Sujet : sortie historique, événement, musée médiéval, chevaliers, homme d’armes, histoire vivante, armure, armement, escrime ancienne. Période : moyen-âge tardif, XVe siècle. Lieu : Centre Historique Médiéval d’Azincourt
22, rue Charles VI. 62310 Azincourt Evénement : l‘homme d’Armes en 1415 Intervenant : Compagnie Genz d’armes 1415 Date : Les samedi 16 et dimanche 17 septembre 2017 de 10h00 à 18h00.
Bonjour à tous,
omme pour faire écho à notre article précédent sur Jean Meschinot poète, ecuyer et gentilhomme d’armes du XVe siècle, le Centre Historique Médiéval d’Azincourt vous propose, cette fin de semaine, à l’occasion des journées européennes du Patrimoine, un week end complet à la découverte des chevaliers et des hommes d’armes du XVe siècle.
A cette occasion, la compagnie Genz d’armes 1415 sera sur place pour présenter la vie quotidienne des combattants du XVe siècle. Ces passionnés de reconstitution historique aborderont entre autres aspects, l’armement offensif et défensif de cette période, les techniques de combat et d’escrime ancienne en usage, mais encore les étapes de l’habillement d’un chevalier.
A l’égal des autres événements présentés par le centre médiéval, ces journées se présenteront sous la forme de rencontre-ateliers, avec de claires visées de transmission et laisseront une large place aux démonstrations pratiques et à l’interactivité avec le public.
Genz d’armes 1415,
histoire vivante, passion médiévale & origine de la gendarmerie
réé lors du 600e anniversaire de la bataille d’Azincourt, à l’initiative à la fois du Centre Historique Médiéval et de la Gendarmerie nationale, la compagnie Genz d’armes 1415 se donne pour vocation de présenter au grand public les origines médiévales de la gendarmerie.
Composée au départ de deux membres, eux-même gendarmes de profession et qui incarnaient alors deux personnages historiques tombés à la Bataille d’Azincourt(photo ci-dessous) : Sire Jehan de Quesnes et le prévôt des maréchaux Gallois de Fougières, considéré comme un des premiers gendarmes de l’histoire mort au combat, la troupe comprend aujourd’hui près de 15 membres venus des quatre coins de France et même du Quebec.
Vous l’avez compris, si l’Histoire médiévale est une passion pour cette jeune association fondée en 2015, elle reste aussi une affaire très sérieuse et nous sommes donc ici résolument du côté de « l’Histoire vivante », comprise comme la volonté de restituer un moyen-âge, au plus près de son authenticité. Vous pouvez retrouver plus d’informations la concernant sur leur page Facebook Genz d’armes 1415.
Habitué des rencontres ayant pour thème le moyen-âge tardif, avec une exigence au plus près du réalisme historique, le Centre Médiéval Historique d’Azincourt produit régulièrement des événements de qualité et c’est toujours un plaisir de pouvoir les relayer ici. En voilà donc un de plus pour tous les passionnés de moyen-âge et d’Histoire qui auront la chance de se trouver dans la région du Pas-de-Calais, ce week-end.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter directement le centre d’Azincourt au numéro de téléphone suivant : 03 21 47 27 53 ou par courriel :
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : poésie satirique, politique, morale, poésie médiévale, biographie, portrait, poète breton. Période : moyen-âge tardif, XVe siècle Auteur : Jean (Jehan) Meschinot (1420 – 1491) Manuscrit ancien : MS français 24314 bnf Ouvrage : Les lunettes des Princes & poésies diverses.
Bonjour à tous,
ous partons aujourd’hui sur les routes de la Bretagne du moyen-âge tardif, en compagnie d’un gentilhomme, poète et homme d’armes du XVe siècle du nom de Jean (ou Jehan) Meschinot. Contemporain de François Villon et de Charles d’Orleans, cet auteur s’exerça à une poésie morale, politique et satirique aux accents, par endroits, mélancoliques ou fatalistes, qui n’est pas sans rappeler celle d’un Eustache Deschamps, quelques temps après ce dernier.
