Sujet : musique médiévale, chanson médiévale, amour courtois, trouvère, manuscrit médiéval, français 146, vieux-français, langue d’oïl, rondeau, fin’ amor Période : Moyen Âge, XIIIe, XIVe siècle Auteur : Jehannot (Jehan) de Lescurel Titre : A vous, douce debonaire Interprète : Ensemble Céladon Album : The Love Songs of Jehan de Lescurel (2015)
Bonjour à tous,
u Moyen Âge central (probablement entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle), le trouvère Jehan de Lescurel (ou Jehannot de Lescurel) nous a légué une œuvre musicale qui préfigure l’arrivée de l’Ars Novae. Elle comporte un peu plus de 30 pièces courtoises, rédigées dans un style très pur et souvent très simple ; cet article nous fournira l’occasion d’étudier l’une d’entre elle.
La promesse d’un amant loyal à sa dame
Aujourd’hui, nous partons à la découverte de la chanson « A vous, douce débonnaire » de Jehan de Lescurel. C’est un rondeau et, donc, une poésie assez courte, ce qui est le cas d’un nombre important de pièces de cet auteur-compositeur médiéval. Son contenu tient en quelques lignes. En loyal amant, le poète y fait l’éloge de la dame douce et débonnaire à qui il a donné son cœur. Ce rondeau lui renouvelle son engagement : il ne se dédira pas et lui restera fidèle de cœur jusqu’à la mort. Nous sommes bien dans la lyrique courtoise.
Sources historiques et médiévales
Du point de vue des sources historiques, nous retrouverons, ici, le manuscrit Ms Français 146 de la BnF. Cet ouvrage médiéval, des débuts du XIVe siècle, contient l’ensemble de l’œuvre de Jehan de Lescurel, annotée musicalement. Le trouvère y côtoie d’autres auteurs comme Gervais de Bus et son Roman de Fauvel, mais aussi un nombre important de pièces du clerc Geoffroi de Paris et une partie des congés d’Adam de la Halle. Pour la transcription de ce rondeau en graphie moderne, nous nous sommes appuyés sur l’ouvrage Chansons, ballades et rondeaux, de Jehannot de Lescurel, poète du XIVe siècle de Anatole de Montaiglon (1858).
The Love Songs of Jehan de Lescurel par l’ensemble musical Céladon
Depuis sa fondation en 1999, cette formation lyonnaise, menée par le talentueux contre-ténor et directeur Paulin Bündgen, est devenue incontournable sur la scène musicale médiévale. Avec une discographie riche d’une dizaine d’albums, l’ensemble Céladon propose, aujourd’hui, des programmes qui vont du répertoire médiéval jusqu’à la période baroque.
En 2015, cet ensemble spécialisé dans les musiques anciennes faisait paraître un bel album, centré sur les compositions médiévales du trouvère Jehan de Lescurel. Avec 31 pièces proposées, pour une durée de 76 minutes, toute l’œuvre courtoise du trouvère médiéval y est traitée. Une fois de plus, la pièce du jour donne l’occasion à l’Ensemble Céladon de démontrer ses grandes qualités vocales. Son interprétation polyphonique à trois voix reste d’une grande pureté et sert à merveille la pureté poétique du trouvère du Moyen Âge central.
Relativement récent, cet album de musique médiévale est toujours disponible au format CD. Vous pourrez , donc, le trouver chez tout bon libraire ou même à la vente en ligne. Il est également disponible sur un certain nombre de plateformes digitales au format Mp3. Voici un lien utile pour plus d’informations.
Artistes présents sur cet album
Anne Delafosse (voix soprano), Clara Coutouly (voix soprano), Paulin Bündgen (contre-ténor), Nolwenn Le Guern (vièle), Ludwin Bernaténé (percussion), Angélique Mauillon (harpe), Florent Marie (luth), Gwénaël Bihan (flute),
A vous, douce debonaire, en vieux français
A vous, douce debonaire , Ai mon cuer donné, Jà n’en partiré. Vo vair euil m’i font atraire A vous, dame debonaire Ne jà ne m’en quier retraire , Ains vous serviré , Tant com[me] vivré. A vous, dame debonaire, Ai mon cuer donné ; Jà n’en partiré.
Traduction en français actuel
A vous, douce et aimable J’ai donné mon cœur, Jamais ne m’en séparerai. Vos yeux bleus (gris bleu) m’attirent à vous, A vous, douce dame Jamais je ne désirerai m’en éloigner Mais je vous servirai plutôt Aussi longtemps que je vivrai. A vous, douce dame J’ai donné mon cœur, Jamais ne m’en séparerai.
En vous souhaitant une belle journée. Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-Age sous toutes ses formes.
NB : sur l’image d’en-tête, en arrière plan de la photo de Paulin Bündgen, vous retrouverez la page du manuscrit Ms Français 146 où se trouve le rondeau de Jehan de Lescurel du jour.
