aventurer sur tous les territoires, y compris ceux de l’imaginaire. C’est vraiment avec un grand angle observons tout ces « moyen-âges » et de cette façon aussi, chacun peut y trouver sa place.
Au sortir de tout cela, l’ambition est vaste et l’objet est large. Pour le cerner, nous privilégions, pour l’instant, l’approche focalisée, un peu à la manière de la peinture impressionniste. Par petits points, par petites touches, en nous défiant des grandes généralités ou pire des généralisations, l’idée est de faire un travail patient de compulsion, de recherche et d’information précis sur les sujets que nous traitons, avec l’exigence de l’objectivité et celle des sources sérieuses. Avec le temps, dans cette confrontation du moyen-âge « reconstruit » par les historiens et les sources qui nous en sont parvenus, et le moyen-âge représenté ou remis en scène par notre monde moderne, nous espérons que nous saurons un peu mieux tracer les lignes de démarcation, entrevoir les ponts aussi pour, finalement, avoir une vision plus claire du moyen-âge historique, autant que de notre monde moderne, de ses racines médiévales et de ses aspirations.
Comme un alchimiste derrière un athanor en forme de plume, avec ses encres pour ingrédients, cet espace web reste aussi un laboratoire d’expérimentation. Et encore une fois, comme il s’agit aussi de divertissement, nous ne nous privons pas, par instants, d’être facétieux ou de nous adonner au goût de la farce. Pour autant que les sujets que nous y abordons puissent être sérieux, nous ne voulons, pour rien au monde, laisser l’ombre d’un personnage qui serait tout droit sorti d’un roman de Umberto Eco, nous ravir le plaisir de rire et de vous divertir !
Merci encore à tous d’être là et de nous accompagner dans ce voyage. En vous souhaitant une très belle semaine!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
NB : les illustrations et enluminures de cet article sont tirées du manuscrit ancien du XIIIe siècle connu sous le nome de la bible de Morgan ou de Maciejowsky.
Sujet: portrait de passionné, combat médiéval, tournoi, joute, chevalerie, histoire vivante, reconstitution historique, art martial Période: moyen-âge central à tardif Art martial : Béhourd
Bonjour à tous,
n collaboration avec la Fédération Française de Béhourd et le site web combatmedieval.com, nous avons le plaisir de vous présenter un peu plus avant cet art martial original qui puise sa pratique et ses racines dans le monde médiéval. Ce sera l’occasion aussi pour nous de vous présenter de temps à autre, des passionnés de cette forme d’affrontement au carrefour du sport de combat et de la reconstitution historique et nous ne sommes pas peu fiers, aujourd’hui, d’ouvrir ces portraits par un grand champion français de la Discipline : Sylvain LIENARD, Alias « Tape-Dur » (en photo ci-dessous).
Le Béhourd: un art martial au carrefour de la chevalerie et de l’histoire médiévale
Nous en avions déjà parlé dans un article, à l’occasion d’un grand tournoi à Tourcoing, mais pour le cas où vous auriez manqué le début, voici un petit digest sur le Béhourd. Inspiré des antiques tournois du monde médiéval, cet art martial se pratique en armure reconstituée d’époque avec des armes réelles, le tout étant émoussé: aucun tranchant, ni aucune pointe ne sont, en effet, admis.
Il peut prendre plusieurs formes en 1vs1 ou en mêlée de taille variable (5vs5 et jusqu’à 21vs21), avec un système de comptage très réglementé et très élaboré qui va du coup porté à la mise à terre et qui varie en fonction du type d’affrontement pratiqué. En général, en mêlée, la mise à terre est éliminatoire. Techniquement, cette dernière est définie par le toucher du sol par un combattant avec un autre point d’appui que ses deux jambes. La reddition par le genou à terre peut également être demandée par le combattant.
Pour garantir la bonne tenue des affrontements et les classements, tous les combats sont bien entendu arbitrés très précisément. Du point de vue discipline, il s’agit donc bien d’un Art Martial au sens strict, à ceci près que vous y trouverez des passionnés de combat autant que d’Histoire vivante et médiévale.
Organisation et Fédérations
Comme tout art martial qui se respecte, le Béhourd a ses licenciés et ses fédérations. Loin d’être uniquement une pratique française, il est présent à l’échelle internationale et encadré par deux ligues la IMCF & HMBIA (Battle of the Nations).
Au niveau mondial, l’un des tournois les plus importants et le plus prestigieux de la discipline reste Battle of Nations ou en bon français, la bataille des Nations. Vous pourrez trouver de nombreuses vidéos le concernant en ligne. Pour le reste et en terre de France, de nombreux tournois sont organisés sous la houlette de la Fédération Française de Béhourd qui y encadre la discipline. A ce propos, les qualifications pour le Championnat de France 2017 sont encore ouvertes et les premiers affrontements auront lieux en Mars 2017. Vous trouverez un calendrier de tous ces événements sur combatmedieval.com le site de la fédération.
Sécurité: ça pique ou ça pique pas?
Concernant les risques attachés à cette pratique, le Béhourd est indéniablement plus risqué que rester chez soi devant la télévision quoique le danger soit différent dans ce dernier cas. Cela reste bien sûr un art martial et un sport assez viril même si on y trouve aussi des filles qui veulent en découdre, comme nous l’avions déjà mentionné dans notre article précédent.
