Sujet : mottes castrales, châteaux à mottes, châteaux de bois, documentaire historique, 3D, reconstitution historique Période : moyen-âge central, Xe, XIe et XIIe Titre : tout savoir sur les mottes castrales ep 1. Auteur : votre serviteur Média : vidéo, chaîne vidéo youtube
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous nous permettons de partager à nouveau, ici, le premier épisode de notre série de vidéos sur les mottes castrales. La suite est encore en post-production mais sa sortie ne saurait tarder. Nous avons, en effet, passé plus de temps que prévu à le peaufiner mais, si tout va bien, nous pensons la publier entre cette fin de semaine et le courant de la semaine prochaine. Nous y présenterons le contenu de la basse-cour et en profiterons pour aborder de nombreux aspects de la vie médiévale tel qu’elle pouvait se dérouler dans un château à mottes, dans ses dimensions agricoles, religieuses, judiciaires, artisanales mais aussi
quotidiennes, En attendant, je vous invite à redécouvrir ou même à découvrir le premier épisode pour le cas où vous l’auriez manqué lors de sa première publication dans le courant du mois de juillet. Il y est question de contexte historique, d’invasions barbares et de bien d’autres choses encore et nous espérons que vous l’apprécierez.
« Tout savoir sur les mottes castrales » épisode 1: naissance des mottes castrales
Pour rappel, l’ensemble de cette série de vidéo sur les mottes castrales ( il y aura trois épisodes) se base sur des recherches qui croisent à la fois les découvertes de l’archéologie et celle de l’Histoire médiévale. Même s’il est fictionnel, le monde que nous y présentons se veut donc réaliste et se situe, au moins, dans l’ordre des possibles. L’idée étant de nous fournir un support viable et ludique pour aborder le sujet des châteaux à mottes de manière sourcée et sérieuse. Comme l’intérieur du Donjon s’inspire d’une tour de bois décrite dans les chroniques du curé d’Ardre, le monde en question se situe au milieu du XIIe siècle, et en 1170 pour être plus précis. Dans l’idée, cette motte castrale est construite depuis déjà quelques cinquante ans au moment où nous la découvrons.
En vous souhaitant une belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : festivités médiévales, Saint-Louis, festival médiéval, défilés, ville historique, lieux d’intérêt,idées sortie week-end. Evénement : Fêtes de La Saint-Louis, Période : moyen-âge central Lieu : Aigues-Mortes (Camargue,Gard) Dates: Samedi 27 et dimanche 28 août.
Bonjour à tous,
ans le cadre de nos idées de sorties à thème, nous vous invitons cette fin de semaine en direction de la Provence et de la méditerranée, dans la belle et encore quelque peu préservée Camargue, au Sud des terres de France. Ce week end, s’y déroule, en effet, à Aigues-Mortes, l’une des plus jolies et des plus médiévales villes de cette région, de grandes festivités qui s’étalent sur plus de deux jours et qui ont pour thème le XIIIe siècle et le roi Saint Louis. Quel est donc le programme que nous ont concocté les organisateurs de cette grande fête médiévale mais encore, que vient y faire Saint Louis vous demanderez-vous peut-être? Et bien, si c’est le cas, ces deux questions tombent extrêmement bien puisque c’est justement ce à quoi nous allons nous employer à répondre dans cet article.
Aigues Mortes : joyau médiéval surgi de terre par la volonté d’un roi
Surgie au XIIIe siècle, au milieu des sables et des zones marécageuses du delta du Rhône et à deux pas de la mer, Aigues-Mortes s’y tient encore fière et comme au premier jour, dressant jusqu’au ciel ses beaux remparts de pierre remarquablement préservés du temps. Et quand, arrivant à ses portes, on la découvre dans son bel écrin de pierre, on se dit presque, avec raison, qu’une telle cité n’a pu naître que du caprice d’un roi ou de sa volonté. De fait, il y a indéniablement, concernant la belle cité historique et fortifiée d’Aigues Mortes, un avant et après son fondateur Louis IX, connu encore sous le nom de Saint-Louis.
