Sujet : mottes castrales, motte féodale, archéologie médiévale expérimentale, architecture médiévale, château à motte, lieux d’intérêt, archéosite Période : moyen-âge central, XIIe siècle Lieu : Lassigny, Oise, Hauts de France Porteur du projet : Bruno De Saedeleer Association Sauvegarde du Patrimoine,
Bonjour à tous,
uite à l’article que nous avions fait, il y a quelque temps, pour vous présenter le projet expérimental de la Tour Roland, dans le département de l’Oise, nous avons, aujourd’hui, le plaisir de partager une courte vidéo de présentation du site, fraîchement mise en ligne et que vient de nous faire parvenir Bruno De Saedeleer, porteur du projet et responsable de l’Association Sauvegarde du Patrimoine qui en assure la gestion.
Pour ceux qui n’aurait pas vu passer le premier article sur le sujet, la Tour Roland est un site expérimental qui a pour but de reconstituer une motte castrale du moyen-âge central sur le site même où elle se trouvait sise, au XIIe siècle, ainsi que les installations agricoles et villageoises qu’elle surplombait alors : le but étant d’utiliser les techniques de construction en usage en Picardie du Xe au XIIe siècle. Pour plus de détails, vous pouvez vous reporter au lien suivant : La belle aventure de la Tour Roland.
Outres les activités que cette vidéo vous présente, vous pourrez notamment y voir bien clairement la motte circulaire qui subsiste près de 800 ans après son élévation. Avec une circonférence de 180 m² et un diamètre à la base (fossé inclus) de 65 m², cette butte artificielle plafonne à une hauteur de 5 mètres. Elle est entourée de larges fosses parfaitement circulaires d’où on n’a déjà pu extraire de nombreux artefacts archéologiques et matériaux.
Vidéo de présentation de l’archéosite de la Tour Roland
Nous profitons de cet article pour vous indiquer la page Facebook officielle de la Tour Roland. N’hésitez pas à aller y faire un tour pour vous tenir informés des activités et de l’actualité du site.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour Moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : château-fort, lieu d’intérêt, reconstitution 3D, vidéo, architecture médiévale, Guillaume le Conquérant, monument historique, patrimoine anglais. Période : Moyen-âge central (XIe siècle) Lieu : Château de Corfe (Dorset, île de Purbeck, Angleterre)
Bonjour à tous,
oilà quelque temps que nous n’avions pas publié un article sur un édifice et château-fort médiéval, et c’est un reconstitution très réussie à l’aide de technologies de pointe en matière de 3D qui nous en fournit aujourd’hui l’occasion.
Cette fois, il s’agit d’un château anglais, celui de Corfe. Situé dans le Dorset sur la péninsule de Purbeck, à la pointe sud de l’Angleterre, avant son occupation normande, le site et sa belle élévation auraient été occupés par des saxons. On prête la construction de cet édifice défensif à Guillaume le Conquérant, dans le courant du XIe siècle. Il est d’ailleurs considéré comme un des plus anciens châteaux fort anglais de cette époque à avoir été construit, dès le départ et partiellement, en pierre et non en terre et en bois comme de nombreuses autres châteaux à mottes ou mottes castrales de cette période.
Par la suite, le château de Corfe est demeurée forteresse royale anglaise jusqu’au milieu du XVIe siècle et plus précisément en 1572, date à laquelle il fut cédé par la couronne au lord chancelier Christopher Hatton, pour changer à nouveau de main jusqu’à l’aube de la révolution anglaise. Durant les XIIe et XIIIe siècles, ce beau château-fort connut un certain nombre d’aménagements par ses différents monarques successifs. dont la construction de son donjon, l’aménagement de sa cour intérieure et encore diverses autres opérations de restauration ou de renforcement sur ses ouvrages défensifs. Au début du XIIIe siècle, il servit encore de prison royale, de garde du trésor et même d’entrepôt militaire, c’est dire si l’on comptait alors sur la fiabilité de son architecture défensive.