La plupart des blessures de compétition, quand il y en a, reste toutefois superficielle et des équipes de soigneurs se trouvent toujours sur place. Si vous avez déjà assistés à des championnats d’arts Martiaux quels qu’ils soient ou même à certains matchs de boxe anglaise, vous avez surement pu constater que les blessures surviennent aussi. Quand il est question d’affrontement et de pousser le corps jusqu’à certaines limites, statistiquement cela demeure pratiquement inévitable. Les sports collectifs n’y échappent pas non plus. Pour en donner une idée, sur le denier tournoi Battle of nations,en dehors de bobos superfi-ciels, sur quatre cents participants, les blessures de type fractures ou luxures sont restées sous le seuil de 2% et nous parlons d’un Tournoi avec gros enjeu et des pratiquants venus du monde entier.
Si vous voulez creuser la question de manière encore plus précise, je vous conseille cet article: Béhourd et Intégrité physique, mais encore une fois les protections minimisent largement les risques de la discipline et les jurys, arbitres et autres encadrants sont toujours là pour contrôler la régularité des armes et armures employées, autant que la bonne tenue des affrontements..
Portrait de combattant : Sylvain « Tape-Dur », un grand champion venu du nord
Champion français passé maître dans l’Art du Béhourd, Sylvain LIENARD de son surnom « Tape-Dur » pratique le sport de combat depuis l’âge de 13 ans.
A l’âge de 35 ans, du haut de ses 2,10 mètres et de ses 130 kilos, notre champion français, préparateur physique et agent de sécurité dans le civil, s’entraîne plus de vingt heures par semaine dans la discipline. Il est aussi le capitaine et l’entraîneur de la ligue de Hommes du Nord, ainsi que le président de Nord Médiéval Full Contact. (la chaîne Youtube des hommes du Nord est ici).
Du point de vue du gabarit, c’est donc un géant tout en force et ceux qui connaissent Games of Thrones ou le trône de fer ne pourront s’empêcher de le comparer, au niveau de la stature au moins, au champion de la très dangereuse Cerseï Lannister: Gregor Clegane, alias « la Montagne » dans la série télévisée. Pour information, l’acteur, Hafþór Björnsson, qui incarne « la Montagne » dans le trône de fer mesure la même taille que Sylvain, ce dernier n’a donc rien à lui envier en terme de puissance physique. Rassurez-vous, notre champion français est, quant à lui, largement plus sympa quand même, en tout cas, en dehors du champ de tournoi!
Le beau Palmarès d’un passionné
de sport de combat et d’Histoire vivante
A son palmarès, Sylvain a déjà remporté de nombreux titres avec une prédilection pour l’Epée à deux mains, la sienne porte le doux nom de « tendresse », mais ne vous laissez pas abuser. Du reste, il apprécie aussi la Tourbillonnante hache à deux mains qui personnellement, me rappelle toujours le Druss la Légende de David Gemmel, le garde du corps anglais, devenu célèbre pour ses récits épiques dans l’univers du médiéval-fantaisie.
Sylvain a découvert la pratique du Béhourd, il y a six ans par le biais de Youtube, mais il a été plusieurs fois titré champion de France dans la discipline depuis, en 1vs1 mais aussi en équipe 5vs5 et il a encore à son actif de nombreuses victoires dans divers championnats en France et à l’Etranger.
Du point de vue discipline, il confesse une préférence marquée pour le 1vs1 et le profight. Le premier consiste en un affrontement 1 contre 1 à armes égales dans lequel le nombre de touches franches est compté et permet la délibération. Le pro-fight est la forme ultime du Béhourd puisque c’est un duel en 3 rounds dans lequel l’arme reste à la discrétion du combattant et tous les coups ou presque sont permis. Le comptage s’effectue également en fonction des coups portés. Dans les deux type d’affrontement, la mise à terre compte également bien évidemment.
Concernant sa période de prédilection historique, Sylvain avoue une préférence pour les armures de plates de la fin du XIVe et du début du XVe siècle. Il en possède trois, patiemment reconstituées par ses soins, en étudiant le détail d’enluminures d’époque et ne cache pas, par ailleurs, son intérêt pour le moyen-âge au sens large et les livres historiques. Et pour finir sur le portrait de ce champion, quand nous lui demandons: « si vous deviez donner envie de pratiquer le Béhourd, vous diriez quoi? » Le noble chevalier Tape-dur répond le plus simplement du monde: « Il faut venir le tester. L’essayer c’est l’adopter. »
Dépassement de soi, valeurs chevaleresques et franche camaraderie
Au carrefour de l’idéal chevaleresque, du dépassement de soi et de la passion véritable pour l’histoire martiale et le monde médiéval, il faut ajouter, pour en conclure, que le Béhourd célèbre encore, au delà de l’effort et de l’affrontement, les valeurs de la franche camaraderie.
Alors si vous êtes intéressés et curieux de vous y essayer et d’enfiler le temps d’un voyage dans le temps une belle armure d’époque pour vous couler dans la peau d’un chevalier et en découdre, n’hésitez pas à consulter le site très complet de la Fédération Française de Béhourd et sachez aussi qu’une fois affilié, vous pourrez débuter cet art martial sans armure et vous en faire prêter une, le temps de peaufiner la vôtre.
En vous souhaitant une belle journée
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.