Dès le début de son règne, soucieux de posséder un débouché direct sur la méditerranée, autant que de se doter d’une autonomie pour le transport maritime des croisés (alors affrétées, la plupart du temps, par les flottes italiennes), Saint-Louis, décide qu’il lui faut un port au Sud du territoire. A cette époque le grand port de Marseille n’est pas encore sous la main du roi de France, mais sous celle de son frère Charles D’Anjou. roi de Naples.
A l’époque où Saint Louis décide d’en faire son port vers la méditerranée, le site d’Aigues Mortes n’était déjà plus tout à fait qu’une bande de terre bordée de Salins mais il n’avait pourtant encore rien de commun avec la ville fortifiée que l’on connait aujourd’hui et que le roi de France fit alors surgir de terre. A la fin du IXe siècle, Charlemagne avait déjà fait renforcer la place d’une tour pour y protéger les exploitations de sel et les ouvriers qui en faisaient l’extraction. Bientôt cédée par le légendaire roi des francs aux bénédictins de l’Abbaye de Psalmodie, dont la présence sur le site est attestée dès le début du IXe siècle, la place restera durant de longs siècles sous la coupe des moines. Ils y mèneront une vie pieuse et recluse au milieu de ses terres encore à demi-sauvages où de petites gens et familles d’ouvriers y exploitent le sel, vivant chichement dans leurs petites cahutes.
En 1240, le roi Saint Louis négociera avec les religieux pour récupérer ces terres et commencera alors à y édifier les premières tours et fortifications. Un peu moins de vingt ans plus tard, c’est de là qu’il partira pour sa première croisade. comme il le fera à nouveau en 1270 pour sa deuxième croisade, celle de Tunisie. De fait, Aigues mortes est la dernière ville du sol français à avoir vu Louis IX vivant puisque le roi, périt lors de cette dernière expédition et n’en revint jamais.
Les fortifications et les travaux impulsés par ses soins seront poursuivis après lui sous le règne du Philippe le Hardi et la ville verra finalement la dernière pierre posée à ses remparts quelques décennies plus tard. L’édification d’Aigues-Mortes, bastide fortifiée, fleuron de l’architecture médiévale et nouveau port du sud de la France aura pris pas moins de trente ans.
Moins d’un demi-siècle plus tard, au début du XIVe, la cité sera encore témoin privilégié de l’affaire des templiers, puisque le roi Philippe le Bel, tirera partie des fortifications pour y enfermer une partie de ces derniers. Du point de vue maritime, elle restera un port d’importance longtemps après Saint Louis, et de grands travaux y seront même entrepris au début du XVe siècle, mais à la fin de ce même siècle, le ralliement de la Provence au territoire de France ré-ouvrira la possibilité pour la couronne d’utiliser Marseille et atténuera irrémédiablement l’importance stratégique du port d’Aigues Mortes.
Une grande fête entre les hauts remparts
Pour ceux qui auront la chance ou l’opportunité de s’y rendre, ce sont donc deux jours entiers de festivités et de festival que vous propose ce week end la belle cité médiévale camarguaise. Parée de ses plus beaux atours d’époque, elle célébrera son histoire, autant que le roi Saint Louis qui fonda la ville, il y a près de huit cents ans et changea pour toujours la destinée du site.
Les réjouissances commenceront le Samedi, dès le milieu de matinée avec un marché médiéval et se poursuivront jusqu’à la nuit par un bal médiéval où damoiseaux et damoiselles pourront se rendre pour y danser et y festoyer sans compter. Les agapes et festivités reprendront le lendemain, de la matinée jusqu’au soir et le festival se terminera, le dimanche soir et à la nuit tombée, par un grand spectacle pyrotechnique et musical restituant le départ de Saint-Louis pour la croisade.