Un poète, gentilhomme et homme d’armes breton du XVe
Est-ce, comme l’avançait l’historien Johan Huizinga en citant quelques vers de Jean Meschinotdans son Automne du Moyen-âge, un signe des temps que cette désespérance du XVe siècle ? Il faut dire que le poète breton a connu aussi de son vivant quelques pertes brutales notamment du côté des seigneurs qu’il servait, auxquels il faut ajouter quelques épisodes de revers financiers et encore de notables déboires de santé.
« Misérable et très dolente vie!… La guerre avons, mortalité, famine ; Le froid, le chaud, le jour, la nuit nous mine; Puces, cirons et tant d’autre vermine Nous guerroyent. Bref, misère domine Noz meschans corps, dont le vivre est très court … « Jehan MESCHINOT (1420 – 1491)
Dans le courant de sa vie, cette désespérance prendra chez Jean Meschinot, une forme aiguë, au point même de le conduire, lors d’une période particulièrement difficile, près des rives peu chrétiennes du suicide. Il ne le commettra toutefois pas et se repentira même devant Dieu d’en avoir caresser l’idée. On pourrait être tenté d’alléguer que c’est le poète dans son errance imaginaire et non l’homme qui fut confronté à l’épreuve, mais cet auteur, à l’image d’Eustache Deschamps est fait d’un seul tenant et, si l’on ne peut écarter qu’il en rajoute parfois, comme tous les poètes ou les auteurs pour se prêter à l’exercice de la licence poétique, on peut, avec l’accord de ses biographes, avancer que cela se produisit vraiment. Même si l’idée seule peut surprendre dans le contexte d’un moyen-âge tardif encore largement imprégné de christianisme, là encore, on peut appeler à la rescousse, Johan Huizinga. Dans l’opus déjà cité, ce dernier fera, en effet, le constat, à l’appui d’autres auteurs médiévaux de la même période, que, sans aller aussi loin que de vouloir abréger eux-même leur propre vie, en appeler à la mort pour mettre fin à leur désespoir est une idée qui revient, quelquefois, dans la poésie de ce courant de XVe siècle. Tout cela étant dit, le legs poétique de Jean Meschinotva bien au delà de cette simple anecdote qui ne vaut d’être mentionnée que pour mesurer jusqu’où la mélancolie ou le désespoir ont pu aller chez lui, au moins durant un court épisode de son existence,
Pour revenir à sa biographie concrète, au cours de sa vie, le poète breton, originaire de Nantes et issu de petite noblesse, est un homme d’armes. On le retrouvera mentionné à plusieurs reprises comme écuyer ou servant dans les garnisons rapprochées de différents ducs de Bretagne : Jean V, François 1er, puis Pierre II, Arthur III. On peut notamment le retrouver cité à l’occasion de missions d’escorte périlleuses et à des moments où les ducs souhaitaient s’entourer d’une poignée d’hommes pour parer à l’éventualité de quelques embuscades, sur les routes périlleuses de la guerre de cent ans. C’est là la marque indéniable de la confiance portée à ses qualités d’armes, qualités dont il sera d’ailleurs récompensé et loué, à plusieurs reprises, comme les comptes de trésorerie du duché de Bretagne l’attestent.
Le Manuscrit fr 24314 du XVe comprend les oeuvres de Meschinot et quelques autres anonymes.
