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Le temps qui passe et l’impermanence des choses, un rondeau de Jean Froissart

poesie_medievale_satirique_eugene_deschamps_moyen_ageSujet : poésie médiévale, rondeau
Période : moyen-âge central,  XIVe siècle
Auteur
: Jean Froissart
Titre : On doit le temps ainsi prendre qu’il vient.

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Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous faisons ici un petit contrepied pour rendre un peu justice  à la poésie de Jean Froissart. On s’est en effet souvent accordé à voir en cet auteur médiéval bien plus un excellent chroniqueur, voir historien, qu’un poète, Après la marguerite, voici donc un petit rondeau de lui sur le temps qui passe.


Version originale
en vieux français (très intelligible)

On doit le temps ensi prendre qu’il vient,
Toutdis ne poet durer une fortune.
Un temps se piert et puis l’autre revient.
On doit le temps ensi prendre qu’il vient.

Je me conforte a che qu’il me souvient
Que tous les mois avons nouvelle lune.
On doit le temps ensi prendre qu’il vient,
Toutdis ne poet durer une fortune.

Version adaptée
en français moderne

On doit le temps ainsi prendre qu’il vient,
Toujours ne peut durer une fortune.
Un temps se part, et puis l’autre revient.
On doit le temps ainsi prendre qu’il vient.

Je me conforte à ce qu’il me souvient
Que tous les mois avons nouvelle lune.
On doit le temps ainsi prendre qu’il vient,
Toujours ne peut durer une fortune.


Une excellente journée à tous!
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
« A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »

Blanche comme lys, rondeau, Guillaume de Machaut

Sujet : musique, poésie médiévale, rondeau, amour courtois
Auteur :  Guillaume de Machaut (Machault) (1290–1377)
Période : Moyen Âge, XIVe siècle.
Titre : Blanche comme Lys


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Bonjour à tous,

ous vous proposons, aujourd’hui, une dose d’amour courtois, genre poétique difficile d’éluder quand on s’intéresse au monde médiéval, sa musique et sa littérature. Ce n’est pas que nous en soyons systématiquement friand, notamment quand il verse dans la plate complainte, mille fois ressassée de  l’amant souffreteux, aliéné et transi. Question de forme et de style  aussi. Comme tant de poètes s’y sont adonnés au Moyen Âge, il faut bien que certains l’aient fait avec plus de bonheur que d’autres.   

Face à la quantité et sans  avoir d’allergie particulière contre les chansonnettes d’amour, qui est curieux de  réalité médiévale,  pourrait même se sentir, par instants, frustré que tant d’auteurs s’y soient épuisés sans nous offrir d’autres sujets : une approche un peu plus sociale ? Un peu plus de satire ou sans aller jusque là, un témoignage un plus « épais » sur le monde qui les entoure  ?  Quelques non demandes en mariage à la Brassens ? Ne rêvons pas non plus, mais un peu plus de légèreté au moins. Mais cessons de gémir !  Fort heureusement, le Moyen Âge nous a légué bien d’autres choses à nous mettre sous la dent : fabliaux, serventois, complaintes, ballades morales ou politiques, miroirs ou lunettes des princes, … Il faut simplement savoir où les chercher.

Quant à la Fine Amor, une fois le tri fait  entre tous les poètes, trouvères ou troubadours qui s’y sont essayés pendant tant de siècles,  il est indéniable qu’elle  nous a légué  de très belles poésies ou chansons.  Ajoutons que si la quantité de textes autour de son exercice   frise parfois l’indigestion,  cela continue, d’une certaine manière dans notre monde moderne : l’amour fait marcher le monde, même et surtout quand il est impossible.  

Tout cela étant dit, ce rondeau du talentueux et très célèbre Guillaume de Machaut ravi à la vue de la beauté de sa promise, reste une belle pièce du genre, légère et joyeuse et fort agréable à lire.


Blanche com Lys de Guillaume de Machaut

« Blanche com lys, plus que rose vermeille,
Resplendissant com rubis d’Oriant,
En remirant vo biauté non pareille,
Blanche com lys, plus que rose vermeille,
Suy si ravis que mes cuers toudis veille 
Afin que serve à loy de fin amant,
Blanche com lys, plus que rose vermeille,
Resplendissant com rubis d’Oriant. »


Une très belle journée à vous.

Fred
pour moyenagepassion.com
L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient.  Publilius Syrus   Ier s. av. J.-C