Entre les deux et au programme, en plus des nombreuses animations, théâtres, amusements et autres musiques de rue, vous pourrez assister à de grands défilés historiques et thématiques de Louis IX et sa cour, mais également à un tournoi de Chevalerie, proposé par les voltigeurs de France (seul spectacle payant de la fête qui, par ailleurs, sera totalement libre d’accès et gratuite). Il y aura aussi de nombreux camps médiévaux à thème: forge, cuisine médiévale, armes et escrime anciennes, tir à l’arc, calligraphie et frappe de monnaie et même encore un camp à la triple nationalité (luxembourgeoise, italienne et française) qui se proposera de vous faire découvrir le quotidien de la vie monastique au moyen-âge.
En un mot, pour vous mettre l’eau à la bouche et sans même parler de gastronomie et des plaisantes ripailles qui accompagneront l’événement pour le plus grand plaisir de vos estomacs affamés ou de vos gorges sèches, plus d’une vingtaine de compagnies de troubadours, acteurs, jongleurs, et artistes sont à l’affiche des réjouissances! C’est vous dire si le programme promet d’être riche en événements. Pour plus de détails le concernant, cliquez ici.
Voilà donc, mes amis, une petite idée de sortie, avant la rentrée dans une ville unique que l’histoire médiévale a touché du bout de ses doigts. Si vous êtes non loin de la belle Camargue et du côté d’Aigues Mortes en cette fin de semaine, n’hésitez pas un seul instant et allez vous plonger dans l’ambiance médiévale, le temps d’une journée ou deux, au souvenir d’un de nos plus célèbres roi du passé: Saint Louis et, bien sûr, pour vous y divertir!
En vous souhaitant une belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C
Sujet : musique médiévale, musique ancienne, danse médiévale,estampie, danses royales Période : moyen-âge central, XIIIe siècle, Titre : La seconde Estampie royale Tirée du manuscrit du Roy (Roi), chansonnier du Roy, manuscrit Français 844 BnF Interprète ; Jordi SAVALL et Hespèrion XXI Album : Estampies & danses royales (2008) Production : Alia Vox
Bonjour à tous,
ous vous proposons aujourd’hui, un retour à la musique médiévale, la vraie, celle d’époque, et nous le faisons par la voie royale avec une estampie interprétée par le grand Jordi SAVALL et la formation Hespèrion XXI. Cette pièce est tirée du Manuscrit du Roy, dit encore chansonnier du Roy et connu à la Bibliothèque nationale de France sous le nom de manuscrit 844, ouvrage ancien du XIIIe siècle dont nous avons déjà eu l’occasion de parler ici.
Jordi SAVALL, est donc accompagné sur cet album par HESPERION XXI, ensemble musical né en Suisse qu’il a lui-même contribué à fonder en 1974. Dans la lignée du travail et des recherches du talentueux et très inspiré artiste catalan, la formation a pour prédilection un répertoire qui va de la musique médiévale à celle de la Renaissance, en passant par la musique baroque. Depuis sa création, Hespèrion XXI a sorti de nombreux albums, s’est produit dans des tournées au rayonnement international. et a également remporté de nombreux prix de renom (France, Japon, Hollande, etc).
En proposant de nombreuses inédits que leur passion pour les musiques anciennes et leurs recherches leur permettent de mettre à jour et de faire découvrir au public, leur approche très classique est aussi matinée de Jazz et ils ne s’interdisent pas l’improvisation et les variations libres sur les thèmes qu’ils proposent.
En vous souhaitant une bonne écoute et une excellente journée!
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com « A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »
Sujet : musique et poésie médiévale, chanson, trouvère, roi poète, roi troubadour, amour courtois. Auteur : Thibaut de Champagne, Thibaut de Navarre, Thibaut le chansonnier Titre : Ausi conme unicorne sui Période : Moyen Âge central
Interprète :FAUN Album : Totem (2007)
Bonjour à tous,
‘est toujours un plaisir que de pouvoir poster ici quelques textes ou quelques éléments d’histoire supplémentaires concernant le roi poète et trouvère Thibaut le chansonnier, roi de Navarre et comte de Champagne (1201-1253).*
Pour nous changer un peu de ses deux derniers textes qui gravitaient autour du thème des croisades, c’est ici une ode à l’amour courtois que nous vous proposons. Elle prend la forme d’un animal de légende très présent dans les bestiaires et l’imagerie du Moyen Âge: la licorne.