Au moyen-âge, et ceux qui connaissent un tant soit peu cette période ou qui suivent nos articles le savent bien, l’exercice de la poésie n’est pas incompatible avec les valeurs guerrières, loin s’en faut. Ainsi, la reconnaissance des valeurs militaires du gentilhomme breton se couplera, sans anicroche, avec celle de ses qualités de poète. Il voyagera, à plusieurs reprises, en compagnie des Ducs vers des cours prestigieuses, comme en 1458, où il se rendra à la cour de Charles d’Orléans et aura l’occasion d’y rencontrer maintes autres poètes. Longtemps affecté à la carrière, il sera encore gentilhomme de la Garde, sous François II de Bretagne, et c’est, à ce titre, qu’il servira encore la maison de Laval. Bien plus tard, il a alors près de 68 ans, on le retrouvera encore mentionné dans les archives, au service d’Anne de Bretagne, cette fois-ci, comme maître d’hôtel.
Du point de vue des titres, Jean Meschinot fut aussi, en tant que seigneur de Mortiers, à la tête d’un domaine rural de taille acceptable, mais les frais afférant à la gestion de ses terres, sa solde de soldat autant que les obligations de sa charge, tendent à établir assez clairement qu’il ne débordait pas de richesses. De fait, il semble aussi avoir connu quelques années moins fastes que d’autres, notamment sous François II. Il s’en plaindra d’ailleurs, à plusieurs reprises, dans quelques vers autobiographiques dont voici un exemple :
« Les jeux passez me sont bien cher vendus : J’avois apprins coucher en litz tendus, Jouer aux detz, aux cartes, à la paume; Que me vaut ce, mes cas bien entendus ? Tous mes esbatz sont pieça despendus, Et me convient reposer sur la chaulme. « Jehan Meschinot (1420 – 1491)
Rappelant très justement la précarité des poètes et écrivains du moyen-âge central à tardif et les remettant en perspective avec leur temps, un de ses biographes, Edouard L. De Kerdaniel parlera à son sujet « d’honorable médiocrité ». Se souvenant effectivement des misères d’un Villon et constatant encore qu’à l’image d’Eustache Deschamps, notre gentilhomme breton ne dépend pas de sa poésie pour vivre, on peut, sans doute, à l’exclusion de quelques épisodes difficiles qu’il connut, se ranger à ce point de vue, en comprenant même ici médiocrité dans son sens ancien et non nécessairement péjoratif : celui d’une voie qui se tient « dans la moyenne » (Voir Aurea Mediocritas).
Une poésie politique et satirique, mâtinée de désespérance
Un autre des biographes de Jean Meschinot, le plus célèbre, Arnaud de la Borderie parlera de lui comme un poète « moraliste, sévère, grondeur » et le décrira encore comme « un petit gentilhomme tout confit dans les vieilles moeurs, tout imbu du sentiment de devoirs sociaux, politiques et religieux ». Pour le dire de manière un peu moins abrupte et connotée, il demeure indéniable que le gentilhomme nantais est de la veine des poètes qui aiment user de leurs plumes pour haranguer leurs contemporains et notamment, pour ce qui concerne notre breton, les princes et les puissants et pas les moindres; une poésie satirique qui ira même jusqu’aux pamphlets politiques.
« Combien doibt-on un grant prince blasmer, Quant il se faict partout cruel nommer Et sans vouloir à bonté revenir ! Qui possède de biens toute une mer. Dont le peuple est souvent presqu’à pasmer Par pouvreté, quant le deust maintenir En seure paix, sans lui faire blessure ! C’est grand pitié, par ma foy, je vous jure, Qu’ung tel seigneur, soit d’Escoce ou Savoye, Ayt autant d’or qu’est grant le Puy de Domme, Il ne vault pas qu’on le prise une pomme, Ne que le ciel lui preste umbre ne voye. « Jehan Meschinot (1420 – 1491)
Parmi les événements politiques marquants de la vie de l’auteur, on peut assurément compter le règne de Louis XI et le conflit qui opposa ce dernier à ses vassaux en général et à la Bretagne en particulier, autant que ses ambitions de conquête et la pression fiscale qu’il y adjoint. Au temps de la Ligue du Bien Public, conflit orchestré par les grands féodaux qui se soulevèrent contre la couronne, on retrouva naturellement Meschinot du côté du duché de Bretagne et contre Louis XI. Le poète rédigea même quelques vingt-cinq ballades caustiques et politiques qui visaient de manière directe et sans laisser place au doute, le roi de France, comme put l’établir avec force exemples Arnaud de la Borderie dans sa biographie de l’intéressé. Ces ballades furent écrites en quelque sorte à deux mains puisque leurs envois provenaient de la plume d’un poète bourguignon contemporain de l’auteur nantais : Georges Chastelain.
