Sujet : fêtes historiques, célébration, Jeanne d’Arc, Guerre de cent ans, animations médiévales, fêtes johanniques Période : XVe, moyen-âge tardif Evénement : 10e Fête médiévale du départ de Jeanne d’Arc Dates : le samedi 23 et dimanche 24 février 2019 Lieu : Vaucouleurs, Meuse, Région Grand Est
Bonjour à tous,
ans le cadre des célébrations historiques autour du départ de Jeanne d’Arc pour Chinon, en 1429, la municipalité de Vaucouleurs organise, ce week-end, une grande fête en honneur de l’héroïne médiévale. Il s’agira de la 10e édition de l’événement.
Contexte historique
C’est ici, en 1426 et en plein cœur de la guerre de Cent ans, que la futur guerrière de légende allait visiter, à plusieurs reprises, la garnison française qui s’y tenait, en réclamant rien moins que le commandement des troupes royales, au nom du Tout-Puissant.
Après s’être fait congédiée, Jeanne insistera pourtant et, au terme de 3 ans, elle finira par convaincre le gouverneur de roi à Vaucouleurs, de sa détermination et du bien-fondé de sa mission. C’est ainsi que 3 ans plus tard, le 23 février 1429, elle partira pour Chinon, à la rencontre du Dauphin, accompagnée d’une petite escorte et c’est cet événement historique qu’il s’agit de célébrer, ce week end, à Vaucouleurs.
Animations, spectacles et ripailles
Tout au long de ces deux journées, le programme des réjouissances se partagera entre musiques, temps fort et reconstitutions autour de Jeanne d’Arc et spectacles variés, mais encore saltimbanques, combats, saynètes humoristiques et ripailles. Il y aura également, sur place, des artisans venus démontrer des savoir-faire d’époque (vitraux, calligraphie, etc..), ainsi qu’une foire marché d’inspiration médiévale.
Compagnies médiévales attendues :
Machine Silente – Cie des Chasseurs de Dragon de Sedan – Cie Historica Tempus – Bandido & Cie – Michel Redal Calligraphie – Atelier du Renard Vert – Hauvoy – Les Goliards – Château d’Eaucourt – Sorga – Ferme pédégogique.
Sujet : bibliographie, site d’intérêt, poésie médiévale, médiévalisme, auteur médiéval manuscrits anciens, poésie médiévale, littérature médiévale. Auteur : François Villon (1431-?1463) Période : du moyen-âge tardif à nos jours. Auteur/Editeur : Robert Dabney Peckham,
Société François Villon, UTM.
Bonjour à tous,
oilà déjà plus de trois décades que Robert D. Peckham, professeur émérite des universités américaines, docteur en philosophie, mais aussi poète et musicien, a fondé la Société François Villon en Ligne.
Il y a près d’un an, jour pour jour, nous avions eu l’occasion de faire ici tribut à la véritable bible que ce passionné de littérature médiévale et de langue française, a crée et maintenu autour du célèbre auteur médiéval (voir Villon en ligne : les travaux exhaustifs de Robert D. Peckham). Riche de plusieurs centaines de liens, on peut y suivre la piste de François Villon depuis les plus anciens manuscrits, jusqu’aux références les plus modernes et, quelquefois même, les plus inattendues. L’objectif est clair : dresser un panorama exhaustif de tout ce qui concerne ce poète à nul autre pareil et son legs ; en un mot, il s’agit là d’une généreuse invitation à la découverte de Villon sous toutes ses coutures, des plus académiques aux plus populaires ou triviales (s’il en est).
Villon croqué par Luigi Critone, inspiré du roman de Jean Teulé aux Editions Delcourt
Le bulletin 2019
Fidèle au rendez-vous, comme chaque année depuis 34 ans, ce grand spécialiste américain de l’œuvre villonesque vient de mettre en ligne son Bulletin 2019. Ce dernier consiste en une liste actualisée de l’ensemble des travaux réalisés dernièrement autour du poète du XVe siècle; il excède de loin la « simple » bibliographie, au sens classique du terme, puisqu’on y trouvera, aux côtés des livres, romans, bandes dessinés, thèses ou travaux universitaires sur le sujet, des liens vers des enregistrements sonores, des vidéos et articles web, etc…
Nous y trouvons bonne place et nous en profitons ici pour en remercier à nouveau Robert Peckham. Au delà de cela, son minutieux travail d’archivage et de compilation a l’immense mérite de mettre en valeur, comme aucun autre, la persistance et la permanence de l’intérêt pour la poésie de Villon dans le monde. Il est dommageable que le site hébergé par l’Université du Tennessee à Martin ait, finalement, été supprimé par l’institution, semble-t-il, pour des raisons de maintenance. Il reste a espérer que la masse de données accumulée au fil des temps autour de l’actualité de François Villon puisse se retrouver à nouveau en ligne, sous peu. Pour avoir échangé à ce propos avec le professeur émérite américain, toutes les données ont pu, en tout cas, être sauvegardées et sont, pour l’instant, sous sa bonne garde.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : poésie satirique, morale, poésie médiévale, poète breton. devoirs des princes, miroirs des princes, poésie politique, auteur médiéval, Louis XI Période : moyen-âge tardif, XVe siècle Auteur : Jean (Jehan) Meschinot (1420 – 1491) Manuscrit ancien : MS français 24314 bnf Ouvrage : Les lunettes des Princes & poésies diverses.