Plus tard, dans le courant du XVIIe siècle, il fut un des derniers bastions des partisans de la royauté et du roi Charles 1er et fut assiégé par les Parliamentarians puritainsfarouches défenseurs du parlement anglais contre la couronne. Ils finirent d’ailleurs par faire tomber le château et ordonnèrent qu’il soit démantelé. Il le fut pratiquement complètement. De fait, aujourd’hui d’un édifice témoin du moyen-âge central, il est devenu également un des symboles encore débout de la révolution anglaise.
Comme nombre d’autres monuments historiques du patrimoine anglais, le château de Corfe est actuellement géré par le National Trust qui y organise les visites et finance le maintien de ses vestiges.
Les technologies 3D au service
de l’architecture médiévale et de l’Histoire
Pour en revenir à la vidéo qui accompagne cet article, bien qu’assez courte, elle permet bien de se représenter l’édifice tel qu’il se présentait encore dans le courant du XVe siècle. D’un grand réalisme et d’une très belle qualité d’intégration (sur le site réel), elle démontre bien tout l’intérêt et l’apport des technologies 3D pour approcher de manière réaliste l’architecture médiévale. Ajoutons encore qu’elle a été réalisée dans le cadre d’un projet de fin d’études par l’infographiste Ciprian Selegean, alors étudiant en animation digitale et 3D de l’université de Porthmouth. Le moteur de modélisation utilisé ici était le très puissant software Maya d’Autodesk.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, Cantigas Santa Maria, galaïco-portugais, lyrisme médiéval, culte marial, Période :XIIIe, moyen-âge central « Auteur » :Alphonse X de Castille, Alphonse le Sage (1221-1284) Interprète :Ensemble Syntagma Titre:Cantiga de Santa Maria 49
Bonjour à tous,
ous suivons de nouveau, aujourd’hui, le fil des Cantigas de Santa Maria, célèbres chants et odes à la vierge composés sous le règne et sous la férule d’Alphonse X de Castille.
Cette fois, nous parlons de la Cantiga 49, et nous vous en présentons une version interprétée par l’excellent ensemble de Musiques Anciennes Syntagma. Pour plus d’informationssur cette formation musicale et son directeur Alexandre Danilevsky, nous vous invitons à vous reporter à l’article détaillé les concernant. Nous en profitons aussi pour toucher un mot du culte marial dans l’Occident médiéval et chrétien.
Alphonse le Sage, ici « conteur » des Cantigas Santa Maria et médiateur entre la Vierge et les musiciens, Miniature du Manuscrit MS TI1 de l’Escorial, XIIIe (1284)
La Cantiga 49 : des pèlerins perdus & sauvés, histoire d’un miracle et d’une apparition
En introduction de ce chant poétique galaïco-portugais du XIIIe siècle, dédié à la Sainte-vierge, on trouve la phrase suivante : « Esta é de como Santa Maria guiou os romeus, que yan a sa eigreja a seixon e erraran o camo de noite. »
Ce qui donne, une fois adapté en français moderne : « Cette Cantiga conte comment Sainte-Marie guida les pèlerins qui se rendaient à son église de Soissons et s’étaient perdus la nuit, en chemin. »
Ainsi, ce chant nous narre le récit de pèlerins que la nuit avait surpris en pleine montagne. Perdus et effrayés, ils se mirent à redouter l’attaque de voleurs et à prier la vierge de leur pardonner leurs péchés et de les protéger, afin qu’aucun mal ne leur soit fait. Le miracle survint et la Sainte leur apparut dans une grande lumière pour les guider dans l’obscurité, jusqu’à leur destination. Comme le conteur (est-ce Alphonse le sage lui-même?) nous le rapporte, à la fin du chant, dès leur arrivée à l’église de Soissons, nos voyageurs, sains et saufs, se mirent à genoux devant l’autel et prièrent, à nouveau, la vierge pour la remercier.