Reconnu de ses contemporains,
oublié de l’Histoire
L’histoire littéraire a d’abord oublié Jean Meschinot, avant de s’en souvenir quelque peu, à nouveau, sans pour autant que ce dernier entre jamais tout à fait dans la postérité. Rien de comparable en tout cas à un Villon, un Charles d’Orléans ou encore un Clément Marot. Le poète médiéval breton eut pourtant, de son temps et avec son recueil le plus connu « Les lunettes des Princes », presque qu’autant de succès que le Testament de Villon ;les nombreuses rééditions de son ouvrage en attestent, plus nombreuses même de son temps que celles du Testament. Sur le talent de Meschinot, Clément Marot ne s’y trompa d’ailleurs pas et le citera même dans une poésie où il liste les meilleurs poètes français et leur province : l’épigramme à Hugues Salel.
Avec le recul du temps et sans la juger à l’aulne difficile et pour tout dire presque impitoyable parce que si élevée d’un François Villon, la poésie de Jean Meschinot reste fort agréable à lire, d’un beau style et très fluide. Il se fend même souvent de jeux de mots complexes sur ses fins de rimes qui démontrent une virtuosité qu’il serait injuste de ne pas reconnaître.
Au delà de ses qualités de plume, les valeurs de courage qu’ils livrent dans son écriture satirique et pamphlétaire, autant que le témoignage politique de son temps, sont encore de ces choses qui pourront vous le faire aimer et qui nous le font, en tout cas, apprécier. Au temps où l’on savait encore combien la poésie pouvait être une arme, le gentilhomme breton en usait comme d’une lance pour haranguer les plus grands. Les devoirs des princes, même s’ils sont désormais élus, ont-ils tellement changé ? Les valeurs de tempérance, justice, force et prudence dont Meschinot nous parlaient valent-elles encore qu’on s’y penche ? Cette mise en abîme de l’exercice du pouvoir qui résonne jusqu’à nous, à travers les siècles, rend encore sa poésie féconde et propice à la réflexion.
Des devoirs des princes
Pour ce premier article, autour de la biographie du poète médiéval, nous vous livrons encore un court extrait de ses Lunettes des Princes. Nous aurons l’occasion de revenir sur cet ouvrage qui contient aussi des éléments autobiographiques sur l’auteur mais pour en dire un mot, il nous y entretient des devoirs des princes, des puissants, des juges et même des papes. Il le fait sans grand ménagement au moment d’adresser les responsabilités qui leur incombent. autant qu’au moment d’affirmer que tous les hommes sont égaux devant Dieu et devant leurs actes. C’est un court passage de cette veine que nous partageons ici.
Par desplaisir, faim et froidure Les pouvres gens meurent souvent Et sont, tant que chaud et froid dure. Aux champs nuds soubz pluie et soubz vent; Puis ont, en leur pouvre convent*, (ménage) Nécessité qui les bat tant, Quant seigneurs se vont esbatant.
Inhumains et dommageux Qui portez nom de seigneurie, Vous prenez les pleurs d’homme à jeux ; Mais n’est pas temps que seigneur rie Quant on voit charité périe. Qui est des vertus la maistresse : Pouvres gens ont trop de destresse !
Du propre labeur de leurs mains, Qui dust tourner à leur usage. Ilz en ont petit, voire mains* (moins) Qu’il n’est mestier pour leur mesnage. Vous l’avez, malgré leur visage, (1) Souvent sans cause : Dieu le voit I Qui se damne est villain renoit*(renégat).