Bonjour à tous,
ans le courant du XVe siècle et à l’aube de la renaissance, le poète breton Jean Meschinot s’élevait avec véhémence contre la poigne et les abus de la couronne, en la personne de Louis XI. De sa plume satirique et acerbe, l’auteur médiéval contribuait ainsi à alimenter la légende du roi tyrannique, injuste et cruel qui allait suivre longtemps le souverain du moyen-âge tardif (voir par exemple le verger du roi Louis de Théodore de Banville) (1).
O vous qui yeux avez sains et oreilles, Voyez, oyez, entendez les merveilles -, Considérez le temps qui présent court. Les loups sont mis gouverneurs des oueilles ; Fut-il jamais (nenny!) choses pareilles? Plus on ne voit que traisons à la court.
Je croy que Dieu paiera en bref ses dettes, Et que l’aise qu’avons sur molles couettes Se tournera en pouvretez contraintes. Puisque le chef qui deust garder droicture Fait aux pouvres souffrir angoisse dure Et contre luy monter larmes et plaintes.
Les bestes sont, les corbins et corneilles, Mortes de faim, dont peines non pareilles Ont pouvres gens : qui ne l’entend est sourd ! Las ! ilz n’ont plus ne pipes ne bouteilles, Cidre ne vin pour boire soubz leurs treilles, Et, bref, je vois que tout meschief leur sourt…
Seigneur puissant, saison n’est que sommeilles, Car tes subjectz prient que tu t’esveilles. Ou aultrement leur temps de vivre est court. Que feront-ils si tu ne les conseilles ? Or n’ont-ilz plus bledz, avoines ne seigles, De toutes parts misère leur accourt.
A grant peine demeurent les houettes. L’habillement des charrues et brouettes, Qu’ilz ne perdent et aultres choses maintes, Par le pillart* (allusion au roi) qui telz maulx leur procure, Auquel il faut de tout faire ouverture. Et contre luy montent larmes et plaintes.
(…)
Le peuple donc qu’en main tenez Ne le mettez à pouvreté, Mais en grant paix le maintenez, Car il a souvent pouvre esté, Pillé est yver et esté, Et en nul temps ne se repose : Trop est batu qui pleurer n’ose.
Croyez que Dieu vous punira Quant vos subgectz oppresserez; L’amour de leurs cueurs plus n’ira Vers vous, mais haine amasserez ; S’ilz sont pouvres, vous le serez, Car vous vivez de leurs pourchas* (leurs avantages, leur travail)…
Bien sûr, le contexte a changé et il ne s’agit pas de comparer la France de Louis XI à celle du XXIe siècle, et encore moins l’action de ce souverain à celle de nos dirigeants en date.
Si ce dernier a rien moins que tripler ou quadrupler l’impôt au cours de son règne, l’usage qu’il en fit reste sans commune mesure avec les politiques actuelles. Pour n’en dire que quelques mots, il modernisa, en effet, le royaume, mis à mal la féodalité et œuvra dans le sens de sa prospérité économique. A tout cela et pour mieux se resituer dans le contexte, il faut encore ajouter que Meschinot était pris activement dans le conflit qui opposait alors le roi de France à ses nobles et vassaux, sous la bannière de la ligue féodale du bien public auquel le duc de Bretagne avait adhéré.
Au delà de tout cela, il reste tout de même, de ces Lunettes des princes de Meschinotquelques belles leçons de morale politique qui continuent encore, aujourd’hui, de faire sens sur le fond.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
(1) Sur les représentations complexes et paradoxales autour de la personne de Louis XI et notamment l’usage qu’en firent les romantiques du XIXe siècle, voir l’article de Isabelle Durand-Le Guern : Louis XI entre mythe et Histoire, Figures mythiques médiévales aux XIXe et XXe siècles, CRMH, 11.2004.
Sujet : poésie médiévale, poésie, chansons, spectacle vivant, livre, exposition Période : moyen-âge tardif, XVe siècle. Auteur :François Villon (1431-?1463) Parolier, illustrateur : Jean-Pierre Joblin Interprète : Bruno Daraquy. Evénement : « François Villon, Corps à coeur » Lieu : Théâtre de la Closerie, Etais la Sauvin Yonne, Bourgogne-Franche-Comté Dates : Samedi 13 octobre à 20h30, Dimanche 14 octobre à 16h00 et 20h00
Bonjour à tous,
ue les amateurs de François Villon le rebelle, le truculent, le marginal, le supplicié et encore l’angoissé qui se trouve du côté de l’Yonne, cette fin de semaine, ne passent pas à côté de ce bel événement consacré au poète médiéval. Ce samedi et ce dimanche à Etais la Sauvin, on pourra, en effet, assister tout à la fois à un spectacle-vivant de chansons, poésies, repris ou inspirée de Villon ainsi qu’à une exposition d’illustrations sur l’auteur médiéval.
