Sujet : Kaamelott, humour, série télévisée, trilogie, cinéma, tournage, légendes arthuriennes, Heroic Fantasy, médiéval-fantastique, comédie. Période : haut moyen-âge à moyen-âge central, Média : détournement Perceval Auteur : Alexandre Astier
Bonjour à tous,
andis que le tournage de Kaamelott trilogie semble bien engagé et se poursuit en Auvergne (voir article à ce sujet), voici un petit clin d’œil à la célèbre série TV, avec un nouveau détournement autour d’un possible produit dérivé.
« C’est quand même pas de bol, les rares fois où il arrive à faire quelque chose de ses dix doigts, il se goure quand on lui demande son nom ! » Léodagan (Lionnel Astier), Kaamelott, A. Astier
Jusque là et à quelques très rares exceptions, dont un jeu de plateau, Alexandre Astier a refusé toute concession de la marque Kaamelott et son exploitation. Ce n’est d’ailleurs pas tant pour le principe que pour son habituel souci d’être étroitement associé à toute extension ou déclinaison de son oeuvre. Dans un interview datant de quelques années déjà, il avait, en effet, déclaré que s’il aurait pu être très lucratif de concéder l’exploitation d’une licence Kaamelott à des prestataires externes, il n’avait pas souhaité céder à cette facilité afin de ne pas perdre le contrôle des réalisations, en laissant faire tout et n’importe quoi, à des seules fins financières.
Souci de conduite diligente de son l’oeuvre, d’un côté, contre profit juteux et à tout crin de l’autre, la frontière a toujours été claire dans son esprit. Connaissant son caractère bien trempé, il ne fait guère de doute que son point de vue demeure inchangé sur la question et si merchandising il y a, autour de la sortie du Film en 2020, sous réserve qu’il en trouve lui-même le temps, il restera certainement très choisi et au compte-goutte.
Il n’aura pas échapper aux plus Gamers d’entre vous que ce détournement graphique est le résultat d’un nouveau croisement entre le légendaire Perceval de Kaamelott (Franck Pitiot) et le non moins célèbre Geralt de Riv du jeu vidéo The Witcher. Depuis l’année dernière, ce dernier a en effet, sa figurine Nendoroid chez le fabriquant japonais Good Smile Company (voir lien).
De leur côté, le roi Arthur de Kaamelott et son fidèle Perceval ont eux aussi des figurines à leur effigie chez POP Uraeus. Sauf erreur, il semble d’ailleurs qu’il s’agisse là, de deux autres exceptions au principe de non concession de la licence ayant présidé jusque là.
Sujet: Kaamelott, roi Arthur, Perceval, maître d’armes, légendes arthuriennes, Graal, jeux d’échec, humour, humour médiéval, hommage, Auteur:Alexandre Astier Période: haut moyen-âge, moyen-âge central Série télévisée : Kaamelott, M6 Média : lecture audio, épisode hommage
Bonjour à tous,
e vent Kaamelott continue de souffler de notre côté et de nous inspirer quelques nouvelles âneries, sans doute du fait de l’impatience d’avoir à se mettre sous la dent le premier volet de la trilogie sur grand écran. La concernant, pour l’instant, pas de nouvelles fraîches à l’horizon, mais comme plusieurs informations datant de l’année dernière étaient venues confirmer un tournage autour du début d’année 2017, nous formons l’espoir que tout se déroule au mieux et suivant les souhaits les plus chers du très créatif et talentueux Alexandre Astier, alias notre bon roi Arthur dans la série télévisée.
En attendant le long métrage donc et pour prolonger un peu la compagnie des personnages d’anthologie qu’il a créés pour notre plus grand plaisir, nous empruntons, le temps de quelques minutes leurs chausses et leurs guêtres, en mettant en audio, l’épisode dont nous avions l’autre jour posté le script: Perceval et les échecs.
Le traité est un peu à la façon de François Pérusseet ses « deux minutes du peuple », pour ceux qui s’en souviennent, ou encore à la Naheulbeuk pour ceux qui ne se souviennent pas que l’auteur de cette dernière série s’était aussi inspiré du premier. Encore une fois, ce n’est qu’un clin d’oeil et si vous ne connaissez pas la série Kaamelott, je ne peux que vous conseiller d’acquérir d’urgence les DVD’s, et au moins le livre 1 pour la découvrir.
Voilà donc l’épisode audio, en espérant que vous y retrouverez vos billes, si vous êtes fans de la série!
