Sujet : humour, Kaamelott, Alexandre Astier, série télévisée, série culte, lectures, quête du Graal, légendes arthuriennes, roi Arthur. comédie, médiévalisme, Période : moyen-âge central pour le roman arthurien & haut moyen-âge pour la légende. Auteur:Alexandre Astier Distribution : CALT production, M6 Médias : détournement, humour
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous partageons un peu d’humour façon Kaamelott avec quelques créations et lectures imaginaires inspirées, au fil de l’eau, par la série télévisée d’Alexandre Astier. Inutile donc de chercher ces livres dans le commerce, ils sont totalement fictifs et vous ne pourrez les trouver sur les rayonnages d’aucun libraire. D’ailleurs et les fans de Kaamelott le savent bien, à quelques exceptions près, la grande majorité des personnages de la série est censée ne pas savoir lire et encore moins écrire.
Sujet : légendes arthuriennes, littérature médiévale, Période : moyen-âge central, XIIe Auteur : Chrétien de Troyes (1135-1185) Titre : le conte de Graal ou Perceval le Gallois Média : documentaire et trailer Réalisateur : Eric Rohmer
Bonjour à tous,
n 1964, bien avant la sortie de son film Perceval le Gallois, le cinéaste Eric Rohmer connaissait déjà bien son sujet. Il en faisait la démonstration en réalisant un documentaire de vingt minutes sur le roman de Chrétien de Troyes pour le compte de l’institut Pédagogique National et dans le cadre de la série « En profil dans le texte ».
Pour ceux qui ne connaissent pas du tout le Perceval de Chrétien de Troyes et qui souhaiteraient en avoir une première approche, voila donc une excellente introduction. Peut-être vous donnera-t’elle l’envie d’aller au plus près d’un des textes fondateurs des légendes arthuriennes à la française. Comme nous l’expliquait Richard Trachsler dans une conférence sur le roman arthurien donnée à la grande Ecole des chartes, Chrétien de Troyes semble bien avoir été, et de loin, l’un des auteurs les plus populaires du corpus arthurien durant la période médiévale. De fait, on peut difficilement s’intéresser aux légendes arthuriennes en en faisant l’économie.
Ce documentaire d’Eric Rohmer a, en quelque sorte, une double valeur historique. La première renvoie, bien sûr, au moyen-âge central et aux prémices du roman arthurien à la française: les vers de Chrétien de Troyes feront date et marqueront à jamais le cycle de la légende du Graal. Pour ce qui est de la deuxième valeur historique de ce programme, elle concerne le septième art et nous témoigne de l’intérêt de longue date d’Eric Rohmer pour l’oeuvre de Chrétien de Troyes avant de la porter sur grand écran.
(Gravure supposée de Chrétien de Troyes, anonyme, XVIe siècle BnF)
Illustré par de nombreuses enluminures d’époque et quelques beaux extraits de l’oeuvre originale, nous suivons ici, pas à pas, le Perceval de Chrétien de Troyes. C’est le plus ingénu des chevaliers d’Arthur, mais aussi celui qui sera le plus proche d’atteindre le but ultime de la quête : le Saint Graal. On regrette presque que le programme n’ait pu être réalisé en couleurs pour apprécier à plein les enluminures, mais hormis cela, sa valeur pédagogique n’a pas pris une ride au moment d’approcher ce très célèbre conte du moyen-âge central.
Le Conte du Graal
« Et lui, qui ne savait son nom, le devine et répond qu’il s’appelait Perceval le Gallois. Il ne sait s’il dit vrai ou non, mais il disait vrai, bien qu’il n’en sût rien. » Chrétien de Troyes – Perceval le Gallois ou Le Conte de Graal
Ceux qui connaissent le Kaamelottd’Alexandre Astier ne pourront s’empêcher de sourire à la lecture de la citation en prose ci-dessus (« Provençal le Gaulois ! même pas foutu de connaître son nom). Il faut dire que le Perceval de Chrétien de Troyes semble personnifier l’ingénuité et la spontanéité qui l’accompagne. On se souviendra notamment de la première apparition de ce personnage dans le roman médiéval et de sa rencontre avec les chevaliers qu’il prend pour des anges et qu’il harangue de ses questions, au risque d’émousser la patience de certains d’entre eux, par son ignorance.
Avec le roman de Perceval le Gallois, Chrétien de Troyesnous contera donc le voyage initiatique de ce jeune « valet » d’abord tenu loin du monde et qui sera finalement rattrapé par sa destinée, à la grande tristesse de sa mère qui avait tout fait pour le préserver de l’univers de la chevalerie, de crainte qu’il n’en périsse comme ses frères et son père avant lui. Finalement adoubé, Perceval se signalera par ses faits, mais il passera pourtant à côté des épreuves les plus importantes qui lui seront soumises sans les relever, même si ce sera pour mieux en tirer les leçons.