Combien que vous nommez villains Ceux qui vostre vie soustiennent, Le bonhomme* (paysan) n’est pas vil, — ains Ses faicts en vertu se maintiennent… Je vous nomme loups ravisseurs Ou lions, si tout dévorez !….
(1) Quelque soit le fruit de leur labeur, qui devrait leur profiter il ne leur en reste que peu et même moins, car vous leur prenez « à leur visage » autrement dit sans vous en cacher.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
_________________________________________________________ Sources : Un soldat-poète du XVe siècle, Jehan Meschinot, par Edouard L. De Kerdaniel (1915) Jean Meschinot Sa vie et ses oeuvres, ses satires contre Louis XI, Par Arthur de La Borderie (1896) Jean Meschinot Les Lunettes des Princes, publié et commenté par Olivier de Gourcuff (1890) Manuscrit français 24314, bnf, départements des manuscrits. Les lunettes des princes. Vingt-cinq ballades. Commémoration de la passion. Par Etienne Larcher, (1493) L’Automne du Moyen-âge Johan Huizinga (1919)
Sujet : fêtes, animations médiévales, marché médiéval, vie au moyen-âge, tournois, joutes, lices, combat médiéval. Evénement: 15e fête médiévale de Falaise
Lieu : Château de Falaise, Calvados, Normandie Dates : samedi 12 et dimanche 13 août 2017
Bonjour à tous,
oujours au titre de l’agenda médiéval de ce week end, nous vous avons déjà parlé des médiévales de Brignoles dans le Var, de la bataille de Castillon qui se rejoue toutes les fins de semaine en Aquitaine jusqu’à la mi-aout, et encore plus spécifiquement pour les Fans de la série Kaamelott du Rassemblement du Corbeau dans la région de Tours et il nous faut ajouter à tout cela pour cette fin de semaine, les fêtes et animations du Château normand de Falaise, dans le Calvados.
Au programme des 15e médiévales
du château de Falaise
i, à l’occasion de ces 15e fêtes médiévales de Falaise, il est, bien sûr, avant tout question de divertissement et d’amusement, l’histoire vivante n’y sera pas négligée pour autant. Ainsi durant l’événement, les organisateurs vous convient entre autres animations théâtrales, musicales ou festives à un tournoi équestre et plus précisément, à des joutes médiévales à la façon du XVe siècle, suivant un cérémonial « rigoureusement reconstitué ».
En dehors de ces joutes très spéciales et des animations permanentes, il y aura encore, pour compléter la fête, un marché médiéval, des camps pour découvrir l’artisanat et la vie au moyen-âge, mais aussi des démonstrations de tirs de machines de guerre et, des spectacles équestres et combats médiévaux animés par des reconstituteurs passionnés d’histoire.
Compagnies médiévales et mesnies présents sur place
La Cie théâtrale Sembadelle – Trébuca et les Coqs de Brume – la Confrérie de l’Arc en Main – Les Écuyers de l’Histoire, Peloton XVe – Barba Jovis – Fidelis Normannorum – Fratres & Milites – La Cie Aisling 1198
La fête ne sera pas qu’au château mais aussi autour et pour les grand faim et soif, vous pourrez, bien entendu, vous restaurer sur place, ou même dans les nombreuses tavernes et restaurants de la ville qui se feront, à n’en pas douter, un plaisir de vous accueillir et de vous sustenter.
Vous l’avez compris, si vous êtes du côté de la Normandie cette fin de semaine, voilà une excellente opportunité d’aller voir de plus près la célèbre forteresse où naquit Guillaume le Conquérant et qui fut un lieu hautement stratégique du duché de Normandie dans le courant du moyen-âge central. Pour l’occasion, nous faisons d’ailleurs suivre cet article d’un autre billet dédié à l’Histoire médiévale du château de Falaise.