Perceval et les échecs. Episode Audio
Perceval dans les légendes arthuriennes :
de la candeur au parcours initiatique
« Faut faire comme avec les scorpions qui se suicident quand ils sont entourés par le feu, faut faire un feu en forme de cercle, autour d’eux, comme ça ils se suicident, pendant que nous on fait le tour et on lance de la caillasse de l’autre côté pour brouiller… Non ? » Perceval (Franck Pitiot), Kaamelott – Alexandre Astier
Dans le Roman de Graal de Chrétien de Troyes, Perceval est clairement un candide. Surprotégé par sa mère qui l’a tenu loin du maniement des armes, de peur qu’il ne connaisse le même destin que son frère et son père, chevaliers tous deux morts au combat, il ne sait rien de la chose militaire, ni des valeurs chevaleresques, avant de croiser un groupe de chevaliers dans la forêt. Cela donne l’occasion d’une scène mémorable dans laquelle l’auteur médiéval nous le présente dans toute son innocence. En voici un court extrait traduit, pris dans les premières lignes:
« Les compagnons s’arrêtent et le maître va vers le garçon à grande allure. Il le salue. Il le rassure : – Garçon, n’aie donc pas peur ! – Je n’ai pas peur, dit le garçon, par le Sauveur en qui je crois! Etes-vous Dieu? – Non, certes! – Alors, qui êtes-vous donc? – Un chevalier. – Chevalier ? Je ne connais personne ainsi nommé ! Jamais je n’en ai vu. Mais vous êtes plus beau que Dieu.. Vous ressembler je le voudrais, tout brillant et fait comme vous ! » Perceval le Gallois ou le roman de Graal – Chrétien de Troyes
Pour autant qu’il soit ingénu et même rustre, Perceval deviendra un personnage hautement héroïque de la légende Arthurienne et tirera son épingle du jeu. Il y a sans doute, derrière tout cela, l’idée que la noblesse de coeur et la destinée percent toujours là où elles le doivent. Et peut-être encore, dans l’innocence et l’ingénuité que Perceval personnifie fait-on l’éloge d’une forme de pureté qui, seule, peut permettre, de trouver le Graal.
Chez Chrétien de Troyes et dans l’aventure de son Perceval, il y a encore l’invitation à un parcours initiatique qui est aussi l’occasion de disséquer les valeurs de la chevalerie, de la courtoisie et de l’Amour. Pour gagner sa place auprès du roi, autant que dans la société, l’innocent et jeune chevalier devra, en effet, faire l’apprentissage d’un monde qui n’est pas le sien en intégrant ses valeurs, pour mieux les dépasser ensuite.
(Perceval le Gallois de Chrétien de Troyes, enluminure du XIVe (1330 Manuscrit MS 12577, Bnf)
Pour autant qu’il soit candide, notre héros arthurien est aussi un être qui accepte sa destinée en s’ouvrant à ce processus de maturation. Est-ce parce qu’il est vide comme une coupe, prêt à accueillir les valeurs réelles qui animent le chevalier véritable en quête du Graal, qu’il y réussit mieux que tous? Sans doute. Comme dans tout parcours initiatique, le chemin parcouru compte au moins autant que le résultat et la finalité. Il y a, dans cette quête à la recherche de soi, du monde et de la transcendance, la présence nécessaire d’une innocence qui n’est plus tout à fait la candeur originelle mais qui pourtant, une fois cette dernière perdue à la faveur des valeurs apprises et des épreuves, sert de fil conducteur au dépassement de soi.
Le Perceval d’Alexandre Astier
Le Perceval d’Alexandre Astier dans Kaamelott réussit à allier inculture et conscience cosmique, candeur et poésie, incompétence et loyauté sans faille, et même encore des mots même de son créateur « naïveté et intelligence »et cette relecture de la légende le place, sans aucun doute, dans la parfaite continuité de cette dernière, étant entendu qu’il prend aussi, au passage, la marque de son auteur. D’ailleurs, il ne fait aucun doute qu’il possède un destin et on lui connait mêmes des actes héroïques. Concernant ce personnage épique, il faut rendre tribut encore ici à la parfaite incarnation de Franck Pitiot(ici en photo) qui l’incarne admirablement bien à l’écran.
Nous l’avons sûrement déjà dit ici, mais il ne coûte rien de le répéter, même si tous ceux qui prennent l’humour au sérieux le savent déjà. Kaamelott est une oeuvre qui peut paraître légère dans ses formes pourtant, contre vents et marées et même si elle le fait toujours avec modestie et respect, elle s’inscrit sans aucune fausse note et avec brio dans le corpus des légendes arthuriennes. D’ailleurs, et c’est un véritable exercice de virtuosité auquel se livre son auteur, le ton change quand c’est nécessaire et ne sacrifie jamais à l’Histoire.
En vous souhaitant une merveilleuse journée.
Longue vie!
Fred
Pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C.