Le paradoxe d’une innocence nécessaire et nécessairement perdue
Cette parabole d’un Perceval, « récipient » vide ou récipiendaire » qui fait de son mieux pour s’emplir des valeurs de la chevalerie, les suivant même trop littéralement, pour finir par comprendre qu’il aurait dû savoir s’en affranchir et dépasser sa timidité pour rejoindre sa véritable destinée est à l’image même de la difficulté de la quête du Graal. L’erreur et l’errance sont nécessaires dans ce parcours qui conduit au dépassement de soi véritable et à la renaissance dans les valeurs chrétiennes qui deviennent ici, et plus que jamais, indissociables de celles de la chevalerie.
Paradoxalement, cette innocence qui semble presque être une des raisons, sinon une des conditions nécessaires pouvant expliquer le succès de Perceval, est à jamais perdue mais peut-être n’a-t-elle pas été sacrifiée en vain ? La leçon sera lourde pourtant qui résonnera comme une sentence imparable et une malédiction pour n’avoir pas poser les bonnes questions qui auraient pu sauver le roi et le royaume, autant que pour avoir laissé mourir sa mère. A peine nommé « Perceval le Gallois » le voilà déjà rebaptisé « Perceval l’infortuné ».
« Perceval l’infortuné. Ah ! malheureux Perceval, comme il t’est mésavenu de n’avoir pas posé ces questions. (sur le Graal et sur la lance) C’eût été un tel bienfait pour le bon roi infirme qu’il eût retrouvé l’usage de ses jambes et eût été désormais capable de gouverner sa terre. Et quel service rendu à tous les autres ! Mais maintenant sache qu’il. en coûtera cher à autrui et à toi. Et c’est ton péché qui en est la cause, car tu as fait mourir ta mère de douleur. » Chrétien de Troyes – Perceval le Gallois ou Le Conte de Graal
Au final, le héros devra parvenir à trouver son propre chemin et sa propre vérité dans une allégorie du dépassement de soi qui passera par la transcendance. La quête du chevalier ne peut se faire sans Dieu. Dernier roman de Chrétien de Troyes, le conte de Graal restera inachevé et sans doute l’auteur médiéval a-t-il laissé ainsi involontairement ouvert le mystère de Perceval et de sa destinée, autant que celui du Graal, pour de longs siècles après lui. Le plus pur et le plus innocent des chevaliers de la table ronde était-il à jamais destiné à faillir ? Certains auteurs ont écrit leur propre suite, en le faisant triompher et en lui faisant trouver et, cette fois, saisir le Graal. Chrétien de Troyes n’en a pas eu le temps. L’aurait-il fait du reste?
Le Perceval d’Eric Rohmer sur grand écran
Il faudra pas moins de quatorze ans pour que la fascination d’Eric Rohmer pour l’oeuvre de Chrétien de Troyes et pour le personnage de Perceval le Gallois qu’il exprimait déjà dans ce documentaire, prenne forme sur grand écran.
Loin des tendances visuelles du cinéma d’alors, le réalisateur décidera de coller à l’approche graphique médiévale pour les décors de son film, utilisant des codes ambitieux qui ne seront pas décryptés par tous avec la même facilité. Les châteaux plus petits que les personnages, les décors plus théâtraux que cinématographiques, Eric Rohmerentendra situer son oeuvre dans un espace visuel reconstruit en référence aux miniatures médiévales, en prenant les codes du cinéma à contre-pied.
Nous partageons ici le trailer donné à l’époque pour présenter le film. On y reconnaîtra outre Fabrice Luchini qui décrochait là un premier rôle de taille, la présence de Arielle Dombasle en Blanchefleur et celle de André Dussollier en Gauvain.
Le choix de coller au plus près de l’oeuvre écrite avec des jeux d’acteurs qui, là aussi, s’inscriront dans un espace pas tout à fait vraiment théâtral mais pas sans doute pas non cinématographique, ne destinera pas le film au plus grand nombre, ni aux amateurs de format « standard ». Il recevra tout de même de nombreux éloges et trouvera ses détracteurs et son public. Le film obtiendra d’ailleurs le prix Méliès en 1979 et 2 nominations aux César en 1980 et il est indéniable que Eric Rohmer signera là une oeuvre totalement originale et au plus près du texte de Chrétien de Troyes et de son roman arthurien médiéval.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes
Sujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour, comédie, série télévisée culte, détournement, humour médiéval, série télé Période : moyen-âge central, haut moyen-âge pour la légende. Auteur : Alexandre Astier Distribution : CALT productions, M6 Média : épisode Kaamelott inédit, page FB
Bonjour à tous,
our faire suite à l’article précédent sur Kaamelott et pour faire patienter les amateurs du genre, en attendant le retour du roi Arthur national, alias le très affûté et talentueux Alexandre Astier, nous vous proposons deux nouveautés sur le sujet.