Sujet : troubadours, langue d’oc, poésie, chanson, musique médiévale, lyrique courtoise. poésie satirique, sirvantes, occitan Période : Moyen Âge central, XIIe siècle Auteur : Marcabru (1110-1150) Titre : « Lo vers comens quan vei del fau» Interprète : Ensemble Céledon Album: Nuits Occitanes (2014)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous proposons une nouvelle chanson et poésie médiévale de Marcabru, troubadour et maître occitan du « trobar clus ». Comme nous le disions dans l’article précédent, nous sommes, en effet, avec cet artiste médiéval face à une poésie hermétique faite d’allusions et de sous-entendus qui ne se livre pas toujours simplement. Avec la longueur de temps passé, la difficulté se corse d’autant et prétendre en détenir toutes les clés relève de la gageure. Tout cela étant dit, nous donnerons tout de même quelques éclairages sur la chanson du jour et nous en approcherons même la traduction.
Quant à l’envoûtante version musicale et vocale de cette pièce médiévale occitane que nous vous présentons ici, elle provient de l’Ensemble Céladon, uneformation française pointue dans le domaine de la musique ancienne dont nous n’avions pas encore parlé jusque là. Cet article nous en fournira donc l’occasion.
Lo vers comens quan vei del fau, de Marcabru par l’Ensemble Céladon
Paulin Bündgen et l’Ensemble Céladon
Formé en 1999, l’Ensemble Céladon explore le répertoire des musiques anciennes, sur une période qui va du Moyen Âge à l’ère baroque. Sorti avec un premier prix de conservatoire quelques temps après la création de la formation, son directeur artistique, le contre-ténor Paulin Bündgen, n’avait que 22 ans au moment où il la fonda. Il a, depuis, fait un long chemin.
Présent dans de nombreux festivals, très actif sur la scène artistique, des musiques anciennes au classique en passant par l’opéra et en allant même jusqu’à la musique contemporaine, ce talentueux artiste dirige aussi, chaque année, Les Rendez-vous de Musique Anciennede Lyon. Quand il ne se produit pas avec son propre ensemble, Il intervient, au niveau international, au sein de prestigieuses formations et sa discographie comprend déjà près de 40 titres.
De son côté et depuis ses premiers pas, l’Ensemble Céladon a produit huit albums. Sur le plan médiéval, leurs productions couvrent des thèmes aussi variés que l’art des troubadours, les chansons d’amour courtois de Jehannot de Lescurel, et encore les musiques autour de la guerre de cent ans ou les chants de quête et d’amour sur les chemins des croisades. Sur des périodes plus récentes, il faut encore ajouter à leur répertoire la musique européenne de la renaissance, les cantates sacrées de Maurizio Cazzati, compositeur italien du XVIIe mais aussi l’exploration de la musique contemporaine.
En près de vingt ans, le parti-pris de l’Ensemble Céladon n’a pas dévié et reste l’exploration d’un répertoire « hors des sentiers battus » selon la définition même de ses artistes. Sans épuiser la richesse de leur travail artistique ni la résumer à cela, le timbre de voix autant que le talent de son fondateur et directeur a largement guidé leurs choix de répertoires et demeure une des signatures originales de l’ensemble. Du côté de l’Ethnomusicologie et de leur exigence de restitution, il faut encore ajouter qu’à l’occasion de chaque album, l’ensemble s’entoure de conseillers historiques et d’experts éclairés.
Toujours actifs sur la scène, ils se produisent notamment en France sur les mois à venir. Pour aller les entendre en direct et connaître leur agenda de concerts, voici deux liens indispensables :
Leur belle interprétation de la chanson Lo vers comens quan vei del faude Marcabru est tirée d’un album enregistré en 2013 et sorti à la vente en 2014. A cette occasion, l’ensemble célébrait ses quinze ans de carrière.
L’album a pour titre Nuits Occitanes et il reçut 5 diapasons dès sa sortie. Comme son titre l’indique, l’ensemble partait ici en quête de l’art des premiers troubadours et de leur poésie. On peut ainsi y retrouver Marcabru en compagnie de huit autres compositeurs en langue occitane du Moyen Âge central et des XIe et XIIe siècles : Raimon de Miraval, Bernart de Ventadorn, Bertran de Born, entre autres noms, et encore la trobaraitz Beatriz de Dia.
L’album est toujours disponible en ligne sous forme CD mais aussi sous forme dématérialisée (MP3). Pour plus d’informations, en voici les liens :
Les paroles de la chanson occitane de Marcabru & leur traduction en français
Pour revenir au contenu de la chanson du jour, si, dès le départ, et comme dans nombre de poésies courtoises, Marcabru nous transporte avec lui dans la nature, nous sommes, cette fois-ci, plongé dans un paysage désolé et entré en hibernation.
