Sujet : musique, poésie, chanson, médiévale, trouvère, pastourelle, Epoque : moyen-âge central, Auteur : Adam de la Halle (1220-1288) Titre : le jeu de Robin & Marion Interprète : Ensemble Perceval
Album : « Adam de la Halle : Le jeu de Robin et Marion» (1981 Arion)
Bonjour à tous,
ous avions déjà parlé, il y a quelques semaines, de la pastourelle médiévale « le jeu de Robin et Marion » du trouvère Adam de la Halle et nous vous en présentons, aujourd’hui, un autre extrait musical. Cette fois-ci, nous le devons à l’excellentissime Ensemble Perceval et il faut bien avouer qu’au niveau vocal tant que musical, cette pièce nous transporte d’emblée dans un ailleurs poétique sublime.
(ci-contre le jeu de Robin et Marion, enluminures, Ms. 166, XIVe, Bibliothèque Méjanes , Aix en Provence)
Ce n’est qu’un extrait de la scène II entre Marion et son promis et amant Robin. Il finit un peu en queue de poisson et nous nous en excusons. Le morceau dure en réalité 11 min 20. Sous la direction de Guy Robert, l’album dédié dans son entier au jeu de Robin et Marion est accessible sur Amazon et d’autres sites de vente en ligne. Le travail artistique de la formation y est résolument ouvert à des morceaux hors de l’oeuvre de Adam de La Halle.
Pour plus d’informations sur les productions Perceval, vous pouvez consulter l’article que nous leur avions dédié précédemment ici:
Sujet : musique, poésie, chanson, médiévale, troubadour. complainte. Titre : la complainte du prisonnier ou Ja nuns hons pris, Ja nuls om pres Epoque : moyen-âge central (1193-1194?) Auteur : le roi Richard Coeur de Lyon. Langue originale : occitan, langue d’oc Interprètes : Ensemble Perceval
Album : « Minnesänger, Troubadours, Trouvères » (1998) Label: ARTE NOVA Classics
Bonjour à tous,
ous vous proposons aujourd’hui l’écoute d’une nouvelle version de la complainte du prisonnier de Richard Coeur de Lion, cette fois-ci dans la langue originale de sa composition par le roi d’Angleterre et Duc de Normandie, soit en langue occitane.
ette très belle interprétation nous fournit l’occasion de parler d’une autre formation spécialisée dans les musiques anciennes et médiévales avec comme ambition un parti pris de restitution sérieuse, sous-tendu par de longues recherches comparatives aux sources des manuscrits anciens. Il s’agit, cette fois, de l’ensemble Perceval.
Fondé et dirigé en 1979, par Guy Robert et par Katia Caré, l’Ensemble Perceval nous a légué autour de douze albums à la recherche des sonorités, des musiques et de la poésie médiévales.
Instrumentiste, luthiste de renom, fondateur également de l’ensemble Guillaume de Machaut en 1974, Guy Robert s’était encore chargé en 1978 de la musique du film Perceval de Eric Rohmer qui propulsa le jeune Fabrice Luchini à l’écran et dans l’univers très ambitieux du réalisateur. Le luthiste s’était alors inspiré de partitions des XIIe et XIIIe siècles.
Aujourd’hui, le travail de recherche, de diffusion et d’interprétation insufflé par l’ensemble Perceval se poursuit avec les Productions Perceval. Sur le terrain musical, il a pris la forme d’une nouvelle formation du nom de Ligériana, ensemble vocal et instrumental dirigé par Katia Caré. Chanteuse soliste, flûtiste et directrice d’orchestre, cette artiste polyvalente était déjà étroitement associée à la direction de l’Ensemble Perceval depuis sa création, ainsi qu’à la réalisation des albums dont, bien sûr, celui dont le morceau du jour est extrait: « Minnesänger, Troubadours, Trouvères », album enregistré en 1998.
Il faut ajouter que c’est le baryton Jean-Paul Rigaud qui prête sa voix à cette belle version occitane de la complainte du prisonnier que nous vous proposons ici, Ce chanteur lyrique d’exception, que vous aurez l’occasion de retrouver en collaboration avec de nombreuses autres formations médiévales, puisque c’est un répertoire dans lequel il s’est tout particulièrement spécialisé, est aussi directeur de l’Ensemble Beatus, autre formation dont nous aurons très certainement l’occasion de reparler ici.
Au niveau de ses activités, les Productions Perceval débordent largement du cadre des concerts et des tournées européennes pour proposer, en sus d’une discographie abondante et accessible à la vente en ligne, des actions culturelles, des ateliers pédagogiques, mais encore des expositions et d’autres événements autour du moyen-âge et des musiques anciennes. A noter que Katia Caré participe aussi activement à la réalisation de programmes musicaux et télévisuels sur la chaîne ARTE.
Vous trouverez tout le détail de leurs activités et concerts sur leur site web très complet, ici même : www.productions-perceval.com.
Les paroles de la complainte de Richard Coeur de Lyon en occitan
ous vous proposons donc cette fois-ci cette chanson dans sa langue d’oc originale. Vous pourrez retrouver également les paroles en vieux français ici . Elles incluent quelques strophes qui n’apparaissent pas dans la version occitane ci-dessous.
Ja nuls om pres non dira sa razon Adrechament si com om dolens non Mas per conort deu om faire canson Pro n’ai d’amis mas paure son li don Anta lur es si per ma rezenson So çai dos ivers pres
Jamais nul homme pris ne dira sa pensée
De manière juste et sans fausse douleur ;
Mais il peut faire l’effort d’une chanson ;
J’ai beaucoup d’amis, mais pauvres sont leurs dons.
La honte sera sur eux si, faute de rançon,
Je reste deux hivers prisonnier
Or sapchon ben miei om et miei baron Angles norman peitavin et gascon Qu’ieu non ai ja si paure companhon Qu’ieu laissasse per aver en preison Non o dic mia per nula retraison Mas anquar soi ie pres
Ils le savent bien, mes hommes et mes barons,
Anglais, Normands, Poitevins et Gascons :
Que jamais je n’eu si pauvre compagnon
Pour le laisser, faute d’argent, en prison.
Je ne le dis pas pour leur faire reproche
Mais je suis encore prisonnier. Car sai eu ben per ver certanament Qu’om mort ni pres n’a amic ni parent E si’m laissan per aur ni per argent Mal m’es per mi mas pieg m’es per ma gent Qu’apres ma mort n’auran reprochament Si çai me laisson pres
Maintenant, pour le voir, je sais parfaitement
Que morts ou prisonniers n’ont d’amis ni parents,
Et s’ils me laissent ici pour or ou pour argent
C’est bien mal pour moi, mais pire pour mes gens,
Qui jusqu’après ma mort se verront reprochés
S’ils me laissent ici prisonnier
No’m meravihl s’ieu ai lo cor dolent Que mos senher met ma terra en turment No li membra del nostre sagrament Que nos feimes els sans cominalment Ben sai de ver que gaire longament Non serai en çai pres
Je ne m’étonne plus si j’ai le coeur souffrant Car mon seigneur* met ma terre en tourment Il ne se souvient plus de notre serment Que nous fîmes ensemble au Saint, Mais je sais bien en vérité que guère longtemps Je ne serai, en ces lieux, prisonnier
Suer comtessa vostre pretz sobeiran Sal Dieus e gart la bela qu’ieu am tan Ni per cui soi ja pres
Soeur comtesse, votre titre souverain Vous sauve et vous garde de celui à qui je fais appel Et qui me tient prisonnier !
En vous souhaitant une très belle journée !
Fred
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