Sujet : musique médiévale, Ars Nova, Ars subtilior, manuscrit Ancien, Codex Ivrae, chace, musique et chants polyphoniques, Canon.
Période : moyen-âge tardif, XIVe siècle
Titre: « Trés doux compains »
Auteur : anonyme.
Interprètes : Ensemble Unicorn
Bonjour à tous,
ous partons aujourd’hui à la découverte de la musique du moyen-âge tardif avec une pièce du XIVe Siècle demeurée anonyme et ayant pour titre : « Très doux compains ».
Le Codex d’Ivrea
Bien que l’interprétation que nous en partageons ici soit instrumentale, cette pièce est, au départ, un chant polyphonique à rattacher à l‘Ars Nova. On peut le retrouver dans le Codex Ivrea.
Recopié vraisemblablement dans la deuxième moitié du XIVe siècle, peut-être à la cour des papes d’Avignon, ce manuscrit ancien est conservé de nos jours en Italie à la bibliothèque d’Ivrea, Il contient plus de 80 pièces, essentiellement des motets, la plupart étant religieux et quelques autres profanes, mais on y retrouve également quelques virelais, chaces et ballades.
Concernant son origine, les avis sont partagés et on a soulevé l’hypothèse que ce Codex Ivrea ait pu avoir pour origine la cour de Gaston Fébus ou même celle de Savoie. Quoiqu’il en soit, à ce jour, il est considéré comme une des anthologies les plus importantes de la musique polyphonique de la première moitié du XIVe siècle.
A l’origine, le chant Trés dous Compains est une chasse ou chace. Les voix s’y répètent, en effet, en canon, donnant l’impression de se poursuivre l’une l’autre. La version instrumentale que nous vous proposons d’écouter ici est interprétée par l’Ensemble Unicorn auquel nous avons déjà dédié plusieurs articles que nous vous invitons à consulter pour plus d’informations.
Tres doux compains, version instrumentale par l’ensemble Unicorn
Les paroles de tres dous compains
Tres dous compains, levés sus!
Car ie ne puis dormir plus
Et ne fas qu’imaginer
Pour quoi pri qu’alons soner
Maintenant une estampie
Pour devant l’ostel m’amie.
Encor vos pri, pour amours,
Que aioms tous les compagnons:
Nacaris et cournemuses,
Leux et grouses fleutes
Alons maintenant tout deus
Pour querre les trompeeurs
Hativement levés
Et tous fors dons essemblés
En mis etrange contrée
Pour faire la matinée
Or avant bonne compaignie
Sans faire nulle vilainie
Biaux compains, primiers dansés
Et noz toutz yroms aprés
Belement vos asseinblés
Or sus trompaours, trompés!
Po po po po po po
Alegremant!
Po po po po po po
Po po po po po po
Po po po po po po
Dies, Tant douce destinée
Ba ba ba A a a
A a a a a a
A a a a a
Les nachares sont venus: Or sus!
Ton tititon tititon
Ton tititon ton tititon
Tititon Tititon (etc…)
Or avant, la cournamuse!
Ture lure Tarelure
Ture lure Ture lure
(etc..)
Li estruments atemprés
Or firés firés frapés!
Lirili lirilido
Dirili lido lirilido
(etc…)
Pour vous est la matinée
Dame, sachés: si vous agrée
Li tens est de retourner
Car venu est le jour cler
Maintenant sans désener
Aloms nous toutz rigoilier.
En vous souhaitant une bonne écoute et une excellente journée !
Fred
Pour moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »
Publilius Syrus Ier s. av. J.-C
PS : à base de Po po po po! Comme quoi Joey Starr n’a rien inventé. Bon ça va, désolé, on est un peu fin juillet aussi. Les vacances approchent…