Bien sûr, entre temps, le poète nous aura expliqué à quel point tout cela démontre combien il faut se garder de faire le mal et garder foi en la Sainte Vierge qui jamais n’oublie ses ouailles. Elle vient, nous dira-t-il encore, les secourir des « grands soucis et angoisses qui ne cessent de les assaillir »et cette histoire n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des miracles qu’elle peut accomplir pour ceux qui lui sont dévoués, car « il a vu de nombreuses hommes et femmes qu’elle a assistés, de jour comme de nuit ». Comme le chant le scandera d’ailleurs tout du long, en guise de refrain :
« Ben com’ aos que van per mar a estrela guia, outrossi aos seus guiar vai Santa Maria. »
« Comme ceux qui vont par les mers, sont guidés par l’étoile Elles vient aussi guider les siens Sainte-Marie. »
La Cantiga Santa Maria 49, dirigée par le talentueux Alexandre Danilevsky
L’importance du culte marial au moyen-âge central
Présent à l’origine du christianisme et dans son essence même pourrait presque t-on dire, le culte autour de la Sainte Vierge, prendra dans l’occident médiéval, et à partir du XIe siècle, des proportions fortement marquées. On lui vouera alors un véritable amour et quand on ne voudra, ni n’osera s’adresser directement à Dieu, ou même au Christ (qui plus que le « fils » du créateur est aussi considéré comme Dieu lui-même incarné et mort en croix. cf Thibaut de Champagne), on s’adressera souvent et avec, semble-t-il plus de facilité, à sa Sainte-Mère dans l’espoir qu’elle intercède auprès de lui.
Alphonse le Sage, priant devant la vierge Marie et l’arbre de Jessé, Cantigas Santa Maria, Miniature du Manuscrit MS TI1 de l’Escorial (1284)
De la même façon, pour paraphraser l’historien, écrivain et académicien chrétien Daniel Robs (1901-1965), spécialiste de ces questions dans un article de 1952 (références plus bas dans cet article), on se tournera plus favorablement vers les Saints dans une recherche de « médiateurs » qui apparaissent plus proches, peut-être plus terrestres et donc mieux à même de comprendre les faiblesses de notre nature humaine, autant que les souffrances et les petites misères à laquelle elle se trouve exposée.
Quoiqu’il en soit, pour en revenir au culte voué à Sainte-Marie, il s’étendra dans l’Europe catholique, bien au delà de l’Espagne médiévale et ne se limitera pas, loin s’en faut, aux Cantigas de Santa Maria. La puissance de cette dévotion religieuse, mais aussi affective et directe, qui pourra même parfois prendre des tours passionnels, s’affirmera encore aux XIIe et XIIIe siècles.
« Marie, Mère du Christ, est aimée d’un amour qui ne ressemble à nul autre, comme une mère à qui l’on cache ses peines, comme à une avocate qui plaidera en haut lieu la cause des pécheurs, et même presque comme une surnaturelle amante ; n’est-elle pas celle que le franciscain Jacques de Milan, dans l’Aiguillon d’amour, appelle « la ravisseuse des cœurs » ? On recherche dans l’Ancien Testament les figures qui prophétisent la sienne ; on médite – Eva, Ave, – le mystère qui fait que la faute de la première femme ait été rachetée par le moyen d’une autre femme. » Daniel-Rops – Le Moyen-âge époque mariale.
Revue Marie (1952)
Pour faire écho à cette citation, on retrouve d’ailleurs littéralement cette idée du rachat de la faute de l’Eve originale, dans cette Cantiga 49 : « Ca ela nos vai demostrar de como nos guardemos do demo e de mal obrar, e en como gãemos o seu reyno que non á par, que nos ja perdemos per don’ Eva, que foi errar per sa gran folia ». « Elle (la Sainte Vierge) nous montrera comment nous garder du démon et du mal, et comment nous gagnerons son Royaume sans égal, et ce que nous avons perdu par la faute de Doña Eva, qui est tombée dans l’erreur par sa grande folie. »
Ainsi donc, on lui élèvera des cathédrales que l’on baptisera de ce « Notre Dame » que les cisterciens auront contribué à consacrer et promulguer dans un rapprochement avec les valeurs courtoises qui confirme encore la nature fortement affective de la relation qu’on entretient avec la Sainte. On fera de grands pèlerinages vers ses lieux saints (cathédrales, églises ou lieux d’apparition). On donnera encore pour elle des miracles. Bernard de Clairvaux, empreint de dévotion, s’enflammera pour elle et les poètes du moyen-âge lui voueront encore d’innombrables odes, hommages ou prières. Au final, le culte marial se répandra dans le monde chrétien et son imagerie, et Sainte-Marie trouvera, au sein de l’église comme dans le coeur des hommes du moyen-âge, une place bien plus grande qu’aucune époque lui avait jamais consacrée, devenant indissociable de la religion catholique et de l’occident médiéval, ce qui fera encore dire à l’Historien Daniel Rops dans un grand élan, indéniablement affectif et chrétien :
« Ainsi, en occupant dans la religion la place éminente que nous lui voyons, le culte de la Vierge donne au Christianisme une nuance de tendresse unique, irremplaçable : il est un des fleurons du Moyen Âge. » Daniel Rops. – Opus cité.