En vous souhaitant une excellente journée.
Frédéric F.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : poésie médiévale, poésie morale, réaliste, littérature médiévale, ballade, français ancien, invitation au voyage Période : moyen-âge tardif Auteur : Eustache Deschamps (1346-1406) Titre : «Il ne scet rien qui ne va hors» Ouvrage : Oeuvres complètes d’Eustache Deschamps, Gaston Raynaud, Tome VII (1891)
Bonjour à tous,
‘orléans à la Lombardie en passant par la Flandre, la Hongrie, ou l’Allemagne, au cours de sa longue vie, mais surtout durant sa jeunesse, Eustache Deschamps dit Morel, eut l’occasion de voyager et de voir du pays.
S’il faut se fier à certains de ses biographes, il serait même encore allé au delà des mers parcourant la Syrie, l’Egypte, visitant Jérusalem et le Caire. Dans ses pérégrinations, il aurait aussi été, quelque temps, esclave des Sarrasins (voir introduction Poésies morales et historiques d’Eustache Deschamps, Georges Adrien Crapelet).
Concernant ces destinations lointaines et si on la prend au pied de la lettre, la ballade « Quand j’ai la terre et mer avironnée » que nous avons déjà présenté ici, semble aussi l’attester :
« Quant j’ay la terre et mer avironnée, Et visité en chascune partie Jherusalem, Egipte et Galilée, Alixandre, Damas et la Surie, Babiloine, le Caire et Tartarie, Et touz les pors qui y sont,… »
Comme Eustache Deschampsest un poète « réaliste » attaché aux éléments factuels, on peut supposer, sans en avoir pour autant la moindre confirmation documentaire, qu’il ne fait pas là qu’une simple licence poétique et, au bénéfice du doute, décider de mettre ces voyages à son crédit. C’est en tout cas et semble-t-il une position de principe que nombre de ces biographes ont adoptée.
Il ne scet rien qui ne va hors, dans le moyen-français d’Eustache
C’est donc une ballade en forme d’invitation au voyage à laquelle nous convie aujourd’hui le poète médiéval. Bien entendu, il le fait avec le tranchant habituel de sa plume et les absences de nuances dans lesquelles son caractère bien trempé l’ont si souvent conduit. Comme c’est aussi ce qui fait son charme, nous ne pouvons totalement l’en blâmer mas de fait, plus qu’une simple « invitation » au voyage, voilà bien plutôt une injonction dans le pur style qui le caractérise.
Ceuls qui ne partent de l’ostel Sanz aler en divers pais, Ne scevent la dolour mortel Dont gens qui vont sont envahis, Les maulx, les doubtes, les perilz Des mers, des fleuves et de pas, Les langaiges qu’om n’entent pas, La paine et le traveil des corps; Mais combien qu’om soit de ce las, Il ne scet rien qui ne va hors.
Car par le monde universel Qui est des nobles poursuis, Sont choses a chascun costel* (de tous côtés) Dont maint seroient esbahis, De la creance, des habis*, (moeurs) Des vivres, des divers estas, Des bestes, des merveilleux cas, Des poissons, oiseaulx, serpens fors, Des roches, des plains, des lieux bas: Il ne scet rien qui ne va hors.
De vir les montaingnes de sel, Les baings chaux dont maint sont garis, Le cours desquelz est naturel Par vaines de soufre tramis, Les divers fruis, ermines, gris; Minieres d’or, d’argent a tas, De fer, d’acier, d’estain verras, De plomb, cuivre, arain, et alors A toutes gens dire pourras: Il ne scet rien qui ne va hors.
L’envoy
Princes, nulz ne sera sutils, Saiges, courtois ne bien apris, Tant soit riches, puissans ou fors, S’en divers voyages n’est mis En jeunesce pour avoir pris; Il ne scet rien qui ne va hors.
Une belle journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.