La licorne ou le monocéros,
créature mythique des bestiaires médiévaux
Même si on la connait depuis l’antiquité, on retrouve la mythique licorne de la légende à laquelle se réfère Thibaut de Champagne dans notre poésie du jour, à partir du haut Moyen Âge et plus exactement du IVe siècle. On la nomme alors Monocéros ou unicorne et elle est décrite comme une créature puissante et sauvage, que, dit-on, seule une vierge peut aider à capturer. L’animal en voyant la pure jeune fille, viendrait, en effet, trouver refuge en son sein et la belle n’aurait alors qu’à lui laisser téter son lait pour que la bête devenue docile et soumise puisse être capturée ou abattue.
ci contre illustration de chasse à la licorne, XIIIe siècle, Bestiaire de Rochester (1230)
Voilà donc, ici, une poésie de notre bon roé de Navarre, Thibaut de Champagne, captif de son amour et toute à sa fascination pour l’objet de son désir, laissé sans plus de défense que cette fameuse licorne de la légende, devant une vierge.
Le chansonnier Cangé : manuscrit ancien de poésie françoise du XIIIe siècle
On retrouve cette chanson de Thibaut de Champagne dans le manuscrit 846 de la Bibliothèque Nationale de France: le Chansonnier Cangé. Cet ouvrage est, comme son nom l’indique, un recueil de chansons de troubadours de la fin du XIIIe siècle.
Il vaut la peine, ici, d’en dire un mot parce qu’outre le fait que l’original nous vient du XIIIe siècle, la version que nous connaissons de ce manuscrit est le fruit du travail d’un passionné collectionneur de la poésie et de la musique des troubadours d’alors; il a pour nom Jean-Baptiste Châtre de Cangé et est contemporain du XVIIIe siècle.
Il acquit, en effet, le manuscrit en question en 1724 et comme il possédait également d’autres recueils de chansons, se mit même à annoter les pages du manuscrit, comparant entre elles les chansons des troubadours et de trouvères et recoupant les différentes versions. Il en résulte que ce manuscrit ancien, annoté de la main de ce collectionneur, porte désormais son nom et reste, au demeurant, un précieux témoin du monde médiéval et de l’art des troubadours et trouvères du XIIIe siècle.
Outre le fait qu’il recèle des trésors de la poésie française du Moyen Âge central, les annotations musicales originales qui accompagnent ces chansons sont aussi particulièrement remarquables. Le Chansonnier Cangé reste, en effet, un des rares ouvrages faisant état d’une écriture musicale qui comprend les temps et la rythmique. Si vous vous souvenez, nous avions mentionné dans un article précédent sur l’art des troubadours, que la plupart du temps, les compositeurs utilisaient une autre forme d’écriture musicale et n’annotaient pas les rythmes, laissant en quelque sorte la libre interprétation de ces aspects au troubadour ou au trouvère.
Sur le fond, le Chansonnier Cangé contient plus de 351 chansons et forme une véritable anthologie de la poésie des troubadours sur le thème de l’amour courtois. On y retrouve en plus de Thibaut de Champagne qui y est à l’honneur avec 64 de ses chansons, suivi de près par Gace Brûlé avec 46 chansons, d’autres noms célèbres tels que Adam de la Halle, Richard Coeur de Lion et d’autres encore, mais aussi un certain nombre de chansons et compositions d’auteur étant demeurés anonymes.