Les paroles originales de la Cantiga 49
On notera que, dans la version musicale présentée plus haut, le texte de la Cantiga 49 est plus court que l’original et ne présente que la première partie de l’histoire. De notre côté, nous avons choisi de vous livrer, ici, le texte complet.
Au passage, pour les plus anglophones d’entre vous, notez que l’Université d’Oxforda mis en ligne un base de données très utile pour l’étude et la compréhension des Cantigas de Santa Maria. Vous n’y trouverez pas la traduction littérale de l’ensemble des chants, mais de bonnes pistes pour les comprendre et surtout d’excellentes références en termes de bibliographie, de manuscrits anciens et d’imagerie médiévale. Si cela vous intéresse, elle se trouve ici : The Oxford Cantigas de Santa Maria Database.
Ben com’ aos que van per mar a estrela guia, outrossi aos seus guiar vai Santa Maria.
Ca ela nos vai demostrar de como nos guardemos do demo e de mal obrar, e en como gãemos o seu reyno que non á par, que nos ja perdemos per don’ Eva, que foi errar per sa gran folia.
Ben com’ aos que van per mar …
E ar acorre-nos aqui enas mui grandes coitas, segund’ eu sei ben e oý, quaes avemos doitas; ca muitos omees eu vi e molleres moitas a que el’ acorreu assi de noit’ e de dia.
Ben com’ aos que van per mar…
E, segund’ eu oý dizer, ha mui gran conpanna de romeus ar foi guarecer en ha gran montanna, en que ss’ ouveran de perder con coita estranna, porque lles foi escurecer e perderon via.
Ben com’ aos que van per mar…
E sen aquest’ un med’ atal enos seus corações avian mui fero mortal, ca andavan ladrões per y fazendo muito mal; porend’ orações fezeron todos y sen al, quis come sabia.
Ben com’ aos que van per mar…
E chamand’ a Madre de Deus, com’ é nosso costume, que dos graves pecados seus perdess’ ela queixume; e logo aqueles romeus viron mui gran lume e disseron: «Ai, Sennor, teus somos todavía.»
Ben com’ aos que van per mar…
E en aquel gran lum’ enton viron ha mui bela moller de corp’ e de faiçon, e ben come donzela lles pareceu; e pero non siia en sela, mas ta na mã’ un baston que resprandecia.
Ben com’ aos que van per mar…
E poi-la donzela chegou, todas essas montannas do seu gran lum’ alumou, e logo as compannas dereito a Seixon levou e per muit’ estrannas terras en salvo os guiou come quen podia.
Ben com’ aos que van per mar a estrela guia, outrossi aos seus guiar vai Santa Maria.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : lieu d’intérêt, reconstitution 3D, architecture médiévale, Guillaume le Conquérant, duché de Normandie, monument historique, patrimoine. Période : Moyen-âge central à tardif Lieu : Château de Falaise (Calvados, Normandie)
Bonjour à tous
erché sur son éperon rocheux, à la pointe sud du Calvados, le site de Falaise a connu une occupation précoce dès le Mésolithique. Bien plus tard, au haut moyen-âge et sous les carolingiens, son élévation a sans doute favorisé l’édification de premières fortifications et, à tout le moins, de premiers dispositifs militaires et défensifs. Tirant partie de cette protection, ce qui allait devenir la ville de Falaise s’installera et prospérera dans le prolongement du promontoire.