Un page Facebook Autour de Kaamelott
La première nouveauté est une page FaceBook autour de la série Kaamelott. Vous pourrez y retrouver des détournements graphiques, (affiches cinéma et autres) de l’humour et tout un tas d’autres créations sur le thème de la célèbre série télévisée. Elle ne contient aucun « repompage » intempestif, uniquement des créations nouvelles et exclusives.
Un nouvel épisode de Kaamelott
inspiré des personnages de la série
a deuxième nouveauté est un autre épisode à la façon d’Alexandre Astier. Il met cette fois en scène les deux enchanteurs du château : le célèbre Merlin (Jacques Chambon à l’écran) et le nettement moins célèbre Elias de Kelliwic’h (Bruno Fontaine), dit « le fourbe ». Ce dernier est, en effet, nouveau dans le corpus des légendes arthuriennes et a été crée de toutes pièces par l’auteur de la série télévisée, sans doute pour venir soutenir la nullité affligeante de son Merlin qui est un contre-pied total de celui que nous vante en principe les légendes.
Une colère gratinée avec Merlin et Elias, Enchanteurs de Kaamelott
Pris dans une compétition totalement illégale, au grand désavantage de Merlin, les deux enchanteurs n’en finissent pas de se chamailler, donnant lieu à quelques épisodes originaux savoureux. En voici donc un qui nous donne l’occasion de retrouver un peu ces deux personnages de Kaamelott. Il est totalement inédit. Encore une fois, c’est une forme de clin d’oeil à l’auteur et aux fans de la série pour patienter un peu en attendant le retour du roi.
En espérant que tout cela vous plaise, nous vous souhaitons une excellente week end.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : moyen-âge réel et historique, moyen-âge représenté, engouement pour le moyen-âge, série télévisée, Alexandre Astier, légendes Arthuriennes, quête du Graal. Evénement : Colloque Université de la Sorbonne Titre : Kaamelott, la (re)lecture de l’Histoire Dates : 24 et 25 mars 2017
Bonjour à tous,
lors voilà, nous sommes doublement en joie aujourd’hui et cela nous fait extrêmement plaisir de pouvoir poster cette information parce que cette interrogation est au coeur de notre site depuis sa création et, cette fois, c’est la Sorbonne qui pose la question et tente d’y apporter des réponses. Quelle est la distance du moyen-âge réel et historique au moyen-âge représenté ? Que reste-t-il du moyen-âge universitaire patiemment approché et reconstitué par nos historiens et les représentations hors des laboratoires de recherches ? Que nous apprend notre vision moderne et profane du moyen-âge sur notre propre monde ? Pourquoi vient-il résonner encore de sa puissance évocatrice jusque dans nos fêtes, nos événements, nos goûts littéraires, nos voyages imaginaires et comment le fait-il ? Quel est ce désir de moyen-âge ? Que nous dit-il sur nous-mêmes sur nos aspirations, nos rêves ?
On ne peut approcher ces questions sans mettre en miroir constant le moyen-âge historique et le moyen-âge rêvé ou imaginaire et c’est vraiment tout l’objet de ce que nous faisons, ici, sur ce site, en tentant constamment d’ouvrir des pistes, de jeter des ponts et de mieux tracer les frontières entre tous ses différents « moyen-âge(s)’. Alors JOIE! Les 24 et 25 mars prochain, la prestigieuse université de la Sorbonne se penchera sur ces questions fascinantes, à l’occasion d’un colloque de deux jours, en prenant (de surcroît!) rien moins que l’excellente série télévisée Kaamelott d’Alexandre Astier pour point de départ!
Voilà donc le digest de cet événement/conférence à la Sorbonne.
« La série Kaamelott, écrite et réalisée par Alexandre Astier entre 2005 et 2010, a rencontré un important succès tant public que critique. L’enjeu de cette journée d’études n’est pas de lister les anachronismes et autres erreurs historiques de la série, mais au contraire de s’interroger sur les représentations historiques construites par la série, pour déconstruire le Moyen Âge de Kaamelott comme cela a pu être fait pour d’autres cycles littéraires contemporains. Le tout visant à mieux comprendre, peut-être, les façons dont le Moyen Âge est perçu, compris et réinventé au-delà des seuls cercles universitaires. » Présentation du colloque Kaamelot – une (re)lecture de l’Histoire – Sorbonne
Vous pourrez également retrouver toutes les informations le concernant sur le site web de la Sorbonne. Vous y trouverez notamment un entretien du co-organisateur de l’événement Florian Besson, Doctorant à Paris-Sorbonne, et lui même grand fan de la série Kaamelott (comme quoi on peut être sérieux, rigoureux et savoir apprécier les bonnes choses). Je salue encore ici sa merveilleuse initiative !
Je ne sais pas s’il reste encore des places, mais je vous conseillerais assez de vous en préoccuper rapidement si vous comptez vous y rendre!
Une très belle journée à tous
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.