Faun, « folk celtique néo-médiéval païen » en provenance d’Allemagne
Il existe des versions bien plus lyriques de cette pièce de Thibaut de Champagne que celle que nous vous proposons d’aujourd’hui, cette dernière appartenant à un registre plus résolument folk médiéval. Elle est interprétée par FAUN, une formation relativement récente de musiciens et d’artistes allemands qui a fait ses premières armes en 2002. Le groupe se définit lui-même comme proposant une musique qui « fusionne les sons anciens et médiévaux, le folk celtique et nordique avec la musique moderne », d’où le nom de « folk néo-médiéval celtique » qu’on lui donne souvent et qui sonne un peu tout de même comme une appellation marketing clinquante pour inscrire leur travail dans un genre. Si je voulais faire court et sans déprécier du tout leurs talents, je dirais que FAUN est un peu à la musique médiévale ce que le Rondo Veneziano était à la musique classique. On n’est dans l’easy listening celtique à consonances médiévales (ce qui n’exclut pas bien sûr la qualité, mais qui reste une manière de montrer que, quand je m’y mets, je peux moi-aussi inventer des mots qui claquent bien). Bref, vous l’avez compris, leur travail les situe dans un Moyen Âge plus résolument allégorique et imaginaire que classique.
Au delà du fait qu’il est toujours intéressant de voir comment le monde médiéval s’invite dans l’actualité de notre XXIe siècle, on trouve du reste chez FAUN des choses très agréables à écouter. A en juger, nous ne sommes pas les seuls à partager ce goût, puisqu’ils furent nominés à trois reprises pour les « Echo », le music awards allemand. Le groupe est aussi très actif et productif puisqu’on leur doit déjà, à ce jour, 8 CDs et quelques tournées d’envergure mondiale : USA, Brésil et j’en passe. Le néo médiéval folk celtique païen semble donc aussi entré dans la World Music. Pour ce qui est du morceau d’aujourd’hui, qui est un classique médiéval revisité par leurs soins, la performance vocale de la chanteuse reste très convaincante et que les choix mélodiques sont aussi très agréables, mais je vous laisse vous en faire une idée.
Tout cela étant dit, voilà le texte de cette chanson de Thibaut de Navarre, en vieux français du XIIIe siècle que nous nous fendrons sans doute d’adapter en français moderne sous peu.
Les paroles de la chanson de Thibaut de Champagne en vieux français
Ausi conme unicorne sui Qui s’esbahist en regardant, Quant la pucelle va mirant. Tant est liee de son ennui, Pasmee chiet en son giron; Lors l’ocit on en traïson. Et moi ont mort d’autel senblant Amors et ma dame, por voir : Mon cuer ont, n’en puis point ravoir.
Dame, quant je devant vous fui Et je vous vi premierement, Mes cuers aloit si tressaillant Qu’il vous remest, quant je m’en mui. Lors fu menez sans raençon En la douce chartre en prison Dont li piler sont de talent Et li huis sont de biau veior Et li anel de bon espoir.
De la chartre a la clef Amors Et si i a mis trois portiers : Biau Senblant a non li premiers, Et Biautez cele en fet seignors; Dangier a mis en l’uis devant, Un ort, felon, vilain, puant, Qui mult est maus et pautoniers. Ciol troi sont et viste et hardi: Mult ont tost un honme saisi.
Qui porroit sousfrir les tristors Et les assauz de ces huissiers? Onques Rollanz ne Oliviers Ne vainquirent si granz estors; Il vainquirent en combatant, Més ceus vaint on humiliant. Sousfrirs en est gonfanoniers; En cest estor dont je vous di N’a nul secors fors de merci.
Dame, je ne dout més rien plus Que tant que faille a vous amer. Tant ai apris a endurer Que je suis vostres tout par us; Et se il vous en pesoit bien, Ne m’en puis je partir pour rien Que je n’aie le remenbrer Et que mes cuers ne soit adés En la prison et de moi prés.
Dame, quant je ne sai guiler, Merciz seroit de seson més De soustenir si greveus fés.
En vous souhaitant une belle journée!
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
* J’en profite pour faire ici une petite parenthèse sur l’orthographe du prénom Thibaud, ou Thibault ou Thibaut qui n’a décidément jamais l’air de savoir comment il veut s’écrire. Nous avons donc décidé ici, une bonne fois pour toutes, de l’écrire avec un T mais vous trouverez le roi de Navarre sous toutes les formes possibles de l’orthographe de son prénom.