Du moyen-âge central
à l’annexion du duché de Normandie
Dans le courant de l’an Mil et au coeur du duché de Normandie naissant, concédé à Rollon par Charles le Simple, lors du traité de Saint-Clair sur Epte, le site de la forteresse actuelle est, semble-t-il, un des tous premiers qui se vit renforcer et consolider. Au Xe siècle, des traces retrouvées par les archéologues y attestent, en effet, de la présence d’une large enceinte maçonnée, faisant de Falaise une des premières places fortes bâties en pierre sur les terres normandes.
Au début du XIe siècle, déjà alors privilégié par les ducs de Normandie, le château verra naître le légendaire Guillaume le Conquérant (1027-1087), futur roi d’Angleterre.
(Guillaume le Conquérant, portrait du XVIe siècle, artiste inconnu, National Portrait Gallery, Londres)
Autour de son année de naissance en 1027, un conflit opposant son père Robert 1er de Normandieau frère de ce dernier Richard III atteste que la forteresse était déjà sérieusement renforcée et prompte à résister aux assauts d’un siège. Même si le conflit entre les deux frères ne dura pas, il fallut user de grands renforts de béliers et balistes pour assiéger la place.
Par la suite, dans le courant du XIIe siècle, devenue lieu de résidence des ducs de Normandie et rois d’Angleterre, la forteresse médiévale de Falaise connut plusieurs phases de construction avant d’être encore remaniée au milieu du XIIIe siècle, par l’architecture philippienne et sous Philippe-Auguste lui-même, après que ce dernier eut conquis le duché de Normandie. Entre autre témoin de cette époque, l’imposante tour Talbot domine encore de sa hauteur l’ensemble de l’édifice et lui imprime une marque royale sans équivoque.
Une très belle reconstitution 3D
des étapes de construction du Château de Falaise
Jusqu’à la guerre de cent ans, un paix relative régnera sur l’endroit et dans le courant du XVe siècle, sous l’occupation anglaise, le château de Falaise connaîtra quelques aménagements défensifs notamment au niveau des ouvrants pour l’adapter à la poudre et aux tirs de canons sur d’éventuels assaillants. Quelques tours supplémentaires viendront aussi le renforcer.
A la fin du XVIe s, le couronnement d’Henri IV, roi protestant, suscitera l’émotion des normands et, avec eux, des Falaisiens qui s’attireront ainsi les foudres du monarque. Ce dernier se déplacera même en personne pour assiéger la place et les « 400 coups de canon » royaux finiront bien vite par avoir raison de la résistance de la ville, et avec elle de la vocation militaire de sa forteresse.
Plus tard, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, dans une paix retrouvée et une période plus propice aux développements économiques qu’aux échanges guerriers, de nombreux aménagements seront effectués qui gommeront encore la nature défensive de la forteresse : les fossés seront comblés, les portes de la ville rasées, les donjons finiront même par se délabrer.
Il faudra attendre le XIXe pour que le château soit, en partie, sauvé. Le goût du patrimoine venant à la mode et avec lui la prise de conscience de l’importance de préserver les édifices anciens et médiévaux, le monument sera classé en 1840 et une première grande campagne de restauration sera lancée. Plus tard encore, dans le courant du XXe siècle, la ville de Falaise, propriétaire des murs s’engagera, en collaboration avec l’Etat français, dans une autre grande restauration pour sauver, cette fois, les donjons. Et c’est grâce à tout cela et pour notre plus grand plaisir, que la forteresse de Falaise, belle et vieille amie normande qui a vu naître les plus grands d’entre eux se tient, encore aujourd’hui, debout et fière sur ses hauteurs pour témoigner de leur gloire et de leurs faits passés.
En dehors des nombreuses animations qui y sont organisées, le site peut être visité toute l’année et vous pourrez trouver toutes les informations le concernant sur le site web officiel du château de Falaise.
En vous souhaitant une excellente journée.
Frédéric F.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.