« E segon trobar naturau, Port la peir’ e l’esc’ e’l fozill, »
« Et suivant l’art naturel de trouver, je porte la pierre (silex), l’amorce et le briquet », le « trouveur », le troubadour est celui qui allume le feu de la création et qui en porte l’étincelle. Marcabru veut-il encore nous dire par là que c’est aussi celui qui révèle, qui fait la lumière ? De fait, il nous sert ici un Sirvantès (servantois); le ton sera donc satirique et le poète y adressera les moeurs de son temps, autant que ses détracteurs. Et peu lui importera ceux qui le moquent ou se rient de ses vers, il ne cédera pas devant leurs moqueries et il les défiera même de lui chercher des poux dans la tête.
Au pied d’un arbre rendu sans feuille, le poète médiéval attend donc le renouveau mais il n’est pas vraiment question ici de conter fleurette. Les jeux de l’amour reviendront un peu avant la fin de la poésie. Est-ce simplement par convention ou règle-t-il ici tout en sous-entendu des comptes avec une maîtresse qui l’aurait éconduit? Difficile de l’affirmer. L’amour ne sera, en tout cas pas au centre des préoccupations du troubadour dans cette poésie et le thème restera traité dans un contexte satirique plus global. Au fond, si les jeux d’amour sont biaisés, ce n’est qu’une des conséquences de ce « siècle » aux usages corrompus.
Victoire de la cupidité sur la loyauté et la droiture, l’hiver dont Marcabru nous parle ici est indéniablement celui des valeurs. On se drape des meilleurs apparats pour commettre le pire, on se comporte comme des animaux en matière de pouvoir comme en matière d’amour. Bref tout va mal, comme si souvent d’ailleurs, dans les poésies morales. Le troubadour ira même jusqu’à faire une allusion aux prophéties bibliques annonciatrices de grands changements et de destruction (Jérémie). « Le seigneur devient le serf, le serf devient le seigneur ». Ce thème de l’inversion et du vilain qui se fait « courtois » se retrouvera dans d’autres de ses poésies.
Densité thématique et sujets imbriqués
our conclure, comme nous le disions en introduction, même une fois traduite, la poésie de Marcabru peut s’avérer assez difficile à décrypter. Elle est faite assurément de son actualité immédiate mais elle est aussi codée pour s’adresser à un public d’initiés.
Comme c’est encore le cas ici, à l’intérieur d’une même poésie, le troubadour semble souvent sauter d’un sujet à l’autre, d’une strophe à l’autre, avec une désinvolture qui pourrait presque paraître désarmante à nos yeux. Encore une fois tout ceci n’est peut-être qu’une impression (représentations modernes, hermétisme du code, …) mais d’une certaine manière, cet effet « d’empilement » ou de « sujets imbriqués » interpelle et questionne nos vues sur la notion de « cohérence » thématique. Sans être totalement décousu non plus, loin s’en faut, le procédé pourrait presque, par moments, prendre des allures de soliloque ou de « causerie » à parenthèses. Quoiqu’il en soit, au final, on ne peut que constater le fait ce « vers comens » nous met face à une grande densité et variété thématique.
Pour le reste et sur le fond, si nous avons perdu en route quelques éléments de contexte (historique) ou si encore certains codes de la poésie de ce troubadour occitan nous demeurent inaccessibles, peut-être faut-il aussi savoir l’apprécier sans chercher à l’épuiser totalement rationnellement. C’est d’ailleurs l’éternel débat en poésie. Pour goûter l’oeuvre de Marcabru, il faut aussi savoir simplement se laisser aller à la beauté et à la musicalité de la langue occitane et de la composition et, plutôt que buter dessus, savoir apprécier l’aura de mystère qui continue d’entourer ses mots.
Notes sur l’adaptation /traduction
Concernant l’adaptation, si je me sers encore largement des oeuvres complètes de Marcabru, annotées et traduites par le Docteur Jean-Marie Lucien Dejeanne (1842-1909), je m’en éloigne toutefois à quelques reprises, sous le coup de recherches personnelles. Je ne reporte dans les notes que les écarts les plus significatifs. Je dois avouer et je le fais d’autant plus facilement que le bon docteur l’avait lui-même affirmé (voir article), que certaines de ses traductions ne me convainquent pas totalement. Pour être très honnête, j’aurai d’ailleurs, à mon tour, à coeur de revenir sur celles que je fais ici pour les retravailler, mais il faudra du temps. Qu’on les prenne donc pour ceux qu’elles sont, une première approche ou un premier jet, et pas d’avantage.
Lo vers comens quan vei del fau
Lo vers comens quan vei del fau Ses foilla lo cim e·l branquill, C’om d’auzel ni raina non au Chan ni grondill, Ni fara jusqu’al temps soau Qu·el nais brondill.