Si les deux aspects sont mêlés c’est qu’ils sont d’abord le fruit d’une rencontre : celle de l’auteur, illustrateur, parolier Jean-Pierre Joblin et celle du chanteur Bruno Daraquy. Partis d’une idée de collaboration autour d’un récital de chansons sur Villon, les deux artistes ont bientôt été rejoints par un musicien compositeur Malto, suivi, un peu plus tard, de quelques autres excellents musiciens et d’un regard extérieur éclairé sur la mise en scène (Maurice Galland).
Jouée pour la première fois au Théâtre Libre de Saint-Etienne en 2012, cette pièce-récital plusieurs fois saluée par la presse, continue de tourner depuis. Elle a notamment été présentée au Printemps de Bourges en Avril dernier et c’est donc celle que vous aurez le plaisir de retrouver ce week-end à quelques encablures au sud d’Auxerre pour trois représentations.
Depuis sa création, l’aventure ne s’est pas arrêtée à ce seul spectacle puisqu’elle a fini par donner le jour, un peu plus tard dans le temps, à une oeuvre totalement originale. Sorti en Janvier 2017, ce livre-CD est enrichi de belles illustrations réalisées de la main même de Jean-Pierre Joblin qui double son talent d’auteur-parolier avec celui d’illustrateur. Les images présentes dans cet article ne vous en donneront qu’un très bref aperçu.
La voix, la chair et le verbe :
Villon à Fleur de peau et de plume
Du côté du récital, qui est émaillé de textes, de « dits », de mots, de « cris », comme ceux de Léo Ferré pouvaient en contenir, il propose 16 chansons auxquelles Bruno Daraquy prête son talent, et même au delà, son cœur, sa chair et sa peau. Incarne-t-il Villon ou, par un étrange tour de passe-passe médiumnique, le poète médiéval serait-il revenu, le temps d’un spectacle, se rêver dans la peau du chanteur-conteur ? La voix, les intonations, le ton, la révolte, la gouaille, tout est là. Fermez les yeux, Villon est sur les planches et le trouble est entier, et si ce n’est pas lui, sans doute n’aurait-il pu songer à un meilleur tribut, une meilleure incarnation.
Illustration de Jean-Pierre Joblin tirée de l’ouvrage François Villon, Corps à Coeur
Quant au verbe, qui vient au commencement, voilà ce que l’auteur lui-même nous en dit, en guise de préface dans le livre CD illustré dont nous parlions plus haut :
« Soucieux d’épargner au lecteur contemporain l’écueil du « vieil langage françois » je me suis employé à développer un style qui mêle le plus « gustativement » possible la saveur des mots actuels à celles des tournures médiévales »Jean-Pierre Joblin
Et si c’est toujours une gageure de se frotter à Villon et un pari sans doute encore plus grand que de décider de ne pas le suivre à la lettre, le défi est là aussi brillamment relevé. Avec une dose copieuse d’argot, (d’aucun diront, à ne pas mettre entre toutes les oreilles, âmes sensibles s’abstenir donc, mais il en est encore ainsi pour les plus chastes, de certains textes de Villon), le verbe du parolier a fait totalement corps avec celui de l’auteur médiéval, dans un processus, là encore, étrangement fusionnel.
La hantise de Villon et le terrible gibet de Montfaucon sous la plume de Jean-Pierre Joblin.
Jean-Pierre Joblin a dû, nous dit-il s’immerger tout entier dans tout ce qui faisait François Villon, dans tout ce qui tournait autour de l’homme, dans l’oeuvre de ses biographes, des plus anciens aux plus modernes : a-t-il hérité au passage de la fascination d’un Clément Marot pour le style de l’auteur du Testament ou suivi les pas curieux d’un Pierre Champion sur la piste du poète, dans le Paris du XVe siècle, ses tavernes et ses quartiers? Qu’on ne s’y trompe pas pourtant, pour un tel exercice lire ne suffit pas et il a fallu une passion dévorante et une véritable plume pour que la magie opère vraiment et pour que Jean-Pierre Joblin fasse de Villon sien.
Pour le reste et pour rappel, si vous êtes dans l’Yonne le spectacle, l’exposition, les dédicaces et la rencontre des artistes en vrai, c’est à Etais la Sauvin, ce samedi et ce dimanche.
En vous souhaitant une belle journée et un excellent week end.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-âge sous toutes ses formes