Je commence mon vers (ma poésie) quand du hêtre je vois la cime et les branches effeuillés Quand de l’oiseau ou de la grenouille, On n’entend ni le chant ni le coassement Et qu’il en sera ainsi jusqu’à la douce saison où naîtront les nouveaux rameaux.
E segon trobar naturau Port la peir’ e l’esc’ e’l fozill, Mas menut trobador bergau Entrebesquill, Mi tornon mon chant en badau En fant gratill.
Et selon l’art naturel de trouver Je porte la pierre, l’amorce et le briquet, Mais d’insignifiants troubadours frelons et brouillons* (embrouilleurs, entremis) Tournent mon chant en niaiseries Et s’en moquent (1)
Pretz es vengutz d’amont aval E casegutz en l’escobill, Puois avers fai Roma venau, Ben cuig que cill Non jauziran, qui·n son colpau D’aquest perill.
Le(s) prix s’est venu du haut vers le bas Et a chu dans les balayures* (immondices); Puisque les possessions rendent Rome vénale Je crois bien que ceux-là Ne s’en réjouiront pas qui sont coupables de ce danger* (de cette situation périlleuse).
Avoleza porta la clau E geta Proez’ en issill! Greu parejaran mais igau Paire ni fill! Que non aug dir, fors en Peitau, C’om s’en atill.
La bassesse* (vileté, lâcheté) porte la clef* (est souveraine) Et jette les prouesses en exil ! Il sera difficile désormais que paraissent égaux Les pères comme les fils ! Car je n’entends pas dire, sauf en Poitou, Que l’on s’y attache. (que l’on s’en préoccupe)
Li plus d’aquest segle carnau Ant tornat joven a nuill, Qu’ieu non trob, de que molt m’es mau, Qui maestrill Cortesia ab cor leiau, Que noi·s ranquill.
Les plus nombreux de ce siècle* (monde) charnel Ont changé la jeunesse en mépris, (ont dévoyé leur jeunesse ?) Car je n’en trouve pas, ce qui m’émeut grandement, Qui pratiquent avec maestria (avec art, habileté) La courtoise et la loyauté de coeur Et qui ne soient pas « boiteux ».
Passat ant lo saut vergondau Ab semblan d’usatge captill! Tot cant que donant fant sensau, Plen de grondill, E non prezon blasme ni lau Un gran de mill.
Ils ont sauté le pas sans vergogne Sous l’apparence des usages (habitudes) souverains ! Tout ce qu’ils donnent est contre rétribution (tribut, redevance) (2), (et ils suscitent) plein de grondements (grognements) (3) Et blâme ou louange leur importent aussi peu
qu’un grain de mil.
Cel prophetizet ben e mau Que ditz c’om iri’ en becill, Seigner sers e sers seignorau, E si fant ill, Que·i ant fait li buzat d’Anjau, Cal desmerill.
Celui-là prophétisa bien et mal Et qui dit comment viendrait un « bouleversement », Le seigneur serf et le serf seigneur* (« seigneuriant »), Et ils font déjà ainsi, Comme ont fait les buses d’Anjou (4) Quelle déchéance* (démérite) !
Si amars a amic corau, Miga nonca m’en meravill S’il se fai semblar bestiau Al departill, Greu veiretz ja joc comunau Al pelacill.
Si Amour (une amante maîtresse) a ami loyal Je ne m’étonne plus du tout Qu’on se comporte comme des animaux Au moment de la séparation Car vous ne verrez jamais facilement un jeu commun (égal. Dejeanne: « parité complète ») au jeu d’amour.
Marcabrus ditz que noil l’en cau, Qui quer ben lo vers e·l foill Que no·i pot hom trobar a frau Mot de roill! Intrar pot hom de lonc jornau En breu doill.
Marcabru dit qu’il ne lui en chaut Que l’on recherche bien dans son vers (sa poésie) et le fouille, Car aucun homme n’y peut trouver en fraude Un mot de rouille ! Un grand homme (un ainé, homme d’expérience, ) peut passer Par un petit trou. (5)
NOTES
(1) trad Docteur JML Dejeanne : en font des gorges chaudes
(2) Donner à cens : louer contre rétribution en nature ou en espèces.
(3) « Plen de grondill »,trad Docteur JML Dejeanne « ce qui fait gronder beaucoup ». Ce « plen de grondill » pourrait aussi s’appliquer dans le sens, il donnent à cens mais le font en plus de mauvaise grâce?
(5) trad Docteur JML Dejeanne : « je consens qu’un homme grand passe par un petit trou (?) ».Il me semble plutôt que Marcabru parle de lui ici et explique qu’étant plus âgé et expérimenté il est habile et ne prête pas le flan à la critique.
En vous souhaitant une belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.